Les brèves de mars 2013 (I)

lundi 11 mars 2013
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Afghanistan : Un tribunal spécial afghan a condamné, mardi 5 mars, à cinq ans de prison chacun deux patrons de la Kabul Bank pour leur rôle dans une affaire de détournements de fonds chiffrée à près de 900 millions de dollars et qui a causé la chute de la première banque du pays. Le scandale de la Kabul Bank, dans un pays tenu à bout de bras par la communauté internationale, avait provoqué « la colère des bailleurs » nous dit la presse. Mi-novembre, le Fonds monétaire international, qui avait cessé tout versement au gouvernement jusqu’à ce que des avancées tangibles surviennent dans l’enquête et les poursuites, a finalement accepté d’accorder un nouveau prêt à Kaboul...Une grande réussite donc que la guerre dans ce pays...

Afrique du sud :La police sud-africaine, qui a tué 34 mineurs en grève à Marikana, en août 2012, est connue pour son manque de formation et ses méthodes parfois brutales : entre avril 2011 et mars 2012, la police des polices a été saisie de pas moins de 712 bavures. Une nouvelle affaire, révélée au grand public par une vidéo amateur, met à nouveau le pays en émoi. Pour s’être mal garé, un chauffeur de taxi mozambicain est mort en Afrique du Sud après avoir été menotté par des policiers puis traîné à terre attaché à leur camion. Le jeune homme tentait de récupérer son permis de conduire quand l’altercation a éclaté. Le chauffeur de taxi a été retrouvé mort dans sa cellule. L’incident a suscité l’indignation dans tout le pays, et une manifestation à Daveyton.

Algérie  : Quelques semaines après l’attaque de jihadistes contre le complexe gazier d’In Amenas, le groupe pétrolier public Sonatrach est secoué par un scandale portant sur des pots-de-vin qui auraient été versés par le géant italien Eni à des responsables algériens pour obtenir des contrats. Le parquet d’Alger a ordonné le 10 février l’ouverture d’une enquête sur une éventuelle corruption liée à des contrats entre Eni et Sonatrach, l’une des compagnies pétrolières les plus importantes au monde, qui assure près de 98% des recettes en devises de l’Algérie. Le ministre de l’Énergie, Youcef Yousfi, a prévenu mercredi qu’il serait inflexible envers toute personne impliquée dans des affaires de corruption au sein de Sonatrach, alors qu’il était interrogé sur des malversations présumées au sein de la société après l’ouverture d’une enquête en Italie sur le patron d’Eni, Paolo Scaroni, pour une affaire de corruption en Algérie.

Azerbaïdjan :La république de Transcaucasie aurait dû être, après l’éclatement de l’URSS, le « meilleur élève de la Turquie » (sic !) pour son évolution démocratique. Mais la répression continue de s’abattre sur la moindre voix discordante, sans réaction de la « communauté internationale ». L’Azerbaïdjan, riche en pétrole et dont les liens culturels et économiques avec la Turquie sont les plus forts parmi les républiques turques d’ex-URSS, aurait dû être le plus « évolué sur le plan démocratique » (resic !). Sauf que ce n’est absolument pas le cas. En effet, Ilham Aliev, qui maintient le régime dictatorial qu’il a reçu des mains de son père, vient encore d’augmenter le niveau de répression qu’il fait subir à l’encontre de la moindre voix discordante. Et cette situation ne suscite pas la moindre protestation de la part de la Turquie, qui ne cesse pourtant d’invoquer les droits de l’homme dès qu’il s’agit de la Syrie. Ce qui nous étonne c’est que cela semble étonner l’AFP. Et celle-ci de poursuivre, la population azerbaïdjanaise, accablée par le chômage, l’inégalité des revenus et la corruption des élites, ressemble à un baril de poudre prêt à exploser.

Bahreïn :Ce petit pays du Golfe dirigé par une dynastie sunnite est confronté depuis deux ans à une crise politique. L’opposition organise régulièrement de nouvelles manifestations malgré la répression qui a fait de nombreuses victimes dont deux morts lors des commémorations du deuxième anniversaire du soulèvement animé par la majorité chiite qui réclame des réformes démocratiques. L’Arabie Saoudite bien sûr soutient la dictature et personne ne vient lui parler du droit d’ingérence : mais que fait BHL ?

Bulgarie :Il y a encore quelques heures, la question relevait du tabou dans la presse et provoquait immanquablement l’ire de l’intéressé. Mais depuis la matinée du 20 février, la démission du Premier ministre Boïko Borissov semble avoir pris tout le monde de court, à commencer par ses ministres. Cette décision intervient après une dizaine de jours de protestations populaires contre la hausse du prix de l’électricité et, plus généralement, contre la vie chère. Désormais, la Bulgarie se dirige vers des élections anticipées à l’issue incertaine.

