L’impérialisme est comme la vipère : il peut changer de peau mais ne modifie pas son essence

dimanche 18 novembre 2012
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Il y a quelques jours l’Assemblée Générale de l’ONU a approuvé par 188 voix en faveur contre trois contre (Etats-Unis, le régime fascistoïde d’Israël et Palau, un inhabité polygone de tir de la Force Aérienne des Etats-Unis dans le Pacifique avec une population totale d’une vingtaine de milliers d’habitants) et deux abstentions une résolution condamnant pour la vingtième fois consécutive le criminel et génocidaire blocus imposé par les Etats-Unis à Cuba. L’année précédente ce sont 186 pays qui avaient répudié le despotisme impérial. Mardi dernier s’ajoutèrent deux de plus, sur un total de 193 pays membres de l’ONU.

Comme cela était prévisible, Washington se hâta de mépriser l’humiliante défaite diplomatique et déclara qu’il maintiendrait inaltérable une politique qui, comme l’a dit le chancelier cubain Bruno Rodriguez, est « inhumaine, manquée et anachronique », et qui durant onze administrations de l’exemplaire « démocratie » nord-américaine s’est moquée de l’opinion publique mondiale et de ce qui a été accordé par la communauté internationale par des résolutions réitérées de l’Assemblée Générale des Nations Unies.

Avec son insolente attitude tant les Etats-Unis que ses Etats clients, Israël et Palau, démontrent être des « états canailles » violents et belliqueux, qui violent impunément la législation internationale et les règles qui régissent les relations civilisées entre les états. Jamais n’ont été aussi justes ces mots de Marti quand il dénonçait « le Nord turbulent et brutal qui nous méprise ». Seulement qu’aujourd’hui, à la différence d’hier, le mépris s’étend non seulement aux pays d’Amérique latine et des Caraïbes mais à tous ceux qui répudièrent avec leur vote le blocus.

Si on ne pouvait pas espérer autre chose de personnages comme les Bush, père et fils, comme Reagan et d’autres qui resteront dans l’histoire baignés de sang et répudiés par la majeure partie de l’humanité, l’afro-descendant Prix Nobel de la Paix 2009 aurait pu honorer la mémoire de ses ancêtres outragés et exploités par les esclavagistes des deux côtés de l’Atlantique et avoir un geste honorable et de courage minimum envers Cuba, héritière de la grande geste libératrice d’esclaves que commença Toussaint Louverture à Haïti en 1804.

Mais, comme précocement l’avertissait Noam Chomsky, Barak Obama n’a rien à voir avec les revendications de son peuple ; c’est tout juste un engrenage de plus dans la machine infernale du capital et de l’oppression impérialiste. C’est pourquoi, devant la nouvelle répudiation mondiale du blocus, le porte-parole adjoint du Département d’Etat, Mark Toner, se limita à souligner que « notre politique envers Cuba restera intacte ».

La préoccupation de la Maison Blanche, ajouta t-il, prétend « créer de meilleurs liens avec le peuple cubain au-delà du gouvernement », avec lequel le Président Obama, dit-il, maintient de significatives différences. Le blocus, par conséquent, continuera son oeuvre destructrice. Washington s’efforcera de renforcer les liens avec le peuple cubain en lui imposant toutes sortes de privations et de souffrances, ce qui est une curieuse manière de cultiver une amitié. Dans le même sens se déclara Ronald Godard, un diplomate de carrière à la retraite dont le curriculum n’a rien à envier à l’espion le plus sans scrupules de la CIA, pour qui avec ses protestations Cuba tentait « de trouver un bouc-émissaire aux problèmes économiques de l’île ».

Ce que ce personnage semble ignorer est que les problèmes économiques de l’île résident, dans une grande mesure, dans l’énorme coût du blocus : deux plans Marshall contre, sur plus d’un demi-siècle. Avec un s’est reconstruite l’Europe ; avec le deuxième, au contraire, ils ne réussirent pas à abattre la révolution. La bourgeoisie impériale prétend vainement mettre Cuba à genoux, demandant pardon d’avoir fait sa révolution, se repentant et se résignant à l’hégémonie de la Rome américaine, dévalorisée comme un docile protectorat étasunien. Mais une telle chose ne se produira jamais : avant la capitulation de l’héroïque île des Caraïbes nous verrons l’effondrement de l’empire.

Atilio Boron

Source : Rebelion

Traduit de l’espagnol par Gérard Jugant



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mardi 27 novembre 2012 à 22h55 - par  Guytho LAPLUBELLE
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