Sûreté nucléaire : Chooz (Ardennes) manque de rigueur.

lundi 9 octobre 2006
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Le rapport annuel sur la sûreté de la centrale nucléaire de Chooz fait état d’un nombre croissant d’incidents.
La direction régionale de l’industrie de la recherche et de l’environnement dénonce entre autres un « manque de rigueur dans l’exploitation ».

Nombre d’incidents en hausse, manque de rigueur d’exploitation, retard dans la relance d’un réacteur...
Le bilan sûreté 2005 de la centrale nucléaire de Chooz est pour le moins contrasté.

Chaque année, l’Autorité de sûreté nucléaire confie à la DRIRE (Direction régionale de l’industrie et de l’environnement) le soin d’établir un rapport sur le fonctionnement des installations utilisant l’énergie nucléaire, notamment en matière de sûreté.

La dernière mouture de ce document, qui détaille les faits marquants de l’exercice 2005, n’est pas très élogieuse pour la centrale de Chooz B (Ardennes)

Tout en estimant que la sûreté de l’exploitation des réacteurs est « globalement satisfaisante », les experts de la DRIRE relèvent plusieurs points noirs.

39 INCIDENTS L’AN DERNIER.

« La centrale a connu un accroissement de son nombre d’événements significatifs », écrivent-ils.

Par « événements significatifs », il faut entendre ce qu’Olivier Lamarre, directeur délégué de la centrale Ardennaise, appelle « des écarts par rapport à notre code de la route », en clair des incidents.

Ces derniers sont passés de :

- 20 en 2003.

- 37 en 2004.

- 39 l’an dernier.

- Toujours selon ce rapport, la plupart des dysfonctionnements « sont dûs à des non-qualités, symptômes d’un manque de rigueur d’exploitation », un domaine dans lequel « le site doit progresser ».

- Et la DRIRE annonce sa volonté de « suivre de près les mesures préventives et correctives prises par EDF pour faire diminuer significativement les événements survenant sur le site ».

- Autre problème relevé, le « redémarrage plutôt laborieux », marqué par « un retard de près de 2 mois », du réacteur 1A, stoppé pour des opérations de maintenance.

La DRIRE note que l’un des problèmes ayant causé ce retard « a donné lieu à l’ouverture de 6 des 7 soupapes de sécurité du générateur de vapeur ».

TRANSPARENCE ?

« Ces événements significatifs sont classés sur une échelle allant de 0 à 5 », explique en retour Olivier Lamarre.

- "0, ce sont des écarts sans influence sur la sûreté.

- 5, c’est Tchernobyl.

A Chooz, on a connu, seulement 3 cas de type 1".

- Autre bémol, apporté cette fois par Michel Babel, chef de la sûreté nucléaire et de la radioprotection à la DRIRE.

- « Les incidents liés à la protection du personnel n’ont commencé à être comptabilisés qu’en 2005, d’ou une augmentation mathématique du nombre d’événements ».

- Michel Babel fait également état « d’une volonté de l’exploitant d’agir désormais en toute trasparence, de tenir compte du moindre fait ».

- Ce qui n’aurait donc pas toujours été le cas...

En résumé pour lui, "il n’y a pas eu de véritables problèmes de sûreté, simplement des petites largesses par rapport au réglement.

- Mais le nucléaire est un domaine où l’on se doit d’être strict. Des dérives occasionnelles peuvent se transformer en mauvaises habitudes..."

Pour finir sur une note optimiste, signalons que les efforts de rigueur demandés semblent avoir porté leur fruits :

- A fin septembre : 27 incidents ont été signalés contre 37 l’an dernier sur la même période.

Article paru dans « L’Ardennais ».

Transmis par Linsay.



Commentaires

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vendredi 10 octobre 2008 à 13h45 - par  Fanny

L’echelle INES comporte 7 niveaux.

Fanny

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