Cambodge :C’est un nouveau coup dur pour le tribunal chargé, à Phnom Penh, de juger les anciens dirigeants communistes khmers rouge pour leur responsabilité dans les crimes commis entre 1975 et 1979 au Cambodge. Lundi 4 mars, à l’ouverture de la séance, et alors que les juges s’apprêtaient à écouter la déposition de l’historien et journaliste Philip Short, spécialiste des Khmers rouges et auteur d’une biographie de Pol Pot qui fait autorité, les interprètes cambodgiens se sont mis en grève pour réclamer le paiement de leurs arriérés de salaire, interrompant les travaux. N’est-il pas paradoxal que le personnel d’une institution censée juger les responsables d’un régime qui a causé famine, misère et injustice, soit aujourd’hui contraint de vivre dans une situation où la survie au quotidien devient problématique ?

Chypre :Nicos Anastasiadis remporte l’élection. Le candidat conservateur et dirigeant du Rassemblement démocrate a obtenu 57 % des suffrages. Il prendra la tête d’un pays ravagé par sa pire crise économique depuis quarante ans avec un taux de chômage record de 15 %. Stavros Malas, son adversaire de tendance communiste, a obtenu 43 % des suffrages. Les marchés financiers espèrent que la victoire de Nicos Anastasiadis permette d’accélérer l’adoption du plan de « sauvetage financier » de l’UE et du FMI, autrement dit que Chypre rentre enfin dans le rang de l’austérité capitaliste

Corée du Nord :La Corée du Nord a menacé mardi 5 mars de dénoncer l’accord d’armistice signé en 1953 pour mettre fin à la guerre de Corée, en raison des vives tensions provoquées par son récent essai nucléaire et des manœuvres militaires communes entre Sud-Coréens et Américains. Pyongyang a en outre fait part de son intention de couper le téléphone rouge mis en place dans le village de Panmunjom, situé sur la ligne de démarcation. Rappelons qu’à l’ONU seuls 4 pays ont voté contre la convention d’élimination des armes nucléaires : les USA, la Russie, la France et le Royaume Uni...ce qui les autorise sans doute à donner des leçons aux autres...

Égypte  : La police et les Frères musulmans d’un côté, l’armée et le peuple de l’autre. « L’armée protège le peuple » contre les balles de la police...tel était le tableau jusqu’à ce qu’à son tour la police refuse « d’assumer les erreurs du gouvernement » et se mette en grève massivement et refuse de se rendre à Port Saïd, lieu de contestation sanglante.

Équateur :Les Équatoriens ont à nouveau offert un plébiscite hier au président Rafael Correa, l’un des leaders de la gauche américaine, triomphalement réélu à la tête de ce pays de 15 millions d’habitants. Correa élu dès le premier tour avec plus de 57 % des voix, a promis de renforcer sa « révolution » durant le dernier mandat de quatre ans que lui autorise la loi.

Érythrée :Lundi, un groupe d’au moins une centaine de soldats avait pris position dans le ministère de l’information, complexe de bâtiments d’où émettent tous les médias publics, situé sur une colline abrupte surplombant la ville, notamment le palais présidentiel. Les soldats mutinés réclamaient la libération de tous les détenus politiques. Le nombre de détenus politiques en Érythrée était estimé l’an dernier entre 5 000 et 10 000 , le gouvernement d’Asmara est accusé de mener des exécutions sommaires et des actes de torture. Les informations sont difficiles à confirmer, car les journalistes étrangers sont rarement autorisés à entrer dans le pays, l’un des plus fermés d’Afrique. Avec une population de 6 millions d’habitants, l’Érythrée dispose néanmoins de la deuxième armée du continent africain.

Grèce :La Grèce a tourné à nouveau au ralenti, mercredi 20 février, sous l’effet d’une grève générale contre la poursuite de l’austérité exigée par ses créditeurs de l’Union européenne et du Fonds monétaire international (FMI). Près de 60 000 personnes sont descendues dans les rues d’Athènes pour cette première grève massive de l’année, qui succède à plus d’une dizaine de grèves depuis le début de la crise grecque en 2010. Les syndicats d’avocats et de commerçants s’y sont également ralliés. Dans les ports, les navires sont restés à quai, les marins ayant refusé d’obéir à l’ordre du gouvernement de reprendre le travail.
« ON EST TOUT PRÈS D’UNE EXPLOSION SOCIALE »



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lundi 11 mars 2013 à 16h40

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