Le Canada, les Etats-Unis et les Îles Marshall refusent de condamner la glorification du nazisme

mardi 5 février 2013
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Vers la fin de 2012, un événement assez important s’est produit à l’ONU, sans que nous en soyons informés d’une quelconque manière par notre « presse libre » occidentale autoproclamée. En effet, je viens tout juste d’apprendre que vers la fin de l’année dernière, soit le 27 novembre dernier, pour être plus précis, une certaine résolution a été adoptée à l’ONU. Cette résolution, présentée par la Russie, consistait à réaffirmer l’importance de la lutte contre le racisme, l’intolérance et la xénophobie, ainsi qu’à condamner la glorification du nazisme.

La raison pour laquelle j’évoque cela à la fin de janvier 2013, mis à part le fait que je viens tout juste de l’apprendre, est le fait que trois pays ont osé voter contre cette résolution : les États-Unis, le Canada et les Îles Marshall. Vous avez bien lu. La raison invoquée par les États-Unis pour justifier l’indéfendable ? « La liberté d’expression et l’esprit démocratique ». Ah bon. Je ne savais pas que « la défense de la liberté d’expression et de la démocratie » signifiait l’indifférence devant le fait qu’en Europe, des monuments glorifiant les soldats SS nazis sont érigés dans les pays Baltes (des régimes autoritaires) et des manifestations de « White pride » raciste et d’éloges de vétérans SS s’organisent en Ukraine sans que cela ne semble poser problème aux autorités de la capitale Kiev, sans parler du laisser-faire européen devant la multiplication des partis néo-nazis et néo-fascistes à travers l’Europe.

La résolution russe, qui a reçu un appui massif des États membres de l’ONU, malgré une cinquantaine d’abstentions, surtout européennes (difficilement explicables), visait justement à condamner cette glorification honteuse vouée au nazisme dans certains pays européens. Le nazisme est une idéologie vile, évolution extrême du fascisme, qui croit en la supériorité d’une race sur toutes les autres, condamnées à servir la race supérieure, ou à mourir. Cette horreur fut tolérée jusqu’à un certain point par le capitalisme impérialiste occidental, qui voulait s’en servir pour détruire l’URSS sans avoir à se salir les mains. Nous connaissons tous la suite de l’histoire…

Le Canada n’a aucune leçon de morale à donner au Québec

Le hasard fait bien les choses parfois. Quelques jours à peine après avoir exposé l’hypocrisie de cette minorité anglophone qui voit du fascisme et même du nazisme partout dans le mouvement indépendantiste québécois (encouragée dans sa paranoïa collective par les grands médias anglo-canadiens), voilà que je découvre cette histoire. Tiens, tiens, je me demande pourquoi notre « presse libre » autoproclamée n’a pas jugé opportun de nous informer de cette prise de position du gouvernement canadien, qui dit parler au nom de nous tous, qui habitons « son » territoire… Peut-être que la raison de ce silence réside dans le fait que cela déclencherait un véritable scandale au pays, surtout parmi les québécois, dont certains se sentent coupables de crimes imaginaires à force de se faire accuser de nazisme à chaque jour (ou presque) dans les médias anglophones.

Donc, le Canada, si « tolérant, bilingue et multiculturaliste », refuse de condamner la glorification du nazisme, tout en osant prétendre que le mouvement souverainiste québécois est « sectaire » et « refermé sur lui-même ». Intéressant cas de deux poids, deux mesures… Ça en prend du culot, pour descendre aussi bas tout en continuant de se faire passer comme moralement supérieur. Le masque de l’hypocrisie, lui, continuerait de s’effriter, si la population québécoise pouvait compter sur un média de masse ayant à cœur la simple information de la population sur les décisions qui se prennent en son nom.

