Quand le journal La Tribune donne raison à Rouge Midi

mardi 4 février 2014
par  Charles Hoareau
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sur son analyse, mais en tire, ce qui n’est pas une surprise, des conclusions radicalement différentes que, non seulement Rouge Midi, mais tout citoyen aimant la vie pourrait en tirer...

Il y a 7 ans déjà, le 12 août 2007, Rouge Midi publiait un article intitulé : La ruée vers le Pôle Nord .

Il y a 2 ans un autre article et concernant le Pôle Sud cette fois lui faisait écho.

Dans les deux cas nous parlions des richesses fabuleuses estimées de ces régions et qui faisaient l’objet de convoitises. Élément repris depuis dans plusieurs articles, mais s’agissant du Pôle Nord nous parlions d’un autre élément, celui du transport maritime et nous disions plus spécialement :

Le réchauffement climatique ne fait pas que des malheureux

_ .

En effet en provoquant la fonte de la banquise, le réchauffement climatique laisse entrevoir l’ouverture du passage du Nord-ouest à la navigation maritime. L’armée canadienne pense que le passage sera libre dès 2015, certains environnementalistes avancent plutôt les années 2050, mais quoiqu’il en soit ce passage devient envisageable à suffisamment court terme pour que des puissances veuillent s’approprier le contrôle de ce « Panama du Nord » qui pourrait faire épargner gros aux armateurs : le trajet Londres - Yokohama fait 21 200 kilomètres par le Canal de Suez et n’en ferait plus que 15 700 par le toit du Canada, soit une économie de distance équivalente au trajet Paris / Montréal...Le fait qu’il soit reconnu comme international, canadien ou russe par les institutions internationales change donc complètement la donne...

C’est cette idée que reprend La Tribune du 29 janvier qui titre, sous la plume de Didier Schmitt conseiller scientifique auprès de la Commission européenne. : Arctique : les enjeux de l’ouverture de la route du Nord

L’auteur après quelques considérations sur la fonte de la banquise en déduit non sans cynisme, " L’économie n’a malheureusement pas d’états d’âme. Il est quasi certain, d’après les modèles climatiques, qu’a partir de 2030 des voies navigables entre l’Asie et l’Europe s’ouvriront pendant une bonne partie de l’été, ce qui peut raccourcir de moitié la distance Europe-Asie. On estime même à 15% la part du trafic mondial qui passera par cette ’route du Nord’ ; la Chine l’a d’ailleurs déjà testée en août 2013." Et l’auteur de poursuivre "En plus des avantages (sic !) pour la marine marchande, l’accès sera également facilité pour l’exploitation halieutique - les eaux arctiques étant les plus poissonneuses du monde et le réchauffement faisant remonter vers le nord un certain nombre d’espèces économiquement intéressantes - , l’accès aux ressources en gaz - estimées à 30% des réserves non encore découvertes - ainsi que pour le développement du ’tourisme paquebot’." Et "sans état d’âme" donc l’auteur pose la question de « moteurs plus propres ou même de l’option nucléaire pour la propulsion des ’navires nordiques’, »

Il aborde ensuite une situation "gagnant-gagnant" (resic !) qui résulterait de la nécessité de penser à de nouvelles orbites pour des satellites dédiées à la couverture de ces nouvelles routes maritimes qu’ouvrirait (joyeusement ?) la fonte des glaces polaires. Et qui dit satellite, dit technologies...donc profit en perspectives. Et l’auteur d’observer que " vu depuis l’hémisphère nord,[...] les frontières entre Russes, Canadiens, Américains et Européens se rapprochent." et donc "En tant qu’Européens, nous avons des droits et des devoirs mais également des atouts à faire valoir comme dans le secteur spatial, les chantiers navals mais aussi dans les compétences de l’élaboration de programmes de coopération, comme cela est déjà le cas pour plusieurs programmes scientifiques d’envergure. En fait, l’Europe devrait aller plus loin et établir un ’observatoire de l’Arctique’ en rationalisant et en fédérant les efforts européens et internationaux ; nous en avons la légitimité."
Secouons-nous il y a du fric à faire !!

Même si le journal prend la précaution de préciser que "Les opinions exprimées dans le présent article sont celles de l’auteur et ne reflètent pas nécessairement la position de la Commission européenne", gageons qu’il se trouvera nombre de têtes d’oeufs à la commission européenne et dans les cabinets ministériels européens pour crier au génie et pourquoi pas décorer ledit Schmitt de la médaille du scientifique-valet-du-capitalisme méritant.


Précision de La Tribune : Didier Schmitt est conseiller scientifique et coordinateur de la prospective auprès de la conseillère scientifique principale et dans le bureau des conseillers de politique européenne auprès du Président de la Commission européenne.



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