100 000 demandeurs d’emploi confiés au privé par l’Unedic

vendredi 8 septembre 2006
par  Charles Hoareau
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Dix-sept sociétés ou associations ont été retenues par l’Unedic pour accompagner le retour à l’emploi des chômeurs indemnisés. Après plusieurs expérimentations portant sur quelques milliers de personnes - dont certaines sont toujours en cours -, l’organisme de l’assurance-chômage a franchi un nouveau pas dans le sens d’un recours au privé.

A partir du 1er novembre, et pour une durée d’un an, 46 000 demandeurs d’emploi seront suivis, répartis cette fois nationalement sur vingt-cinq bassins d’emploi. Ce dispositif sera conduit durant deux ans auprès de 100 000 personnes, soit un marché d’environ 168 millions d’euros. Le conseil d’administration de l’Unedic, composé des représentants des syndicats et du patronat, doit se prononcer, vendredi 8 septembre, sur le choix de ces prestataires.

143 organismes ont répondu à l’appel d’offres qui s’est clos le 16 août. Parmi les sélectionnés, on retrouve notamment ceux qui conduisent les expérimentations actuelles et des sociétés d’intérim qui souhaitent se positionner de plus en plus sur cette activité, un marché très prometteur : Ingeus, Altedia, BPI, Adecco, Creyf’s, l’APEC, Vedior, JBL Consultants, l’ADIE (Association pour le droit à l’initiative économique), SODIE, mais aussi les chambres de commerce et d’industrie de Bordeaux, de Toulouse ou encore la Boutique de gestion d’Ile-de-France...

Les lots concernent 41 000 allocataires relevant de quinze Assedic pour un « accompagnement renforcé » - suivi permanent avec un rendez-vous par semaine au moins -, 1 000 (sur six Assedic) pour un « accompagnement intensif » - le demandeur d’emploi est tenu d’être présent quatre jours par semaine dans les locaux de l’organisme -, 1 500 « cadres seniors » et 2 500 chômeurs « repreneurs ou créateurs d’entreprise ».

NOUVEL APPEL D’OFFRES

Selon le document discuté par les partenaires sociaux, vendredi, le coût moyen du suivi d’un chômeur par ces organismes privés serait de 3 400 euros, quand l’ANPE évalue le suivi « classique » par ses services à 650 euros et sa formule d’« accompagnement renforcé » autour de 1 200 euros, « pour une efficacité comparable », affirme son directeur général Christian Charpy.

La concurrence existe donc et le débat n’est pas clos sur la nécessité pour l’Unedic de se tourner vers des prestataires privés.

Par ailleurs, selon une information parue dans Les Echos du mercredi 6 septembre, l’Unedic lancerait un nouvel appel d’offres destinés au suivi des bénéficiaires d’une convention de reclassement personnalisé (CRP), un dispositif créé par la loi de cohésion sociale de janvier 2005, destiné aux licenciés économiques dans les entreprises de moins de 1 000 salariés.

Article de Rémi Barroux dans Le Monde du 7 09 2006



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