Les États-Unis, eux, sont le seul État fonctionnel au monde à n’avoir jamais ratifié la charte de l’ONU pour les droits de l’enfance, l’autre pays étant la Somalie, qui n’a pas de gouvernement fonctionnel depuis près de 25 ans. Même dans ce contexte, le fait que les États-Unis aient décidé d’aller jusqu’à s’opposer carrément à la résolution, au lieu de s’abstenir comme les européens gênés, cela en dit long sur l’hypocrisie du « pays de la liberté » à l’ONU. Difficile de ne pas voir dans tout cela de vieux relents de la guerre froide. Le refus des Russes de laisser gentiment les impérialistes occidentaux envahir la Syrie, y est probablement aussi pour beaucoup.

Quant aux Îles Marshall, dont le gouvernement corrompu est réputé pour vendre ses votes onusiens aux États-Unis, cela démontre tout simplement que le gouvernement de ce micro-État est prêt à franchir des limites de servitude où même Palau et la Micronésie ne semblent pas vouloir s’aventurer sur leurs genoux usés.

Que font nos représentants québécois pendant ce temps ?

À moins que le gouvernement québécois soit moins bien informé que moi (ce qui me ferait tomber en bas de ma chaise), il devrait être également au courant des positions prises en son nom par le gouvernement canadien à l’ONU. Où est donc cette « gouvernance souverainiste » tant vantée durant la dernière campagne électorale ?

Il est tout simplement absurde qu’un gouvernement s’autoproclamant « souverainiste » puisse avoir besoin d’un coup pied au derrière de sa base pour sauter sur une occasion aussi facile de faire mal paraître le gouvernement fédéral, qui se couvre allègrement de ridicule sur la scène internationale. Un vote à l’Assemblée nationale, un point de presse, quelques mentions ou rappels dans des entrevues et la population ne pourra pas l’ignorer éternellement.

De quoi le PQ a-t-il peur ici ? De se faire ramasser encore une fois dans les médias mercenaires ? Qu’est-ce qu’ils vont faire ? Ramasser le PQ parce qu’il est contre la glorification du nazisme ? J’ai bien hâte de voir ça.

Aujourd’hui, je vais faire quelque chose que je n’oserais jamais faire en d’autres circonstances, parce que je n’ai pas été élu représentant de la population québécoise. Je vais pourtant parler en son nom, au moins pour une fois :

« Le peuple Québécois est désolé et profondément choqué par ce vote du Canada à l’ONU et nous nous en dissocions immédiatement et totalement. Au peuple russe, tout comme aux peuples du reste du monde, nous voudrions faire savoir que nous ne sommes aucunement en faveur de la glorification du nazisme. Nous condamnons le Canada pour cette décision prise sans la moindre consultation. Nous ne nous sentons aucunement représentés par ce vote du Canada, des États-Unis et des Îles Marshall. »

Voilà, c’est fait. La prochaine fois, ce serait bien si notre première ministre, madame Pauline Marois, pourrait s’acquitter elle-même du boulot pour lequel elle est payée : représenter la population qui l’a placé sur son siège.

Gabriel Proulx, coporte-parole du Parti communiste du Québec

Cliquez ici pour consulter la version française du document détaillant le point 67 de l’ordre du jour de la soixante-septième session de l’Assemblée générale des Nations Unies, « Élimination du racisme, de la discrimination raciale, de la xénophobie et de l’intolérance qui y est associée ». C’est à la page 3 que débute le projet de résolution proposé par la Fédération de Russie. Les résultats du vote, avec la liste des États « pour », « contre » et ceux s’étant abstenus, sont disponibles aux pages 9 et 10. En bas de la page 9, il est écrit, bien en évidence : « Ont voté contre : Canada, États-Unis d’Amérique, Îles Marshall ».

Cliquez ici pour en apprendre plus sur ce vote pris aux Nations Unies (Agence de presse russe Novosti). Notez une dernière fois qu’aucune mention de ce vote à l’ONU, pourtant bien réel, ne figure dans les grands médias d’ici.



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mardi 5 février 2013 à 12h39 - par  Jean-Marie Défossé

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