Alsace : une victoire de la souveraineté populaire

lundi 8 avril 2013
popularité : 4%

A en croire les sondeurs, cela paraissait plié et le OUI devait l’emporter avec près de 3/4 des suffrages. Eh bien NON !
Ce n’est pas le cas et les alsaciens ont refusé ce projet qui faisait de leur région un lieu d’expérimentation de suppression des départements, pour aller vers une région « naturellement tournée vers l’espace germano-suisse » comme disaient les défenseurs du projet. Un endroit où l’on aurait pu dans la foulée mettre en place une eurométropole directement gouvernée depuis Bruxelles...

C’est raté ! Copé est « déçu », le républicain lorrain parle du « conservatisme des départementalistes [qui]se sont conjugués pour permettre cet impensable échec » et « des crispations des syndicats, CGT et FO »...
Nous nous réjouissons de ce point d’appui dans la bataille contre la pseudo décentralisation et sur laquelle nous reviendrons.

En attendant 4 réactions parmi les opposants au projet.

Le gouvernement doit « tirer les enseignements » du référendum

(PCF)

« Privés d’un vrai débat sur la réforme des collectivités territoriales et l’avenir régional, les électrices et les électeurs ont très clairement exprimé, d’abord par leur non-participation, que la question posée était totalement déconnectée de leurs préoccupations ».
« A n’en pas douter, le résultat de ce soir est aussi, en creux, l’expression d’une volonté de ne pas affaiblir le lien de l’Alsace avec la France ».

« C’est un changement de cap dans la politique gouvernementale qui est attendu. Pas une opération de ce type qui se solde par un lamentable échec. Après le vote des Alsaciens, le projet de loi sur l’acte 3 de la décentralisation doit être retiré pour engager une véritable concertation avec l’ensemble des acteurs ».

« Face à la finance, ce n’est pas la restriction de la démocratie locale qui doit être encouragée mais tout au contraire son développement. L’exécutif doit donc tirer les enseignements du référendum alsacien. Le plus vite sera le mieux ».
Pour le PCF Olivier Dartigolles

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Entendre le message des électeurs et renoncer définitivement au projet.

(PG)

« Nous demandons à François Hollande d’entendre le message des électeurs et de renoncer définitivement à son projet contraire à l’indivisibilité de la République et à l’égalité des territoires », écrit le parti de Jean-Luc Mélenchon dans un communiqué.
Jugeant les résultats du referendum en Alsace « sans appel », le PG estime que « les électeurs ont fait échouer le projet de collectivité d’Alsace qui leur était soumis. L’attachement à l’unité de la République a été le plus fort ».

« C’est une immense gifle pour les partisans d’une France à plusieurs vitesses, fascinés par le prétendu "modèle allemand" », ajoute le PG qui rappelle que « c’est une très grande satisfaction pour le Front de Gauche qui a été la force militante pour le NON ».

Pour le PG, « l’Alsace devait être l’acte de naissance du démantèlement de la République programmé par l’Acte III de la décentralisation. Elle doit devenir son acte de décès. »

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VICTOIRE DE LAMOCRATIE EN ALSACE !

Communiqué du Mouvement politique d’émancipation populaire (M’PEP).

C’est le "non" qui l’a emporté aujourd’hui lors du référendum en Alsace, a contrario de toutes les prévisions et les attentes des promoteurs du "oui" à la fusion des départements du Haut-Rhin, du Bas-Rhin et du Conseil Régional.

Les Alsaciens ont refusé d’être les cobayes d’une expérimentation préfigurant le démembrement de la République.

Ils ont choisi de ne pas entrer dans l’espace du "Rhin Supérieur", tant vanté par ceux qui rêvaient déjà des charmes euro-régionaux, des droits du travail allemand.

Ils ont refusé les transferts massifs de compétences de l’État à la collectivité territoriale d’Alsace.

Ce projet initié par l’UMP avec les encouragements du gouvernement socialiste, était soutenu par les régionalistes et les écologistes qui œuvrent pour le fédéralisme européen, dédaignent la nation et méprisent la République.

Les Alsaciens viennent d’infliger un coup cinglant au patronat qui agit sans relâche pour briser les frontières afin de disposer de toujours plus de liberté d’exploiter le monde du travail.

Coup d’arrêt également à tous les européistes qui n’ont de cesse de diluer la France dans un espace de libre-échange toujours plus vaste et dérégulé !

Les Alsaciens viennent d’envoyer un signal fort à tous les autres Français pour qu’ils résistent aux sirènes identitaires régionales, aux habitants de Bretagne, de Savoie et de Haute-Savoie notamment, les suivants sur la liste des référendums de même nature.

Désormais, c’est à l’acte III de la décentralisation qu’il faut s’opposer.

Frontalement.

Sans chercher à améliorer, à amender les trois textes prévus par le gouvernement Hollande, car sur le fond il vise le même objectif : détruire la nation, livrer les Français aux appétits insatiables des néolibéraux, briser les résistances populaires.

Le M’PEP, qui a organisé des brigades républicaines, se félicite de cette victoire de la démocratie.

Il a mené campagne en faveur du "non" et continuera d’agir sans relâche pour que les citoyens de France se libèrent de la tutelle de l’Union européenne, en faveur de la souveraineté nationale, monétaire, budgétaire...

Pour que demain reviennent des jours heureux !

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Un titre suffit au cercle communiste d’Alsace engagé comme Rouge Vif 13 dans les Assises du communisme : L’Alsace ne deviendra pas le laboratoire des capitalistes pour casser les acquis sociaux.

Quelques éléments complémentaires.

_ Pour que le OUI l’emporte il aurait fallu qu’il obtienne plus de 50% dans la région mais aussi 25% des inscrits dans chacun des deux départements. Cela n’a pas été le cas puisque si le OUI a obtenu près de 67% dans le Bas Rhin, le NON a obtenu plus de 55% dans le Haut Rhin et la participation s’est élevée à 36% seulement (estimations sur 98% des bulletins dépouillés).

_ Comme pour le référendum sur la constitution européenne, outre le Front de Gauche, le M’PEP et le cercle communiste d’Alsace, l’extrême droite et la droite nationaliste appelaient à voter NON, sur des bases évidemment totalement opposées.


Commentaires

lundi 8 avril 2013 à 17h48

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