Les communistes turcs dénoncent

vendredi 14 décembre 2012
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Le Parti Communiste Turc dénonce, dans un communiqué la vague de propagande qui s’est abattue sur les médias occidentaux depuis quelques jours. Premier pas : les armes chimiques, attention Bachar va les utiliser... (ça rappelle un général US au Conseil de Sécurité, armé d’une petite fiole vide). Deuxième pas : le déploiement de missiles Patriot de l’OTAN à la frontière turco-syrienne, pour défendre la Turquie... (comme si la Turquie, pilier de l’OTAN au Moyen-Orient, ne disposait pas elle-même de suffisamment d’armes pour se protéger). Un travestissement de la réalité, disent les communistes turcs, pour un dernier pas vers une intervention de l’OTAN en Syrie.
Ils en appellent à la responsabilité de tous ceux qui sont épris de paix, particulièrement dans les pays membres de l’O.T.A.N.
Une chose est sûre, les informations contenues dans le texte qui suit ne figurent pas dans les grands médias français...

Usant du soi-disant péril des armes chimiques comme d’un prétexte et appuyé par les menaces récentes de l’impérialisme avant tout américain, le parti au pouvoir en Turquie, l’AKP a demandé à ce que des missiles Patriot soient déployés le long de la frontière syrienne. Les ministres des affaires étrangères des pays de l’OTAN ont vite fait d’approuver cette demande. L’Allemagne, les Pays-Bas et les États-Unis ont déjà déclaré qu’ils sont prêts à déployer des Patriots. Dans le cadre de cette mission de l’OTAN, le gouvernement allemand a accepté d’envoyer jusqu’à 400 hommes sur place.

Les déclarations des responsables de l’OTAN et de l’AKP selon lesquelles les missiles ont des finalités défensives ne pourraient pas être plus éloignées de la réalité. La vérité c’est que comme membre loyal de l’OTAN et fervent partisan des politiques impérialistes dans la région, l’AKP a constamment pris le parti de la guerre contre la Syrie.

L’AKP a plus d’une fois fait monter les tensions en vue de déclencher une guerre contre la Syrie. L’incident de l’avion de chasse en juin, les incidents à la frontière à Akçakale en octobre et le tir d’artillerie turc qui s’en est suivi tout comme le mandat parlementaire autorisant les forces armées turques à mener des opérations transfrontalières ne sont que des provocations parmi tant d’autres du côté du gouvernement de l’AKP. Après ces incidents, l’AKP a invoqué l’article 4 du Traité de l’OTAN.

Une rencontre secrète

Une rencontre secrète s’est tenue récemment en Turquie accueillant les forces armées d’opposition. Fixé par des responsables britanniques, français, américains et turcs, l’ordre du jour de la rencontre était l’organisation des forces armées sous la nouvelle direction de l’opposition. Le sous-secrétaire de l’Agence de renseignement turque, le MIT, a également assisté à la rencontre.

Nous savons que le déploiement des missiles Patriots n’a pas de finalité défensive. C’est un pas vers la création d’une zone d’exclusion non-aérienne dans le nord de la Syrie, préparant le terrain pour une intervention de l’OTAN.

Nous savons que l’on ne peut croire le gouvernement de l’AKP. Nous savons qu’ils sont maîtres dans l’art de l’hypocrisie... Rappelons-nous la Libye. Au début de la crise, Erdogan s’opposait avec véhémence à une intervention de l’OTAN en Libye, allant jusqu’à la qualifier de farce, critiquant l’Occident pour son deux poids deux mesures pour l’Afrique du nord. Moins d’un mois plus tard, il prêchait de façon éhontée pour une intervention de l’OTAN.

Ce n’est pas une surprise, les responsables de l’AKP se sont également fendus en déclarations contradictoires sur le déploiement des missiles Patriots. Alors que le premier ministre Erdogan a nié tout projet de zone d’exclusion aérienne, un autre député de l’AKP, Pelin Gündeş Bakır a sollicité sa mise en place lors d’un discours prononcé au congrès des États-Unis. En outre, malgré les déclarations initiales d’Erdogan selon quoi les missiles seraient sous contrôle turc, il apparaît désormais que l’OTAN sera en charge de ces missiles.

Nous réalisons que nous sommes à un moment très critique pour tous les révolutionnaires, les partis communistes et les mouvements anti-guerre dans le monde entier puisque nous apercevons désormais un danger très clair et actuel d’une intervention de l’OTAN en Syrie. Nous pensons qu’il s’agit d’une responsabilité urgente, tout particulièrement pour les forces progressistes des pays qui se sont déjà engagés à envoyer des missiles Patriots en Turquie.

Par le déploiement de missiles Patriot sur demande de l’AKP, l’OTAN sera bientôt en mesure de pointer ses canons vers la Syrie depuis la frontière turque.

Autre inquiétude, celle que les forces d’opposition, qui auraient pris possession d’armes chimiques, puissent lancer une attaque contre les civils dont la responsabilité serait ensuite imputée au gouvernement syrien, prétexte alors à une intervention de l’OTAN.

Outre le déploiement de missiles Patriot, une intense campagne de propagande pour l’intervention a été lancée à la fois par les médias occidentaux et turcs. Cette récente campagne rappelle terriblement celle qui a conduit à la seconde guerre du golfe, il y a dix ans de cela, sur la base de faux rapports concernant des armes de destruction massives irakiennes qui n’existaient pas.

Transmis par Danièle Jeammet



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