A propos du débat Mélenchon-Cahuzac

samedi 12 janvier 2013
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Une réaction d’un membre du PCF du Pas de Calais

Le débat marque deux positions à gauche : celle du Gouvernement, qui ne croit pas à la lutte des classes, qui affaiblit et qui désarme le camp des travailleurs au profit du MEDEF, et celle du Front de Gauche, qui entend affronter le capital.

Ce débat marque aussi une insuffisance grave du programme défendu par Jean-Luc Mélenchon.

Ce dernier dit : « la dette, on la paiera quand on pourra. Il faut un audit citoyen sur la dette, une partie de la dette française est illégitime, on ne se saignera pas pour la payer ». Il dit aussi « la BCE prendra le relais, on renégociera le traité de Lisbonne, la France est un grand pays ».

Or, on le sait, que la France soit un grand ou un petit pays ne change rien : on ne renégocie pas un traité seul, unilatéralement. Pour changer le rôle et le statut de la BCE, il faut l’accord unanime de tous les autres pays de l’Union !

Qu’est-ce qui se passe si la France ne rembourse pas sa dette en temps et en heure ? Elle est mise au banc des marchés financiers internationaux !
Personne ne prête à quelqu’un qui ne rembourse pas.

La solution est toute trouvée : il faut reprendre le pouvoir sur la banque centrale. Oui, mais laquelle ? Celle créée à Maastricht avec l’Allemagne ? Impossible. Et là, Cahuzac a parfaitement raison : il faudrait convaincre tous les autres gouvernements de l’UE ! Impossible en peu de temps, et surtout, improbable, car les Allemands ne le voudront jamais, comme ils n’ont pas voulu, déjà, renégocier le Traité Sarkozy-Merkel (TSCG) !

La solution existe. C’est de reprendre la main sur la Banque de France et de sortir de l’euro.

La sortie de l’euro ne sera pas un cataclysme. Elle conduira effectivement à faire exploser la dette libellée en euros et obligera à des apports de capitaux dans les banques. C’est la raison pour laquelle nous proposons une sortie de l’euro par la gauche, avec annulation d’une grande partie de la dette publique et socialisation des banques et sociétés d’assurance. L’État socialiste imposera aux banques et aux compagnies d’assurance l’achat régulier de bons du Trésor et la Banque de France lui prêtera sans intérêt, comme avant la loi de 1973, la loi « Rothschild ».

Reprenons le combat franchement anti-UE et anti-euro, abandonné au FN au nom de la respectabilité. L’opposition du PCF en 1992 à Maastricht est fondamentale, la crise actuelle le démontre !

Au lieu de cela, sous peine de prétention de « réorientation » de l’UE, le Front de Gauche, le PCF, se tirent une balle dans le pied : de bonnes intentions, sans les moyens des ambitions. Avec la ligne politique actuelle et le dogme européiste et euroconstructif, le débat avec Cahuzac le démontre, nous n’avons pas de cohérence et nous ne pouvons convaincre la masse de la population de la justesse de notre programme, en dépit de l’indigence du programme du PS.

Gautier Weinmann



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