Il est content de lui, François !

dimanche 19 mai 2013
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Il était allé se prosterner jadis devant la City ; hier, il s’est déshabillé définitivement devant le « dieu marché », inflexible proxénète. « J’ai quitté mes habits, Monsieur, ce qui est une manière d’apostasie », écrivit Anatole France. Je ne sais pas si un jour le « delorien » Hollande porta des fringues de gauche, ce qui est sûr c’est qu’hier, lors de sa conférence de presse, il a fait pitié. C’était répugnant, pornographique, affligeant, déshonorant, de battre ainsi sa coulpe pour exhiber sa trahison, ses renoncements, sa conversion au sarkomerkozisme.

El il était content de lui, François, content de nous avoir pris pour des cons, nous le peuple de gauche, une nouvelle fois dindon de la farce. Content du naufrage, des conséquences prévisibles, du massacre social à la tronçonneuse, du retour de Sarkozy sur du velours...

Il veut laisser une trace, François... C’est fait. Il va falloir beaucoup de serpillères pour éponger. Capitaine du Titanic, il se flatte de tenir la barre vers la catastrophe annoncée, et de l’assumer avec un petit sourire condescendant.

Il n’a pas arrêté, François, de faire la danse du ventre devant « l’entreprise », et de la draguer, de la caresser dans le sens du profit. Pour mieux combattre le chômage, il le fait grimper !

Et il était content, François, de ne consacrer que cynisme aux travailleurs, aux syndicalistes, de mettre sur le même plan les casseurs du Trocadéro et les syndicalistes victimes de la répression patronale et gouvernementale.

El il était content, François, comme hier les bourgeois de Calais, de sa « servitude volontaire »... Il est « sérieux » François, il diminue les dépenses publiques pour alimenter le festin du capital. Les profits, les plus-values, c’est bien connu, « sont les emplois de demain ».

Et il était content, le repenti François, comme un jeune séminariste récitant sans lapsus la Bible pour obtenir un sésame au royaume des décideurs efficaces, responsables...

Ah, il en a fait, François, pour montrer que pour le « socialiste » qu’il prétend être, il n’y a plus aucun tabou social : pas d’amnistie sociale, pas de quartier pour les pauvres, les salariés, les retraités... Il a même feint de découvrir la poudre : on vit plus longtemps, il faudra donc suer du burnous jusqu’au bout, une lapalissade de comptoir, un vieux disque qui gratte.

Au hasard d’une phrase, il a même évoqué les « extrêmes ». Plus rien ne le retient, François.

Hier après-midi, il était « à l’offensive », François, « en mouvement », mais pour tenter d’enterrer définitivement les idéaux de la gauche. Le libéral est nu et moche. Même si on le savait déjà, nous ne pouvons compter que sur ce peuple de gauche qu’il a voulu désarmer.

Jean Ortiz



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