La SCOP TI

mardi 10 septembre 2013
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« Je produis, tu dégustes, nous gagnerons ensemble »
Cela a failli être le slogan ornant les boites de tilleul sorties en avant-première de la SCOP TI.
Finalement ce sera plus sobrement, après un vote et un débat animé au cours d’une de ces assemblées hebdomadaires du personnel qui ne se sont pas démenties tout l’été, « Produit et fabriqué en France ».
Les fralibiens ne sont pas de nature vantarde, ils ont donc, pendant la période estivale, en silence, préparé la reprise de la production. Il fallait s’assurer de l’approvisionnement, des contrôles sanitaires et qualité, de la possibilité d’adapter les machines au boitage prévu (UNILEVER bien sûr ayant fait pression sur ses fournisseurs habituels d’emballage pour que ceux-ci ne puissent pas répondre aux demandes de la future SCOP)…Et puis donc ce mercredi 4 septembre, la presse est conviée pour témoigner de la sortie des premières boites des chaines.

Evidemment Rouge Midi était là…

Ils l’avaient dit, ils l’ont fait, 3 ans après la décision de fermeture de l’usine par UNIVOLEUR , les ouvriers travaillent à une production militante de boites d’infusion de tilleul de Provence. C’est une expérience réussie vers le projet de reprise de l’usine en scop.

Cette usine est un phare, ne la quittons pas des yeux.

Ce matin, accompagnée de Gérard et après avoir enfilé une blouse et un bonnet, Je suis entrée dans l’usine.

Les machines étaient en marche, bruits mécaniques d’une dynamique retrouvée. Les fralibiens étaient au travail pour produire 230 kg, 4000 boites d’un délicieux tilleul cueilli dans la Drôme, à Buis les Baronnies, à 173 km de Gémenos, et payées à un « juste prix » aux producteurs.

Avec l’aide des élus de cette ville et de producteurs locaux, ils ont décidés de sortir, à titre expérimental – production militante- des boites d’infusion de tilleul en sachets mousseline qui seront prêtes pour la fête de l’huma, le week-end du 14 septembre.

D’ailleurs il y en a déjà presqu’une palette prête. Tout a été ré inventé, créé : le nom, le « design », clins d’œil au moment les plus fors des luttes.

Les compétences, les savoirs et les gestes n’ont pas été oubliés au cours de ces trois ans et ils sont à l’oeuvre

« bon, le 1° jour c’était un peu dur, dit Raymonde, mais maintenant ça va. » On est heureux de reprendre ».

François, enchaine « on est très heureux de reprendre le travail, ça fait plaisir de revoir tourner les machines, leur bruit, c’est une lueur d’espoir. Même si le gouvernement ne nous a pas aidé, on a trouvé une solution. Malgré qu’on a passé tout l’été ici sans congés, c’est le 3e. On est allés voir les producteurs de Buis les Barronies, Nadine, Marie et moi (Nadine est la responsable qualité du labo, elle est à la retraite, mais est revenue pour faire profiter de sa grande compétence ses camarades en bénévole militante).

Ces producteurs étaient une filière qui a été abandonnée par Unilever, et est passée de 400 t à 10 t de production, mais les tilleuls sont toujours là ! on a travaillé sur les analyses de la qualité (c’est un tilleul certifié bio), le séchage, la coupe. C’est un très bon tilleul (variété officinale, le meilleur).

Après dégustation, le goût est en effet au rendez-vous.

Préférons nous boire une infusion de tilleul qui n’est pas bonne, elle a gout de poussière (et pour cause, elle a fait 10000 km pour arriver dans notre tasse, du Pérou à Hambourg puis la Pologne…) ou celle au gout de miel, aux vertus intactes, récoltée à 170 km de l’usine, qui a créé des emplois locaux et relancé une filière (d’autres peuvent suivre telles que la verveine, la menthe, la camomille…) ?

En tout cas c’est possible, les ouvriers en font la démonstration. La véritable richesse, comme dit Olivier, c’est nous.

FORCE ET BON-THE !!!

Unilever préfère acheter le tilleul en Amérique latine ou dans les pays de l’Est pour ensuite le vendre exclusivement en France sous la marque Eléphant. Il tire ainsi les prix vers le bas poussant les producteurs des Baronnies à ne plus cueillir le tilleul car insuffisamment rémunéré !!!

La qualité n’en parlons pas ce n’est pas le souci de la multinationale. Dans ses sachets, qu’il s’agisse de thé ou d’infusions, les adjuvants chimiques remplacent peu à peu, les produits naturels.



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