La Bolivie avant et après Evo

samedi 29 septembre 2012
popularité : 4%

En Bolivie une petite minorité opulente opprimait et niait ses droits humains basiques aux aymaras, quechuas, guaranis et autres peuples originaires qui constituent la majeure partie de la population.

Elle leur reconnaissait encore moins leurs droits collectifs à l’identité culturelle, l’autonomie et le territoire. Ce sont 90% de la population rurale qui vivait dans la pauvreté et le pays disputait à Haïti et au Honduras le pire score dans la région pour son indice de développement humain. Les entreprises publiques créées par la révolution de 1952 furent privatisées à bas prix en exécution des directives du Consensus de Washington par des dispositions anticonstitutionnelles et de scandaleux commerces entre l’oligarchie et les transnationales.

Prenons un exemple pour illustrer le pillage : à lui seul le président néolibéral Gonzalo Sanchez de Lozada (1993-97 et 2002-03) constitua une fortune supérieure à 250 millions de dollars aux dépens des privatisations, du chômage occasionné par celles-ci à des dizaines de milliers de travailleurs, de la livraison des ressources naturelles et de la souveraineté nationale et de la sanglante répression contre les mouvements qui rejetaient ces politiques.

Sanchez de Lozada et son successeur furent renversés par des rébellions des peuples indiens et interculturels, qui en 2005 réussirent à élever à la présidence un des leurs, l’aymara Evo Morales, avec une avalanche de votes. Alors commença la profonde transformation sociale que vit aujourd’hui la Bolivie. Qui aurait pu imaginer alors les extraordinaires réussites obtenues dans les sept années passées jusqu’à aujourd’hui ?

Les peuples de Bolivie, alors avec le gouvernail du gouvernement entre leurs mains, initièrent le sauvetage de l’indépendance, de la souveraineté et le développement d’une politique extérieure indépendante, d’unité et d’intégration latino-caribéenne et de solidarité avec les peuples de la région et avec tous ceux qui se battent pour un monde meilleur.

Défiant les attaques de l’oligarchie et de l’impérialisme, Evo lutta d’un bras ferme pour convertir en réalité les exigences des mouvements indigènes et populaires. Il convoqua l’Assemblée Constituante, mena une politique très proche des peuples indigènes ce qui permit de proclamer la nouvelle Constitution et la naissance de l’Etat Pluri-national de Bolivie, d’enterrer la République oligarchique et avec cette arme juridique de récupérer les ressources naturelles, les entreprises privatisées et de redoubler la longue lutte pour la décolonisation et la transformation des consciences dans ce qui a été qualifié judicieusement par le leader bolivien comme la Révolution Démocratique et Culturelle.

En sept ans la Bolivie a éradiqué l’analphabétisme,
- son économie a cru en moyenne de 4,7% annuel,
- elle a sextuplé ses réserves internationales de devises,
- doublé le PIB par habitant

et cessé d’être cet Etat mendiant, qualifié de failli, qui dépendait de l’aide internationale même pour payer ses employés publics, conquêtes que ne peuvent pas prétendre beaucoup de pays au milieu de la méga-crise économique internationale.

Elle a étendu considérablement les services de santé à des millions qui ne les recevaient pas et ouvert des milliers d’écoles. C’est un prestigieux membre de l’Alba et de l’Unasur et intégrera certainement prochainement le Mercosur, un pas qui augmentera la force géopolitique à celle apportée par le Venezuela à ce bloc de formidable projection internationale car la Bolivie, sans compter ses ressources énergétiques, minéraux et de biodiversité, jouit d’une position géographique cruciale dans la zone.

Il n’est pas fortuit que le gouvernement de Bush fit tout son possible pour empêcher l’arrivée au pouvoir d’Evo ni que Washington avec Obama ait maintenu une persistante politique subversive pour le renverser à tel point que l’état major de la contre-révolution réside dans la représentation diplomatique yankee à La Paz. Les Etats-Unis ont modifié leurs tactiques subversives dans la mesure où elles échouèrent l’une après l’autre.

Récemment elle a recouru à stimuler et faire du tapage médiatique au sujet de demandes de secteurs populaires, entre autres la question du Tipnis, dont les dirigeants défendaient des intérêts particuliers et maintenant s’opposent au référendum qui tranchera sur la route proposé par le gouvernement étant donné qu’ils savent que l’écrasante majorité de la population du territoire indigène en question l’approuvera. La Bolivie brille par un leadership d’Evo auprès des peuples indiens et non indiens comme un phare de dignité et de construction nationale en harmonie avec la nature, sujet à propos duquel il est le leader mondial.

Angel Guerra Cabrera

Source : Rebelion

Traduit de l’espagnol par Gérard Jugant



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur