Les brèves de mai 2013

dimanche 12 mai 2013
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Argentine : Des milliers d’opposants au gouvernement de la présidente argentine, Cristina Kirchner, se sont rassemblés jeudi 18 avril à Buenos Aires pour manifester contre une réforme judiciaire. Les manifestants ont répondu à l’appel des partis d’opposition et devaient rejoindre le siège du gouvernement, situé sur la Place de Mai. Mme Kirchner tente de faire passer devant le Congrès une réforme du pouvoir judiciaire qui prévoit, entre autres points, un vote populaire pour que 7 des 19 membres du Conseil de la Magistrature soient directement élus par les citoyens. Cet organe est notamment chargé de nommer les juges et de les transférer. Plusieurs cas de corruption sont actuellement en cours d’examen par la justice argentine, notamment la mort de 51 personnes en 2012 dans un accident de chemin de fer, dans lequel sont impliqués des fonctionnaires de l’administration ferroviaire.

Bahreïn  : Des heurts ont éclaté entre policiers et jeunes manifestants, dimanche 21 avril quelques heures avant le début du Grand Prix de Formule 1, dénoncé par l’opposition comme une vitrine internationale offerte à la famille régnante. Certains manifestants ont bloqué des routes dans la matinée autour de la capitale, Manama, et la police a fait usage de gaz lacrymogènes dans un lycée de la ville où les élèves manifestaient.

Birmanie : Ce pays a entrepris une « campagne de nettoyage ethnique » contre la minorité musulmane apatride des Rohingya, accuse lundi 22 avril l’organisation de défense des droits humains Human Rights Watch (HRW), évoquant des preuves de charniers et de déplacements forcés. Quelque huit cent mille Rohingya, privés de nationalité par l’ancienne junte birmane, vivent confinés dans l’État Rakhine, dans l’ouest du pays, où deux vagues de violences entre bouddhistes de l’ethnie rakhine et musulmans. Si le terme de « nettoyage ethnique » n’a pas de définition juridique formelle, il décrit généralement la politique d’un groupe ethnique ou religieux destinée à vider un territoire de la présence d’un autre groupe par des méthodes violentes et inspirant la terreur. Plus de cent vingt-cinq mille personnes, en grande majorité des Rohingya, ont été déplacées par les violences de l’an dernier et vivent toujours dans des camps de fortune. Ils sont privés d’accès à l’aide humanitaire et ne peuvent rentrer chez eux.

Brésil:Une semaine après l’ouverture du procès, le juge Jose Augusto Marzagao de Sao Paulo vient de condamner, dimanche 21 avril, 23 policiers à 156 ans de prison pour le meurtre de 13 détenus lors du plus grand massacre de l’histoire du Brésil survenu dans un centre pénitencier il y a plus de vingt ans. Trois officiers ont été acquittés. Aucun condamné ne pourra effectuer plus de trente ans de prison comme le veut la loi. Les policiers ont été laissés libres de leurs mouvements. Cent onze détenus avaient été tués par balles dans la prison pauliste de Carandiru, le 2 octobre 1992. Les membres d’une unité spéciale étaient intervenus. « Il y a eu massacre, exécution », a souligné le procureur Fernando Pereira da Silva, rappelant que la plupart des détenus ont été abattus d’une balle dans la nuque. Cinquante-trois policiers – dont un tiers sont encore en activité – devront encore répondre du meurtre des autres détenus dans les mois qui viennent.

Cambodge :Le gouvernement cambodgien va réduire le nombre d’employés du tribunal de Phnom Penh pour les Khmers rouges. Il manque environ 7 millions de dollars au tribunal pour fonctionner normalement en 2013, résultat d’un bras de fer financier entre bailleurs de fonds étrangers et gouvernement. La cour avait même dû suspendre ses audiences pendant deux semaines en mars à la suite d’un mouvement de grève d’interprètes, qui protestaient contre le fait que 270 employés cambodgiens – des magistrats aux chauffeurs – n’avaient pas été payés depuis novembre.

Chili : Terrible affrontements entre police et étudiants lors d’une manifestation. Des milliers d’étudiants chiliens (plus de 100 000 personnes selon les organisateurs) sont descendus dans les rues de Santiago, jeudi 11 avril, pour réclamer une éducation gratuite et de qualité. La manifestation a été émaillée de quelques incidents avec la police, les forces de l’ordre utilisant des canons à eau et des pistolets de paintball pour disperser les émeutiers.

Colombie :Une fois n’est pas coutume, les organisations paysannes et autres mouvements de gauche ont défilé en Colombie, mardi 9 avril, aux côtés du président Juan Manuel Santos, représentant de l’élite libérale. Leur cause ? La défense du processus de paix engagé par M. Santos avec les guérilleros des Forces armées révolutionnaires de Colombie (FARC, extrême gauche). Les pourparlers, qui se tiennent à La Havane, durent depuis déjà cinq mois. L’ancien président Alvaro Uribe (2002-2010) dénonce violemment ces négociations, Aux cris de « Nous voulons la paix », des dizaines de milliers de Colombiens sont descendus dans la rue.

Côte d’Ivoire :Les Ivoiriens se sont faiblement mobilisés dimanche 21 avril pour des municipales et régionales marquées par le boycottage du parti de l’ex-président Laurent Gbagbo. La « démocratie occidentale » montre ses limites.

Cuba : « Libérable » depuis 2007, Nabil Hadjarab détenu à Guantanamo demande asile à la France en vain. Celui que ses matons ont surnommé « the sweet kid », « le gentil gosse » et dont « les interrogateurs américains s’aperçoivent [ dans les premiers mois qui suivent son arrestation en 2001]que le jeune homme n’a pas suivi d’entraînement militaire et qu’il est probablement victime d’une erreur d’identité » [1] est aujourd’hui à l’agonie en raison d’une grève de la faim commencée le 22 février. Il est alimenté de force deux fois par jour par un tube inséré dans le nez et relié à l’estomac. "Ils vous placent sur une chaise, qui ressemble à s’y méprendre à une chaise d’exécution, vos jambes et vos épaules sont sanglées. Si vous refusez de les laisser insérer le tube dans votre narine, ils vous tiennent la tête en arrière", témoigne Nabil.

Équateur :Une attaque perpétrée par une ethnie rivale contre une communauté indienne vivant en isolement volontaire en pleine Amazonie en Équateur a fait au moins 18 morts. Les faits font l’objet d’une enquête de la part des autorités, qui affirment ne pas disposer d’informations sur la mort des Taromenane, dont les autorités ignorent la taille exacte. Il s’agirait de représailles après l’assassinat à coups de lance d’un couple de dirigeants de la communauté Waorani, qui compte quelque 2 300 personnes et qui est l’une des treize ethnies indigènes dans cette région située près de la réserve naturelle Yasuni, où se trouvent d’importantes réserves en pétrole. Ce type d’attaques est récurrent depuis un demi-siècle aux environs du parc Yasuni.

Haïti  : Le 12 janvier 2010, un violent tremblement de terre dévastait Port-au-Prince, la capitale d’Haïti, un des pays les plus pauvres de la planète. Malheureusement, plus de trois ans après le séisme, le processus de reconstruction est complètement en panne. La majorité de la population haïtienne est toujours sans abri ; le camp Corail, le plus grand bidonville de Port-au-Prince, est passé de 7 000 personnes à 200 000 squatteurs ; l’aide financière promise n’a pas été totalement versée ; et, surtout, les Haïtiens, qui restent les meilleurs connaisseurs du terrain, ont été marginalisés au profit de grandes entreprises dont les intérêts financiers et le calendrier sont souvent peu compatibles avec l’aide humanitaire. Les volontaires de l’aide humanitaire doivent faire face à l’inertie des États dont les représentants ne veulent pas que l’on se mêle de leur gestion des fonds.

Inde  :. L’inde va investir en 2013 42 millions d’euros dans la culture de céréales fortifiées en micronutriments, comme le zinc et la vitamine A, pour lutter contre les carences nutritionnelles de la population.En mêlant recherche agronomique et dispositifs d’aide publique, c’est à une forme de malnutrition appelée "faim silencieuse", très répandue et longtemps négligée, que l’Inde entend ainsi s’attaquer.
Dans le pays, près de deux enfants sur trois souffrent de déficiences en vitamine A et d’anémié, causée principalement par un manque de fer dans leur organisme. Les carences nutritionnelles frappent les populations pauvres qui n’ont pas les moyens de s’acheter des fruits, des légumes ou des produits laitiers et doivent se contenter de riz ou de sorgho pour remplir leur estomac.

Irak :Une douzaine de bombes de faible puissance ont explosé et des obus de mortier ont été tirés en direction de bureaux de vote, samedi 20 avril en Irak, pendant les premières élections provinciales depuis le départ des derniers soldats américains, il y a un an. Le taux de participation au scrutin provincial a été faible (à peine 50%). Bagdad a décidé de repousser le scrutin à Anbar (ouest) et Ninive (nord), deux provinces majoritairement sunnites où se déroule le gros des manifestations antigouvernementales organisées depuis quatre mois. La campagne, et plus généralement les premiers mois de l’année, a été marquée par une nette recrudescence des violences. Quatorze candidats ont été assassinés depuis le début de l’année et les attentats se sont multipliés.

