Réunion extraordinaire ...

...des partis communistes et ouvriers des pays méditerranéens du Sud et de l’Est, de la région du Golfe et de la Mer rouge*
lundi 4 septembre 2006
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COMMUNIQUÉ DE PRESSE

Une réunion extraordinaire des Partis communistes et ouvriers de pays méditerranéens du Sud et de l’Est, de la région du Golfe et de la Mer rouge, dont l’assistance était internationale, a eu lieu à Athènes les 19 et 20 août 2006, à l’invitation du Parti communiste de Grèce.

À cette réunion ont participé le « Progressive Democratic Tribune » de Bahrain, le Parti Tudeh d’Iran, le Parti communiste d’Israël, le Parti communiste jordanien, le Parti communiste libanais, le Parti du peuple palestinien, le Parti communiste soudanais, le Parti communiste syrien.

À cette réunion étaient également présents le Parti communiste de Cuba, AKEL-Chypre, le Parti communiste unifié de Georgie, le Parti communiste portugais, le Parti communiste de la Fédération russe et le Parti communiste de Turquie, alors qu’une série d’autres partis qui ne pouvaient pas être présents ont exprimé leur appui en envoyant des messages.

Les participants/antes ont dénoncé les politiques des États-Unis et des autres puissances impérialistes, politiques basées sur l’exploitation, sur l’oppression et sur la violation des droits démocratiques et civils fondamentaux. Ces politiques sont la cause réelle des conflits et de l’instabilité dans la région. Les communistes et les autres forces anti-impérialistes s’opposent fermement à ces politiques en luttant contre la guerre et l’exploitation impérialiste, pour les droits des travailleurs/euses, la paix, la démocratie et le socialisme.

La réunion est née du besoin de s’informer sur la situation, d’échanger des points de vue et de prendre d’autres mesures permettant d’exprimer la solidarité envers les peuples du Liban et de la Palestine, ainsi qu’envers ceux des autres pays de la région, qui luttent contre les opérations militaires injustes et agressives d’Israël et contre les tentatives de mise en Å“uvre du plan États-Unis-OTAN d’établir un “grand Moyen Orient”.

Les participants/antes ont souligné et dénoncé l’agression israélienne perpétrée contre le Liban le 19 août et les violations de l’espace aérien libanais, faits qui prouvent que la Résolution 1701 de 2006 du Conseil de Sécurité des Nations Unies encouragent l’agressivité d’Israël.

Les représentants/antes ont rendu hommage à la résistance et à la lutte héroïque du peuple libanais, ainsi qu’à l’héroïque position du Parti communiste d’Israël et des autres forces progressives favorables à la paix dans ce pays. Ils ont manifesté leur reconnaissance envers le Parti communiste libanais et ses sacrifices au sein de la Résistance nationale libanaise. Ils ont aussi salué la lutte du peuple palestinien et la contribution du Parti du peuple palestinien au sein de celle-ci.

Ils ont rendu hommage à l’important mouvement international de solidarité et de protestation et souligné l’importance internationale de la déclaration conjointe de 71 Partis communistes et ouvriers en solidarité avec les peuples de la Palestine et du Liban qui souffrent, émise le 20 juillet 2006.

Les participants/antes ont fait ressortir la responsabilité des États-Unis et des autres puissances impérialistes, qui, par leurs positions ont encouragé les actions criminelles de l’armée israélienne. Le fait que le gouvernement israélien et ses alliés n’aient pas été capables d’atteindre leurs objectifs au cours de cette guerre démontre les possibilités considérables de résistance populaire, malgré le rapport des forces sur le terrain militaire, qui leur est défavorable.

Ils ont dénoncé la position de ces forces et leur soi-disant “impartialité”, qui a favorisé l’agression. Les participants/antes se sont réjouis de la position anti-impérialiste adoptée par la Syrie. Ils ont souligné la responsabilité des gouvernements qui n’ont pas condamné cette situation et n’ont pas pris de mesures décisives pour mettre fin aux attaques, comme ils auraient dû le faire en vertu des traités internationaux et du droit international. Ils ont fait ressortir le fait que les États-Unis et les principales puissances impérialistes profitent de l’actuel rapport de forces défavorable qui existe au sein des Nations Unies pour légitimer leurs interventions, pour imposer le droit de la force et pour promouvoir leurs plans et leurs intérêts aux dépens des peuples.

