Encore espérer après Brignoles ?

mardi 8 octobre 2013
par  Charles Hoareau
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L’élection partielle de Brignoles secoue l’actualité de ce lundi.
Coup de tonnerre imprévisible ou conséquence attendue d’années de renoncements politiques sur le plan économique et de mise en œuvre de choix qui bafouent la souveraineté populaire ?
Coup de tonnerre sans doute, mais imprévisible certainement pas.

Situer la cause du mal, comme on l’entend ici ou là, à la division à « gauche » au 1er tour (sans même revenir sur la pertinence du classement à "gauche" d’EELV) alors que dans notre constitution, ce tour est justement celui de l’expression de l’identité des forces en présence, tandis que le 2e est celui des alliances et des compromis éventuels, est totalement hors de propos. Comment justifier le pluralisme politique quand dans les moments forts de débat que sont les élections, on le nierait par des listes de « rassemblement » qui gomment forcément les raisons de ce pluralisme ?

Chercher à comprendre ce qui s’est passé à Brignoles ne veut certainement pas dire excuser.
Un des éléments du vote FN est l’absence de perspective politique.

- Il est clair pour de plus en plus de gens qu’il n’y a guère de différence dans les choix économiques et sociaux entre ce gouvernement et le précédent. Ne pas le dire clairement, ne pas se situer dans une opposition progressiste à ce gouvernement, expose les forces qui se réclament du camp du progrès à être jetées dans le même camp que ceux qui bafouent les droits du monde du travail. A Brignoles, le soutien affirmé du PS (jusque dans sa direction nationale) au candidat PCF, les bandeaux siglés du poing et de la rose portant son nom, loin de rassembler (la preuve !) ont grandement contribué à jeter le PCF et le Front de gauche dans le camp de ce gouvernement de toutes les attaques.et de tous les reculs sociaux. Voter contre (et surtout ne pas voter pour puisqu’il y a eu 2/3 de refus de vote) le candidat de « gauche » était perçu comme désapprouver le gouvernement.

- L’UE est de plus en plus dictatoriale pour faire passer partout sur son territoire des plans d’austérité afin de faire grandir les profits du capital. La désormais tristement célèbre « troïka » fait partout des ravages sans que ni l’UMP, ni le PS ne trouvent à redire. A contrario le FN, avec son discours sur la souveraineté nationale séduit. La question de la sortie de l’Euro et de l’UE a certainement pesé dans le scrutin de Brignoles.

- Dans ces conditions, s’entêter à répéter et répéter encore en tapant du pied « Europe sociale » sans se poser la question de la crédibilité de ce mot d’ordre (ce qui revient à dire « si le peuple n’est pas content, il faut changer de peuple ») contribue aussi au résultat de ce premier tour de Brignoles.

Où est aujourd’hui l’opposition résolue à ce gouvernement de régression sociale ?
A gauche ? Le PCF et le Front de gauche réfutent la notion même d’opposition !
Au NPA sans réelle implantation populaire, groupusculaire et en plein désarroi suite aux nombreuses scissions dont il a été récemment le théâtre ?

Où est aujourd’hui l’opposition frontale à cette alliance ouest européenne du capital dont on voudrait nous faire croire qu’elle peut constituer un jour un progrès pour les peuples ?

Ne trouvant pas de réponse à ces questions essentielles, à Brignoles et ailleurs le peuple se réfugie dans le nationalisme et se trompe de colère. Des années de pouvoir cultivant l’individualisme comme une vertu opposée à la solidarité renommée "collectivisme" et la banalisation continue du racisme ont fait le reste.

Le gouvernement peut-il changer de cap ? Prendre des mesures de progrès social ? Si on se réfère à ce qui se passe et s’est passé dans un passé plus ou moins récent en France et dans le monde, [1] OUI.

Oui si un mouvement politique et social résolu et « ferme sur les prix » ouvre des perspectives dans lesquelles le monde du travail pourra se reconnaître. Justice sociale, politique de paix, souveraineté populaire, protectionnisme au service d’un internationalisme de progrès en lutte contre le dumping social mondial doivent être non seulement nos priorités mais sont aussi le moyen de sortir de cette situation.
Rouges Vifs 13,avec d’autres, y travaille modestement mais opiniâtrement.

Assurément aujourd’hui l’espoir passe plus par la rue que par les urnes.
Pour l’instant.


[1de la lutte des colombiens à celle des brésiliens en passant par les portugais ou en France celle des FRALIB



Commentaires

mercredi 9 octobre 2013 à 10h27
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mercredi 9 octobre 2013 à 10h23 - par  RICHARD PALAO
mercredi 9 octobre 2013 à 10h06
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mercredi 9 octobre 2013 à 09h31 - par  Françoise Gosse, M’PEP
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mardi 8 octobre 2013 à 17h09 - par  Danièle Jeammet

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