Iran :Le meeting politique de Mahmoud Ahmadinejad fait un bide il aurait souhaité rassembler 100 000 personnes, jeudi 18 avril, dans le stade Azadi, à Téhéran.Le reportage de la télévision officielle montre un stade presque vide. Ce meeting avait officiellement pour objectif de remercier tous les acteurs impliqués dans le tourisme en Iran. La presse iranienne, ainsi que les détracteurs du président, avaient cependant souligné le fait que M. Ahamadinejad pourrait profiter de cette occasion pour présenter son proche conseiller Esfandiar Rahim-Mashaie comme candidat à la présidentielle, prévue le 14 juin. Contre toute attente, le bras droit du président était absent lors de cette cérémonie et le prochain scrutin n’a même pas été évoqué.

Jordanie :La Jordanie a ouvert mercredi 10 avril un second camp d’une capacité de 30 000 personnes pour accueillir les centaines de milliers de Syriens qui se sont réfugiés sur son territoire afin de fuir les combats dans leur pays. Un camp ceinturé de barbelés, gardé par des soldats fortement armés, composé de longs baraquements d’un blanc sale, avec des toits bleus et quelques antennes paraboliques. Des hommes désœuvrés déambulent par petits groupes, des matelas fatigués sont étendus près des bâtiments, le tout formant un ensemble négligé, précaire.

Madagascar : L’exil de Marc Ravalomanana (président de Madagascar de 2002 à 2009) en Afrique du Sud mène à une candidature surprise : l’ex-président a désigné son épouse Lalao comme candidate de son parti à l’élection présidentielle ce qui est pourtant en principe interdit puisqu’elle n’aura pas les 6 mois de résidence prévus par la loi malgache au jour du scrutin prévu le 24 juillet. Andry Rajoelina, l’homme d’affaires président depuis son coup d’état de 2009 a lui annoncé sa candidature (hors délai) après avoir promis de ne pas se présenter de même qu’un autre ancien président Didier Ratsiraka qui n’aura pas lui aussi les 6 mois de résidence au 24 juillet ! Toutes ces manoeuvres ne semblent pas gêner l’UE (que RFI targue du titre "communauté internationale") qui dit "soutenir le processus électoral" alors que la SADC ( Communauté de développement de l’Afrique australe ) demande elle aux "3 candidats de se retirer". Mais l’avis des africains compte-t-il pour la "communauté internationale" ?

Mali :Le Parlement a autorisé lundi 22 avril le gouvernement à prolonger l’opération militaire française au Mali, que le premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a qualifiée de "réussite" sur les plans politique et militaire. Les députés se sont prononcés par 342 en faveur de la prolongation de l’intervention française et zéro voix contre, les élus du Front de gauche ayant choisi de s’abstenir. Dans la soirée, les sénateurs se sont également prononcés favorablement, par 326 voix pour et zéro contre. Apparemment le retrait des troupes françaises ne semble plus être d’actualité et la paix être une valeur en chute libre dans toutes les forces politiques représentées à l’assemblée : Hollande aurait tort de se gêner d’empêcher Aminata Traore de venir en France...

Pakistan :Le gouvernement pakistanais avait affirmé lundi 22 avril ne pas avoir le mandat de juger l’ex-président Pervez Musharraf pour trahison. Il est mis en cause dans trois affaires : les meurtres du chef indépendantiste de la province instable du Baloutchistan Akbar Bugti, en 2006, et de Benazir Bhutto, en 2007, et le renvoi illégal de juges la même année. Début mars, la justice avait ouvert la voie à son retour au pays après des années d’exil entre Londres et Dubaï. Elle vient de le condamner en appel à l’inégibilité à vie et sera en détention préventive le jour du scrutin en attendant l’issue des procédures judiciaires le concernant.

Paraguay : Le Parti Colorado (droite) est de retour au Paraguay avec l’élection à la présidence, dimanche 21 avril, d’Horacio Cartes, un entrepreneur millionnaire de 56 ans, qui l’a emporté avec près de 46 % des voix (pour une participation d’un peu plus de 60%). Son adversaire, Efrain Alegre, du Parti libéral radical authentique (PLRA, centre droit), l’ennemi historique des Colorados, a recueilli 36,84 % des suffrages. La gauche, arrive loin derrière, avec 6 % des votes pour le parti Avance Pays. Le Parti Colorado a gouverné pendant soixante et un ans, dont trente-cinq de dictature du général Alfredo Stroessner (1954-1989), jusqu’à l’élection en 2008 de Fernando Lugo, un outsider de centre gauche. L’ancien "évêque des pauvres" a été destitué par le Parlement le 22 juin 2012, après un coup d’état parlementaire.