Les participants/antes ont rejeté, comme tous les progressistes, l’argument des envahisseurs qui ont justifié leurs attaques en invoquant leur prétendu droit à la “légitime défense”. Il a été souligné qu’à ce moment, la majorité des décès étaient de civils, que des hôpitaux et des maisons ont été bombardés, que des milliers de prisonniers politiques, entre autres des ministres et des représentants élus du peuple palestinien ont été arrêtés illégalement. Cette attaque, la guerre injuste contre le peuple irakien et les menaces des États-Unis et de leurs alliés contre d’autres peuples de la région, tels que les peuples de l’Iran et de la Syrie, visent à briser la résistance de tous les peuples qui luttent légitimement contre des invasions étrangères et contre des forces d’occupation, pour le droit inaliénable du peuple à être maître de ses propres destinées, de défendre la liberté, l’indépendance et l’intégrité territoriale de leur pays, d’effectuer des changements sociaux et politiques dans leur pays et de se diriger vers le socialisme.

Il est évident que l’orientation des luttes vers une direction anti-impérialiste cohérente exige l’existence de forces politiques populaires, progressistes et démocratiques capables d’assumer une position dominante. La réunion a aussi reconnu le besoin de renforcer les Partis communistes et ouvriers, pour que ces derniers soient capables de diriger des fronts de résistance plus étendus contre l’impérialisme, l’exploitation et l’oppression. Ce n’est qu’ainsi que la lutte des peuples pourra être couronnée de succès aux niveaux national, régional et international.

Les participants/antes de la réunion ont dénoncé tous les efforts qui ont été entrepris pour retarder l’élaboration de la Résolution du Conseil de Sécurité. Ils ont exprimé leur désaccord sur les dispositions de la Résolution 1701/2006 du Conseil de Sécurité des Nations Unies car celle-ci constitue un effort des États-Unis visant à donner à Israël ce qu’il n’a pas pu obtenir au cours de son agression. Ils ont aussi souligné que la Résolution donne à Israël le droit à la soi-disant “légitime défense” et lui permet de continuer à intervenir dans les affaires intérieures du Liban sur la question of désarmement, malgré le fait que le peuple libanais, les forces politiques et le gouvernement du Liban considèrent que cette question concerne le dialogue national interne.

Les participants/antes en ont également rejeté la formulation relative au déploiement de la force internationale et à son mandat, particulièrement parce qu’elle donne le droit de réaliser les objectifs établis par Israël. Les participants/antes lancent un appel pour le refus de contribuer en fournissant des troupes sous ce mandat.

Les participants/antes soulignent que le long processus qui a conduit à l’adoption de cette résolution montre assez clairement l’accentuation de la compétition entre les grandes puissances impérialistes pour la conquête de sphères d’influence et de domination.

Les participants/antes ont insisté sur la nécessité de travailler activement pour la création d’un front uni social et politique dans la région, qui reçoive l’appui international d’autres partis, mouvements et organisations contre le plan impérialiste d’un “Grand Moyen-Orient” et contre sa soi-disant "démocratisation". Les communistes se placent au premier rang de la lutte pour la démocratie et pour la promotion des intérêts du peuple et s’opposent aux forces politiques qui essaient de profiter de la situation et qui essaient de se faire passer pour des partisans et des “protecteurs” du peuple, mais qui sont, en vérité, motivé pas leurs propres intérêts et par leur compétition avec les Etats-Unis.

Les participants/antes, à la lumière des récents développements, ont manifesté leur inquiétude au sujet d’une plus grande escalade de l’agression israélienne contre les Palestiniens/iennes et contre les autres peuples de la région.

