PSA Aulnay : quand la vraie vie s’impose au politique !

lundi 23 juillet 2012
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Dans les années 1980, un certain nombre de socialistes ont découvert que gouverner, ce n’était pas aussi facile que passer des motions dans des congrès ou négocier des compromis entre « courants ». Ils ont aussi découvert que, contrairement aux motions, qui ne portent pas véritablement à conséquence, gouverner implique une dure confrontation dont on ne sort pas indemne.
Qu’au gouvernement, on ne manipule pas que des idées ou des valeurs, mais la vie des gens.
Qu’une erreur peut coûter des vies.
Certains, comme Pierre Bérégovoy, n’ont pas supporté ce qu’ils sont devenus.
D’autres ont acquis une certaine sagesse - je pense à Laurent Fabius - qui les a poussés à prendre des positions de principe même lorsqu’elles étaient contraires à leur propre intérêt.
Il semble que la génération suivante n’ait rien appris des déceptions de leurs aînés et s’apprête à refaire les mêmes erreurs.

Avec Aulnay, les professionnels de la politique socialistes vont devoir découvrir le monde réel. Ils vont s’apercevoir rapidement - Montebourg semble avoir déjà réalisé - que si l’on reste sagement dans le carcan de Maastricht il n’y a pratiquement aucune marge de manoeuvre, aucun levier pour sauver nos industries. Une note fort intéressante de P. Arthus (de Natixis entre autre…) montre que la monnaie unique cache un déséquilibre monétaire de l’ordre de 20% en faveur de l’Allemagne (en d’autres termes, l’euro "allemand" est sous-valué de 20% par rapport à l’euro "français"). Si on avait des monnaies nationales et qu’on les laissait flotter, leur parité s’équilibrerait par une réévaluation de 20% du mark, qui suffirait largement à rendre le coût du travail français compétitif. Mais sans possibilité de dévaluation, sans possibilité d’aide publique à l’industrie, sans possibilité de mesures protectionnistes, le gouvernement sera obligé de regarder passer les fermetures d’usine - compensées par l’ouverture de capacités de production ailleurs - et à jouer les pompiers.

- Quant à "l’autre gauche"... on a du mal à la prendre au sérieux, tellement son discours ressemble à celui d’une machine automatique - quand ce n’est pas à un disque rayé. Ainsi, le PCF déclare en réaction aux annonces concernant l’usine d’Aulnay sous bois que "une loi s’impose d’urgence". Quel dommage que la déclaration ne nous dise pas en quoi une telle loi consisterait. La seule proposition concrète - si l’on peut dire - est "l’interdiction des licenciements boursiers", qui n’aurait dans le cas présent pas la moindre efficacité : à l’annonce des licenciements, l’action PSA a perdu 8% de sa valeur. Si c’est ça un "licenciement boursier"... Quant au Parti de Gauche, ce n’est guère mieux : "Le parti de Gauche demande qu’une loi d’urgence proclamant un droit de véto des représentants syndicaux dans les Comités d’entreprise et l’interdiction immédiate des licenciements boursiers soit votée le plus vite possible". On est dans le royaume de la pensée magique. On ne le dira jamais assez : "l’interdiction des licenciements" est une chimère. On ne peut forcer un employeur à acheter une force de travail dont il n’a pas besoin !

- L’heure des tempêtes approche... et la politique, la vraie, devrait se venger de ceux qui croient que l’on peut s’improviser gouvernant par la magie exclusive de la parole. Leur Europe, celle du grand capital et des financiers est en train de mourir de sa belle mort. Dans son agonie, par austérité interposée, elle entraîne avec elle des peuples entiers. Alors, qu’attendent les « politiques » pour abréger ces souffrances ? Ces hommes politiques ne savent pas gouverner dans l’intérêt de la nation, il ne savent que se faire élire pour ensuite appliquer les ordres des financiers ! À nous de leur faire éclater la vraie vie dans la figure…

- La CGT de PSA Aulnay appelle à des actions lors du C.C.E du 25 juillet et du C.E du 26 juillet à Rennes. Qu’on se le dise !

La_peniche avec Descartes



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