Syrie  : Introuvable sur Google actualités ces deux informations pourtant importantes :
1 Le Parti communiste israélien a condamné l’attaque israélienne de la Syrie en déclarant :« Nous condamnons cette atteinte injustifiable à la souveraineté de la Syrie ».
« Le gouvernement Netanyahu prouve qu’il n’a tiré aucune leçon de l’histoire, la sécurité ne peut pas provenir d’un état de guerre. Le Parti communiste d’Israël et le Hadash (Front démocratique pour la paix et l’égalité) condamnent les frappes aériennes et appellent à la fin immédiate de l’escalade militaire. Le PCI et le Hadash mettent en garde contre un engrenage qui conduirait à une guerre régionale »
.

2 Selon les Nations Unies c’est l’opposition soutenue par les Etats-Unis et non le régime syrien qui a utilisé du gaz sarin. c’est ce qu’a déclaré Carla Del Ponté, observatrice des Nations Unies dans une série d’interviews.

Tadjikistan :Un policier a été condamné jeudi 11 avril au Tadjikistan à sept ans et demi de prison pour trafic de femmes depuis ce pays pauvre d’Asie centrale vers les Emirats arabes unis et la Turquie, a affirmé le tribunal de Khoudjand, à 500 km au nord de la capitale, Douchanbe.
Le policier de 37 ans a été arrêté après qu’une de ses victimes, envoyée aux Émirats arabes unis, a réussi à revenir au Tadjikistan, où elle a porté plainte. Des dizaines de femmes en provenance de cette ex-république soviétique très pauvre d’Asie centrale, où le taux de chômage est très élevé, sont envoyées chaque année à l’étranger via des réseaux criminels.

Tunisie :Le pays est en pleine crise politique, la tension est élevée, la conjoncture économique est morose et le président tunisien trouve quand même le temps pour rédiger un livre, publier de longues tribunes d’opinion, voyager, boire un thé avec des princesses, présider des conférences littéraires. En avril, Marzouki était à Doha. Il en a profité pour se faire inviter par Moza Nasser Abdallah Al-Misnad, épouse de l’émir du Qatar. Puis à Paris il a présenté son nouvel ouvrage lors d’une conférence à l’Institut du Monde Arabe. Entre ses deux voyages, il a adressé un texte au conseil national du CPR [Congrès pour la République, gauche nationaliste, le parti de Marzouki] dans lequel il a notamment parlé de la nécessité de changer ses idées comme on change de sous-vêtements. Sans réelles prérogatives, Marzouki n’a rien à faire de ses journées, il s’occupe donc comme il peut et il tient à le faire savoir au monde.

Venezuela : L’opposition qui n’accepte pas sa (nouvelle) défaite tente de déstabiliser le régime afin d’ouvrir la voix à un nouveau coup d’état dans la lignée de celui de 2002. Faut-il rappeler à Capriles qu’en France, en 1974, le président Giscard fut élu avec un écart très faible (moins de 400 000 voix) pour un nombre de votants plus du double de celui du Venezuela ?

Vietnam :Un responsable local vietnamien a été condamné mercredi 10 avril à deux ans et demi de prison pour sa responsabilité dans la destruction de la ferme de Doan Van Vuon, un pisciculteur, devenu héros populaire après avoir résisté à son expulsion. En janvier 2012, Doan Van Vuon et sa famille avaient opposé des armes artisanales aux forces de l’ordre venues les expulser de leur ferme piscicole, à l’est de Hanoï. La ferme avait été détruite et sept membres des forces de l’ordre avaient été blessés. Cet acte de défi de la famille de Vuon, très rare au Vietnam, avait déclenché une campagne nationale de soutien en faveur des accusés. Le premier ministre, Nguyen Tan Dung, avait même jugé l’expulsion "illégale". Les litiges fonciers sont devenus une question brûlante dans le pays communiste, où les terres appartiennent à l’État. Ils représentent plus de 70 % des plaintes déposées auprès des autorités en raison d’un manque de clarté des droits d’utilisation.

Yémen :L’ombre encombrante d’Ali Abdallah Saleh plane sur la transition au Yémen. Toujours convalescent après l’attentat qui l’a grièvement blessé, en juin 2011, Ali Abdallah Saleh, l’ancien président du Yémen, a regagné l’Arabie saoudite pour y suivre des soins. A peine la nouvelle révélée, son proche entourage a pris soin d’insister sur le caractère temporaire du voyage. Quant à ses opposants, ils l’ont expressément invité à y rester en exil. Pourtant, depuis le 18 mars et l’ouverture du Dialogue national, à l’occasion duquel 565 participants tentent de poser les bases d’un "nouveau Yémen" et de solder l’héritage de son régime, Ali Abdallah Saleh, 71 ans, a fait vœu de silence. L’homme qui a goûté au pouvoir suprême pendant plus de trente-trois ans aurait-il raccroché ?




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