Devant cette situation, les participants/antes ont considéré que le mouvement international de solidarité envers les peuples du Liban, de la Palestine et des peuples de toute la région, ainsi que l’appui aux forces démocratiques et progressistes de la région en vue de la démocratie, de la liberté et de la justice sociale doivent être renforcés.

Les participants/antes ont souligné la nécessité d’intensifier la lutte pour la défense de l’indépendance nationale et de l’intégrité territoriale de chaque pays contre toute intervention impérialiste sous quelque prétexte que ce soit.

Les participants/antes ont exigé :

- Le cessez-le-feu immédiat et le retrait immédiat de toutes les forces armées israéliennes du territoire libanais, y compris des fermes Shebaa, ainsi que la libération des prisonniers libanais. Ils ont aussi dénoncé la violation de l’espace aérien, des frontières terrestres et maritimes du Liban et exigent qu’Israël mette fin au blocus aérien, terrestre et maritime du Liban ;

- Le retrait de l’armée israélienne de tous les territoires palestiniens, libanais et Syriens qu’elle a occupé depuis 1967, le démantèlement complet des colonies, la démolition du mur israélien ainsi que la création d’un État palestinien ayant Jérusalem Est comme capitale, à côté d’Israël. La solution de la question des réfugiés/ées. Le retour des réfugiés/ées palestiniens/ennes conformément à la Résolution 194 de l’assemblée des Nations Unies et aux Résolutions correspondantes du Conseil de Sécurité des Nations Unies ;

- La libération immédiate par Israël de tous les prisonniers politiques libanais, palestinien et d’autres pays arabes, ainsi que la levée immédiate du siège et du blocus des territoires palestiniens ;

- La libération immédiate du président du Parlement palestinien et de tous les parlementaires et ministres qui ont été pris en otage par Israël ;

- L’élimination des armes nucléaires au Moyen-Orient ;
La réunion a approuvé une série d’initiatives et d’actions conjointes, qui comprennent entre autres :

- La constitution de délégations conjointes de représentants/antes des Partis communistes et ouvriers du Liban, de la Palestine et d’Israël ;

- La coordination de nos Partis au sein du Parlement européen et de l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. L’invitation de représentants du Parlement européen des Partis communistes et ouvriers de la région, particulièrement celles et ceux du Liban, de la Palestine et d’Israël, à participer aux sessions ;

- L’organisation conjointe d’actions et de mobilisations par les Partis vers la mi-septembre. L’utilisation d’événements de masse, de festivals et d’autres types de manifestations pour exprimer la solidarité envers la lutte des peuples de la région ;

- L’exercice de pressions sur chaque gouvernement qui ne condamne pas l’agression israélienne ;

- La réclamation de réparations de la part d’Israël et la condamnation des responsables de crimes de guerre par l’utilisation de tous les moyens légaux et autres disponibles ;

- Une plus grande promotion de la solidarité et d’actions conjointes entre autres à l’occasion de la Rencontre internationale des Partis communistes et ouvriers, qui sera accueillie par le Parti communiste portugais à Lisbonne, du 10 au 12 novembre 2006 ;

- L’encouragement de la coopération des organisations de jeunesse de nos Partis en vue de la condamnation des interventions et des guerres impérialistes au moyen d’événements conjoints, d’activités spéciales, entre autres. L’organisation d’un camp international de la jeunesse au Sud du Liban et la participation aux efforts de reconstruction.

- L’appui aux efforts de fourniture d’aide humanitaire et de développement de la solidarité en coopération et en coordination avec le Parti communiste libanais ;

- La poursuite des manifestations, des mobilisations et des événements de solidarité ;

- L’appui aux initiatives de solidarité des organisations de masse, des mouvements, des syndicats, des organisations de jeunesse contre la guerre impérialiste qui fait rage au Liban, en Palestine et en Israël ;

- L’appui aux activités et aux initiatives pertinentes des mouvements de masse et des organisations internationales telles que le Congrès mondial pour la Paix, la Fédération mondiale des jeunesses démocratiques, la Fédération mondiale des syndicats, la Fédération internationale démocratique des femmes, entre autres.

*La non participation du PCF à cette réunion comme l’absence de référence sur son site national ou dans le journal l’Humanité aux deux réunions de juillet et août s’explique sans doute par la sensible différence entre ce communiqué et la déclaration du PCF ci-après intitulée « Et maintenant, reconstruire le Liban et construire la paix au Proche-Orient ».

On observera ainsi que cette dernière ne critique pas plus la résolution 1701 que le mandat donné à la FINUL, renvoie dos à dos les combattants, ne parle ni d’agression, ni de la résistance libanaise...

« Depuis 48 heures les armes se sont tues. Les hostilités ont enfin cessé. Le Parti communiste français s’en réjouit.

Tous les gouvernements concernés, ceux des membres du Conseil de sécurité de l’ONU, la France, les Européens mais aussi Israël et le Liban, doivent veiller à ce que cette situation se stabilise et se confirme. Toutes les opérations militaires et tous les tirs, de toute part, doivent cesser impérativement et définitivement.

Il faut faire baisser la tension et rétablir un climat comportant un minimum de respect mutuel : Israël doit retirer ses troupes et lever totalement son blocus du Liban. Le peuple libanais, après tant de souffrances, a le droit de vivre normalement. Les survols aériens du Liban et les menaces de nouvelle intervention doivent cesser. Les forces armées du Liban et celles de la FINUL vont se déployer pour garantir la souveraineté et la sécurité du Liban.

Un sursaut de responsabilité internationale

Après 34 jours de guerre on constate, une nouvelle fois, que la logique de force ne résout rien, au contraire. Le Liban sort profondément meurtri et dévasté de cette épreuve meurtrière épouvantable. Gaza est encore sous le feu. Aucun des problèmes du Proche-Orient ne s’est rapproché d’une issue.

Il faut maintenant tirer les enseignements, reconstruire, aller vers des solutions durables. Cette crise internationale majeure, qui donne le sentiment d’un immense et tragique gâchis humain, doit pouvoir déboucher sur un sursaut de responsabilité internationale et collective.

La fin des hostilités ne doit pas être qu’une parenthèse. Il faut s’attaquer aux causes véritables de la crise et des impasses d’aujourd’hui. Le Proche-Orient a besoin d’une perspective, d’un espoir.

Ouvrir un nouveau processus de paix

La France et ses partenaires européens - qui ont bien besoin de rétablir la crédibilité de leur politique euro-méditerranéenne et de leur rôle dans le monde - se doivent de prendre les initiatives qui s’imposent maintenant afin de contribuer à un nouveau processus politique de règlement du conflit israélo-palestinien par l’application des résolutions de l’ONU, par le retrait des territoires occupés, le démantèlement du mur d’annexion...

Sans solution durable et juste à ce conflit il n’y aura pas de paix dans la région.

Aider le Liban à se reconstruire

Le Liban doit être aidé dans sa reconstruction et pour l’affirmation d’un Etat de droit indépendant, démocratique et non confessionnel où seuls les pouvoirs publics puissent disposer de la force armée. Cela doit être le résultat d’un consensus politique inter-libanais et ne peut pas être imposé par la force, sauf à risquer de réunir les conditions d’une déstabilisation et de vives confrontations internes.

La France est en première ligne pour assumer au Sud Liban une opération politico-sécuritaire internationale délicate et décisive pour l’avenir. Elle doit le faire avec le plus grand sens des responsabilités.

La Commission d’enquête internationale décidée d’urgence par la Commission des droits de l’Homme de l’ONU sur « la prise pour cible et le meurtre systématique de civils par l’armée israélienne au Liban », doit rappeler le caractère inacceptable, sur le plan éthique, en toute circonstance, des crimes de guerre et de l’absolue exigence du respect par tous des conventions de Genève et du droit humanitaire.

Enfin, une attention particulière doit être accordée à la sécurité de l’ensemble de la région, à la démilitarisation, au désarmement multilatéral et contrôlé, notamment nucléaire, et à la non prolifération. »

Parti communiste français
Paris, le 16 août 2006.



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