Lois sur l’immigration : de la confiture pour les ... fachos !

dimanche 20 octobre 2013
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Depuis longtemps le problème de l’immigration repose sur une idée fausse. « Il y à de plus en plus d’étrangers en France ? »
C’est faux : depuis 1995 la France et le Japon sont les deux pays riches qui ont le moins accepté de nouveaux entrants. Nous sommes un des pays d’Europe les plus fermés. Pourtant de Chevènement en Sarkozy, d’Alliot-Marie en Hortefeux, de Guéant en Valls, tous nos ministres de l’Intérieur se sont fait un devoir de « chasser l’immigré » à l’aide de lois de plus en plus restrictives et inhumaines.

Faut-il rappeler que la loi relative à l’immigration du 16 juin 2011 est toujours en vigueur, alors que les élus de « gooche » avaient votés contre et même engagés un recours devant le conseil constitutionnel. Pourquoi n’ont-ils pas abolie cette loi qui vient justement de permettre l’expulsion de Léonarda ?

Le constat est amer. D’abord parce qu’une expulsion, quelle qu’elle soit, est une violence. Le pays où vous espériez faire (refaire) votre vie ne veut pas de vous, vous exclut, vous repousse physiquement. Cet ostracisme est insupportable pour des adultes. Il est dévastateur pour des enfants. Il faut regretter que des responsables de « gooche », disant défendre certaines valeurs, pour certains d’entre eux prétendant hypocritement se souvenir de leur passé d’immigré, fassent mine de l’ignorer pour booster leur carrière. [1]

Stéphane Fratacci, à gauche, aux côtés de Brice Hortefeux en 2010. Crédits photo : FRED DUFOUR/AFP

Après avoir été annoncé pour l’été 2013, le projet de loi immigration ne sera, en fin de compte, examiné qu’en 2014 – peut-être même après les élections municipales de mars. Tiens, tiens, y aurait-il des gages à donner pour essayer de contrer le FN sur son propre terrain ?

Il faut dire que l’opinion publique inclut souvent les enfants d’immigrés, en réalité français, dans sa confusion.

Les immigrés « voleraient » le travail des Français ?

C’est faux  : ils occupent le plus souvent des emplois complémentaires dans des secteurs en pénurie, et une étude de 2010 qui fait autorité a même établi qu’une hausse de 10% de l’immigration en France entre 1962 et 1999 avait augmenté les revenus des nationaux de 10%.

Un audit parlementaire sur la politique d’immigration de la France le rappelle : les immigrés rapportent plus qu’ils ne coûtent à l’économie française.

Et pourtant on raconte toujours que :

1) La France accueille « la misère du monde » :

C’est faux - Pour démonter cette idée reçue, l’économiste Mouhoub El Mouhoub s’appuie sur le taux d’expatriation, qui mesure la part des expatriés d’un pays par rapport à sa population. Et il montre que plus un pays est pauvre, plus son taux d’expatriation est bas, c’est à dire que peu de ses citoyens migrent vers l’étranger. Le coût d’une migration est en fait si élevé que seuls les plus aisés peuvent se le permettre.



De même, à l’échelle d’un pays, ce sont les plus qualifiés qui émigrent. Et la part de migrants qualifiés est même croissante note le rapport, qui révèle par exemple que les migrants d’origine subsaharienne ont en moyenne un niveau d’instruction supérieur aux personnes vivant en France métropolitaine. Ce qui peut par contre avoir des conséquences dramatiques dans les pays d’origine, comme la fuite des cerveaux. Ainsi, plus de 80% des personnes qualifiées d’Haïti quittent leur pays d’origine.

2) Les immigrés coûtent cher parce qu’ils reçoivent plus d’aides sociales :

C’est faux - Il est vrai que les immigrés ont un taux de chômage plus élevé que la moyenne. Et ceux qui travaillent ont un salaire moins élevé que celui des natifs. Les allocations chômage versées aux immigrés sont donc plus importantes que les sommes cotisées par ces derniers. Mais l’économiste Lionel Ragot rappelle que les immigrés sont majoritairement des actifs, entre 25 et 50 ans. Ils sont donc très nombreux à cotiser pour la retraite, alors qu’ils sont très peu à percevoir une pension. Par ailleurs, ils font peu valoir leur droit en matière de santé alors qu’ils y cotisent également. Or les dépenses sociales pour la santé et les retraites représentent des montants bien plus importants que les prestations liées au chômage en France. Au final, « la contribution aux budgets publics des immigrés est donc positive » et s’élève à 12 milliards d’euros. Soit 2.250 euros par personne immigrée, contre 1.500 euros pour les natifs.

