Chômeurs, intermittents et intérimaires en manif : non à la casse des annexes et aux « droits rechargeables »

samedi 1er mars 2014
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Jeudi 27 Février 2014, pour la 4e journée de négociation de l’assurance chômage des manifestations avaient lieu dans toutes la France. Les travailleurs se sont réunis pour marquer leur opposition aux propositions du MEDEF et à la complaisance du gouvernement. Ils étaient 20 000 partout en France.

Rouge Midi était bien sur présent au sein de la manifestation marseillaise. 1000 ? 2000 ? Aucun chiffre n’a été annoncés par la CGT mais la mobilisation a surpris les organisateurs mêmes.

Il y a avait rassemblement à l’UD CGT 13 dès 9h30. Les privés d’emploi, les intermittents, les intérimaires et des délégations de boîtes en lutte dont les fralibs, les moulins Maurel, la centrale de Gardanne, pour ne citer qu’eux, ont répondu présents à l’appel national. Les manifestants se sont déplacés dans Marseille. Un premier arrêt a eu lieu au niveau du Conseil régional où une délégation des intermittents du spectacle à été reçue.

Dans le cortège on pouvait lire plusieurs pancartes qui soulignaient la nocivité des propositions du MEDEF. L’union des patrons en logique de classe propose la suppression pure et simple des annexes 8 et 10 de l’assurance-chômage. Ce qui correspondrait pour les intermittents à une suppression de leur statut et à leur intégration au régime général. En un mot direction pôle emploi où les radiations/sanctions et la casse du service public vont leur ouvrir les bras !

Si la protection sociale des intermittents nécessite des modifications c’est d’une refonte totale dont elle a besoin et en premier lieu, comme le demande la fédération CGT du spectacle, « d’une loi d’orientation pour un véritable service public de la Culture et de l’Audiovisuel, une ambition qui redonne à nos secteurs d’activité leur place au service des citoyennes et citoyens, à l’écoute des exigences et propositions des professionnel-le-s et qui organise la régulation public-privé. » [1]

Et la fédération de poursuivre en réclamant un socle commun « qui garantit des droits identiques malgré l’alternance de périodes sous contrat de travail et de périodes de chômage. Développer des garanties communes à celles et ceux dont les situations de travail et d’emploi sont similaires et imaginer des règles de coordination entre situations différentes constituent les outils pour s’approcher de ce socle. »

Les manifestants se sont ensuite dirigés vers le siège de l’union patronale des Bouches du Rhône. Une délégation a été reçue composée d’intermittents, de prives d’emploi et d’intérimaires. A la sortie, Josiane Stamp pour le Comité CGT des Privés d’Emploi et des Précaires du 13 déclarait « nous sommes en total désaccord avec les idées du MEDEF. Nous nous opposons aux droits rechargeables ».

Les droits rechargeables dernière trouvaille du MEDEF/CFDT

Ce système, dernière trouvaille de l’alliance MEDEF/CFDT, dans la droite ligne de l’ANI, se propose de remplacer le régime d’assurance chômage actuel par un système d’accréditation des droits d’indemnisation en fonction du temps de travail effectué. Mais à la grosse différence que les moyens sont constants ! Il faut noter que les privés d’emploi ne sont que très faiblement indemnisés par Pôle Emploi (seuls un peu moins de 4 sur 10 le sont, voir articles précédents). Demain le MEDEF voudrait qu’il le soit moins et moins longtemps.

C’est une totale remise en cause du droit à l’emploi et au revenu comme le prévoit la constitution qui précise à l’article 10 de son préambule : « Tout être humain qui, en raison de son âge, de son état physique ou mental, de la situation économique, se trouve dans l’incapacité de travailler a le droit d’obtenir de la collectivité des moyens convenables d’existence. » Avec ce système on passe d’un droit collectif au revenu à la possibilité individuelle de s’assurer selon ses moyens. Un système à l’anglo-saxonne en quelque sorte : le RSA pour tous et l’assurance privée pour celles et ceux qui en ont les moyens. C’est le frère de Sarkozy et patron du groupe Mederic qui doit être content ! Evidemment avec ce système c’en serait fini de la notion de salaire socialisé

Et Soraya Bousmaha pour le Comité CGT de rajouter que le pays compte plus de 8 millions de privés d’emplois, qu’il va falloir continuer à se mobiliser afin que le gouvernement les entendent haut et fort ! Elle est acclamée quand elle déclare « nous occuperons, nous manifesterons, nous ne nous laisserons pas faire ! » Rendez-vous est déjà pris le 13 mars pour la quatrième journée de négociation.

La CGT s’oppose également à la suppression du régime des intérimaires, l’annexe 4. Ces travailleurs se retrouvent de fait dans la misère et la précarité la plus dure imposées par les patrons. Quels choix de vie dans pour un appartement et une vie décente quand on est en intérim ? Il faut un CDI !

Il semble clair que la table des négociation est loin d’être un partenariat social ou encore une communauté travaillant ensemble ! Les intérêts des travailleurs, des intermittents, des privés d’emploi qui se sont retrouvés ensemble dans la rue sont à l’opposé de ceux du grand patronat et de la bourgeoisie. Les manifestants l’avait parfaitement compris en scandant « Suppression du MEDEF ! Suppression du MEDEF ! » devant les bureau de ladite organisation... !

Pour voir toutes les photos en grande résolution c’est ici !


[1Lire le document d’orientation du dernier congrès



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