Georges Ibrahim Abdallah otage du gouvernement français

lundi 21 janvier 2013
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Le coup de colère légitime de Soraya du collectif PACA pour la libération de Georges. Dans cette affaire on assiste à deux appels en un mois sur la même décision...Le PCF (mais aussi de nombreux élus Front de gauche, le NPA...) dénonce lui aussi cette décision en déclarant que « les règles de l’état de droit ne sont pas respectées ». En fait tout porte à croire que le gouvernement cède en cette circonstance aux pressions de l’administration américaine et poursuit la mise en oeuvre d’un traitement d’exception.

Le 10 janvier 2013 la justice française s’est prononcé pour la libération, de Georges Ibrahim Abdallah, prisonnier politique entrant dans sa 29e année d’enfermement pour faits de résistance alors que son pays le Liban était en guerre.

La justice française a décidé qu’il avait remboursé sa dette à la société et que 29 ans cela suffisait (d’autant qu’il est libérable depuis 1999).
Cependant la décision sur la libération conditionnelle de Georges Ibrahim Abdallah, ajournée au 28 janvier, pourrait être de nouveau reportée en raison d’un appel du parquet.

La justice avait ajourné son jugement au lundi 28 janvier dans l’attente de la signature hypothétique d’un arrêté d’expulsion du territoire français de Georges Ibrahim Abdallah. Cet arrêté de l’Intérieur est indispensable pour autoriser la sortie de prison du Libanais à laquelle le TAP s’était dit favorable en novembre.

C’est cet ajournement que conteste le parquet. Son appel étant suspensif, s’il n’est pas examiné avant le 28 janvier, le TAP ne pourra, une fois de plus, trancher à cette date.

La chambre de l’application des peines de la cour d’appel de Paris a deux mois pour examiner l’appel.

Pour expliquer sa démarche, le ministère public indique dans un communiqué qu’à ses yeux, les juridictions d’application des peines auraient dû "déclarer la demande de libération conditionnelle de M. Abdallah irrecevable, compte tenu de l’absence d’arrêté d’expulsion, préalable indispensable à l’examen de cette demande".

Or loin de déclarer irrecevable la demande de libération conditionnelle de l’ancien activiste libanais, le TAP s’y était déclaré favorable le 21 novembre, mais avait ajourné sa décision finale au 14 janvier pour laisser le temps au ministère de l’Intérieur de délivrer un arrêté d’expulsion.

Le parquet avait fait appel de l’ajournement mais la chambre de l’application des peines, jeudi dernier, avait validé la décision du TAP.

Le parquet général de Paris a annoncé mercredi avoir formé un pourvoi en cassation contre l’arrêt de la Chambre de l’application des peines, toujours pour la même raison : la requête ne peut être requise sans arrêté d’expulsion.

Les deux recours du ministère public risquent de renforcer les critiques des défenseurs du Libanais qui dénoncent l’obstruction de l’exécutif français à la remise en liberté du plus vieux prisonnier politique détenu en France.
La Directrice du centre pénitencier de Lannemezan l’a décrit comme un détenu exemplaire.

Nous vous présentons les déclarations d’Yves Bonnet ancien directeur de la DST (direction sécurité territoire) éclairant sur les dessous de cette affaire :

« J’ai un problème de conscience avec cette affaire. La France a trahi la parole donnée à l’époque. Aujourd’hui, je trouve anormal et scandaleux de maintenir Georges Ibrahim Abdallah en prison. Il faut se souvenir du contexte, des massacres de Sabra et Chatilah dont les coupables n’ont jamais été punis. La France garde cet homme derrière les barreaux alors qu’elle a libéré Papon ? J’aimerais rappeler aussi qu’on a remis en liberté l’assassin de Chapour Baktiar, qui lui, sur ordre de l’Iran, avait décapité l’ancien Premier ministre au couteau et lui avait coupé les mains. Ce type-là, qui a commis un crime atroce, a été libéré moins de 20 après les faits. Georges Ibrahim Abdallah, lui, est plus mal traité qu’un serial killer alors qu’il a commis des actes politiques. Il s’agit d’une vengeance d’état, et c’est absolument lamentable, d’autant plus qu’il a déjà eu un avis favorable de libération localement. C’est Paris qui refuse par rapport à ses alliés. Je demande à ce que la justice m’entende dans ce dossier. »

C’est scandaleux, comment un Etat, peut il instrumentaliser la vie d’un homme au service de viles tractations politiciennes ?

Et pourtant Georges Ibrahim Abdallah reste en prison !
Pourquoi ?

Aussi abracadabrant que cela puisse paraitre au pays des droits de l’homme nous voyons notre gouvernement fouler au pied l’article 66 de la constitution de notre 5e république qui assure l’indépendance de la justice.

Flagrant délit d irrespect de nos valeurs républicaines !

Pire encore ce gouvernement de gauche fait ressurgir le spectre de la double peine : après 29 ans de prison Georges Abdallah se voit refuser le retour dans son pays, se voit refuser un arrêté d’expulsion condition de sa libération. Le ministère de l’intérieur l’enferme une 2e fois …une double peine pourtant abolie par le gouvernement Sarkozy…
Qu’est ce donc que cette mascarade socialiste ?

La colère gronde jamais la trahison socialiste n’aura été aussi violente !
Violation des droits constitutionnels, intrusion du politique dans le juridique, irrespect des droits fondamentaux de la personne en l’occurrence la liberté.

Comment envisager des relations de fraternité avec le Liban, où tout un peuple attendait dans l’euphorie une figure emblématique de leur résistance ?

Comment peut on demander à un collectif de bénévoles militants associatifs de faire 1000 kms de route pour déménager les effets personnels de Georges Abdallah, demander à son avocat de se déplacer pour l’accompagner jusqu’à l’aéroport muni du passeport délivré par les autorités consulaires libanaises pour au final le garder en prison !

Comment peut-on jouer à ce point avec les espoirs d’un peuple et d’une famille ?

Nous militants français sommes solidaires de nos frères libanais : Nous demandons au ministère de l’intérieur de respecter les décisions de la justice française, de ne pas faire subir à des hommes libres la double peine, de ne pas désavouer nos institutions judiciaires au regard de l’opinion internationale.

Nous demandons la libération immédiate du plus vieux prisonnier politique en France.

Nous demandons la libération immédiate de Georges Ibrahim Abdallah.

Soraya Chekkat, collectif paca pour la libération de Georges Ibrahim Abdallah



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