3) Les immigrés prennent les emplois des natifs :

C’est faux – Même s’ils sont actifs pour la plupart, les immigrés ne privent pas les natifs en occupant un emploi. En effet le volume d’emploi n’est pas figé et toute arrivée de population immigrée, qui sont de nouveaux consommateurs, créé automatiquement de nouveaux emplois. Par ailleurs, les migrants sont plus nombreux à accepter des professions délaissées par les natifs. L’arrivée d’immigrés peut par contre tirer les salaires vers le bas à court terme, de l’ordre de 0,04 à 0,18% par tranche de 50.000 personnes arrivées.

4) L’immigration choisie est meilleure pour l’économie que l’immigration non sélective :

C’est vrai ET faux – À cause du vieillissement de la population, il y aura de moins en moins d’actifs par rapport au nombre de retraités en France. A l’horizon 2050, le financement des retraites devrait coûter 3% de PIB supplémentaire par rapport aux dépenses actuelles, comme l’a calculé le COR (Conseil d’orientation des retraites) avec une immigration similaire à celle d’aujourd’hui.

Lionel Ragot a calculé l’influence de différentes stratégies d’immigration sur ce ratio. Sans plus aucune immigration, il faudrait 4,3% de PIB supplémentaire par rapport à aujourd’hui pour financer la protection sociale, soit 1,3% de plus qu’en maintenant la même politique migratoire. A l’inverse, il faudrait 0,6% de PIB de moins qu’aujourd’hui si l’on choisit d’autoriser une immigration plus importante (de l’ordre de 100.000 personnes par an). Et même 1,2% de PIB en moins si ces 100.000 personnes sont « choisies » pour leur haut niveau de formation : elles cotiseraient en effet davantage grâce à leurs hauts salaires. L’immigration choisie est donc positive à court terme.

Mais, à long terme, l’immigration choisie est plus coûteuse que l’immigration non sélective. En effet, les immigrés formés « ont une espérance de vie plus élevée et vont toucher une retraite et bénéficier de prestations maladie plus importantes », précise le rapport.

Comme on peut s’en apercevoir, la question de l’immigration est toujours utilisée dans le même sens négatif, alors que notre pays est un pays riche appauvri par une caste de capitalistes que ne pensent qu’à s’en mettre plein les poches comme le système politique et l’organisation européenne actuels les y encouragent. C’est le principe même du capitalisme : faire que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus en plus pauvres !

Ces querelles sur l’immigration que François Mitterand avait lui-même provoquées pour affaiblir le RPR de l’époque en favorisant l’éclosion du FN ont eu pour première conséquence, à l’élection présidentielle de 2002, que le candidat du FN devance celui du PS.

Mais il semble que la leçon n’a pas été comprise puisque la « gooche » persiste dans son erreur et semble encore un fois vouloir faire le lit du FN pour les futures municipales.

Rappelons donc fermement que l’immigration n’est pas le problème de la France. L’union Européenne et ses diktats, l’Euro qui ne profite qu’à quelques uns et le système capitaliste qui ne connaît que le profit et exploite tout le monde sont des problèmes bien plus importants pour notre nation.

Et, Hollande qui viole sa propre loi en acceptant le retour de Léonarda et surtout ses propres valeurs en la séparant de sa famille, tout en sanctuarisant l’école (vote enseignants oblige !), c’est du grand n’importe quoi qui ne peux profiter qu’aux idées courtes et indignes des fascistes et des racistes de tout poils.

La_peniche

À lire aussi un article de Rouge-Midi du 29 Août 2006

http://www.rougemidi.org/spip.php?article727


[1Comme le préfet du Doubs responsable de l’expulsion, Stéphane Fratacci, qui a été secrétaire général du ministère de l’Immigration sous le quinquennat de Nicolas Sarkozy.



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mardi 22 octobre 2013 à 16h07 - par  Danièle

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