CHANGER DE BONHOMME NE RESOUT PAS LA CRISE

mardi 3 décembre 2013
popularité : 4%

Le candidat Hollande avait mené sa campagne sur une promesse centrale : LE CHANGEMENT mais sans autre précision. Tandis que, de leur coté, les trois quart des électeurs attendaient de lui qu’il s’attaque prioritairement au problème de l’emploi, à celui concomitant du pouvoir d’achat des salaires ainsi qu’à la défense du « modèle social français ».

De toute évidence, ça ne pouvait pas durer des lustres. Même sans confiance excessive dans la valeur politique des sondages, l’impopularité de Hollande laisse pantois : 20% de pour, c’est-à-dire 80% de contre !!!

Et il n’en tire aucune conclusion ?

Rendons à César ce qui appartient à César et à Hollande les fautes politiques qui sont les siennes parmi lesquelles le budget. Depuis 1789, son élaboration était l’apanage exclusif de l’Assemblée Nationale. Pour la première fois dans l’histoire de France, c’est l’inénarrable Barroso, président non élu de la Commission de Bruxelles, qui a donné son accord sur le budget au Président élu de la République.

Rappelons que le projet de constitution européenne rejeté par 55% des électeurs prévoyait cette disposition budgétaire. Sarkozy l’y emmena néanmoins quasi intacte à Lisbonne avec l’accord de la grande majorité du PS, Hollande compris. Il s’agit donc bien d’une faute politique, d’une atteinte à la constitution cautionnée par l’ex et l’actuel président.

Cela peut-il se résoudre « par le haut » comme le souhaite Mélenchon, ou par la démission à la tête du pouvoir (le remplaçant est même proposé sur liste avec photo) ?

L’éditorialiste de l’hebdo Marianne matraque littéralement l’action du Président, de son premier ministre pour « indécision, mollesse » dans leur refus de mettre en œuvre la force que leur confère la constitution. C’est une apologie du pouvoir personnel qui est étalée là et en dit long sur les médias et leur méli-mélo de totalitarisme et d’angélisme.

Certes, il a voulu être le Président, passionnément même, mais il n’est pas Bonaparte, l’auteur des institutions et organisations de la vie publique. Il a trouvé sur son bureau, en entrant à l’Elysée, une « feuille de route » rédigée par des équipes spécialisées et recrutées par le vrai pouvoir : L’ARGENT ! LES RICHES ! LE CAC 40 !

Toutes choses que des millions de manifestants conspuent. Ces actifs, chômeurs ou retraités, soit 90% de la population active qui sont les victimes de ce vrai pouvoir.

Il est de bon ton de s’émouvoir à juste titre des injures que subissent les homosexuels, les immigrés, les femmes, les africains, les musulmans, les juifs, … et c’est très bien ainsi ; on les appelle phobies, racisme, xénophobies, antisémitisme.

Mais il y a une exception étonnante, ahurissante, une catégorie qui ne mérite pas grâce aux yeux du milieu politico-médiatique : les salariés, tous les salariés, de l’OS à l’ingénieur, du cadre à l’employé. « Ils vivent plus longtemps, mais ne veulent pas travailler plus longtemps ? » ; « Ils font 35 heures et veulent encore réduire ?  » ; « Ils vivent aux frais de la sécu et refusent les sacrifices ?  » Depuis quelques temps surtout, tout salarié criant « les patrons peuvent payer » est un séditieux, un « populiste », une abomination qui fait le jeu de Le Pen.

On trouve tout cela dans la culture du PS : une sainte trouille, d’origine génétique, de l’intervention populaire dans les affaires. Ils veulent bien d’un dimanche dans les urnes, mais pas dans la rue et encore moins tous les jours pendant le temps de travail.

Il y a une circonstance qui aggrave la situation : les salariés en activité sont absents des assemblées élues. Ils ne disposent d’aucun lieu de pouvoir où discuter du TRAVAIL, pas même du droit de le faire surtout là où collectivement ils travaillent.

Or voilà une issue durable et démocratique à la crise :


- Que soit affirmé solennellement LE PRIMAT DU SALARIAT SUR LE CAPITAL.

- Que LA GESTION DES ENTREPRISES GEREES PAR LE CAPITAL FINANCIER (essentiellement celles du CAC 40) SOIT CONFIEE AUX REPRESENTANTS ELUS DES TRAVAILLEUR COLLECTIF, CHOISIS EN SON SEIN.

Tout ne serait pas réglé comme par miracle, mais qu’on mesure bien ce que permet cette idée sans précédent depuis 1789 : LA GESTION DU TRAVAIL COLLECTIF PAR CEUX QUI Y TRAVAILLENT.


Elie Dayan

Rouges Vifs Ile de France

Novembre 2013



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur