La nausée

mercredi 26 mars 2014
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Dimanche 23 mars 2014, 22h30

Dormir, dormir dans l’espoir de se réveiller en disant « Ouf ! C’était un mauvais rêve ! ». Le sommeil ne vient pas. Et si c’était vrai ? Si la peste brune à nouveau envahissait nos nuits ? Et je pense alors à mon grand-père, combattant de l’armée républicaine espagnole, à mon père ouvrier cégétiste, communiste, mort le 31 juillet 1986 à 65 ans, la veille de son départ officiel à la retraite, à mon oncle Rafael, emprisonné à Burgos pour seulement être communiste et antifranquiste. Et je pense à Joseph, le vieux Cuxanais qui est allé combattre aux côtés des miens comme brigadiste. Et à « Jeanton » torturé par la gestapo et qui s’est tu. Et à ceux de Stalingrad stoppant au prix de leur vie les panzers nazis. Et je pense à mon métier, à ma ville, à ma région, à mon pays…

C’est nous qui avons produit ça. Nous sommes responsables. Je pense toutefois que certains le sont plus que d’autres. Comme par exemple ceux qui se font élire sur des idées de gauche puis pratiquent une politique de droite. Ceux qui plongent notre jeunesse dans la désespérance. Ceux qui ont préféré tenter d’éradiquer les communistes que de changer la société… Ceux qui sont dans la droite ligne d’autres qui autrefois étaient capables de proclamer haut et fort « plutôt Hitler que Staline »…

Et voilà, nous y sommes. J’ai éteint le poste de télévision tant c’était insupportable de voir la complaisance médiatique de beaucoup trop de journalistes devant les sourires satisfaits de nos fascistes à nous qui se pavanaient et nous insultaient de leur morgue. Avec le relai des « bien-pensants », tous ceux qui ont accompagné la « dédiabolisation » du FN. Voilà ce qui arrive lorsqu’on a tout fait pour éloigner le peuple de la vie politique. Lorsqu’on lui a confisqué la gestion de la cité. Et surtout lorsqu’on a tout fait pour toujours être aux côtés de l’argent, du capital, de la corruption, de l’exploitation…

Et cela a fonctionné ! Nous constatons ébahis que l’hydre infâme et haineuse est là, acceptée, invitée à dire son mot sur la démocratie !

Lundi 24 mars

Et je me souviens, il y a quelques semaines des propos que j’ai entendus dans la salle des professeurs, des propos outranciers assénés d’un ton oscillant entre le pathétique et le doctrinal par tel professeur de Français, « socialiste », syndicaliste obscur qui vociférait à ceux qui voulaient bien l’entendre, voire acquiescer ou sourire, l’air hautain et goguenard, qu’il fallait tout faire pour battre le candidat communiste de Coursan traité de dictateur avec une violence qu’on aimerait bien voir contre le capital. Oui mais comment ? Avec une liste qui rallie tous les « antis », du parti radical de gauche à l’extrême droite en passant par quelques socialistes et l’UMP et qui ose se prétendre « sans étiquette » ! Apostrophé, notre collègue secrétaire de la section socialiste de Narbonne esquisse un sourire gêné et lance « oh, moi je ne prends pas parti ! ». Ne pas prendre parti, c’est bien là le problème !
La fin ici justifie les moyens. Bravo vous avez gagné mais vous aurez du mal à effacer la marque indélébile de la honte qui rougira votre front jusqu’à la fin de votre vie !

Et, Narbonne ? Camarades, faut-il que sagement nous oubliions tout et que nous allions voter pour le candidat « sans étiquette » Bascou ? Et pourquoi le ferions-nous ? Pour choisir entre la droite moulyiste [1] et la droite social-démocrate ?

Et je me souviens aussi de ces belles manifestations contre la politique de la droite, avant 2012, et ils étaient là les mêmes, venaient nous signifier « on est avec vous ! », « on est de gauche ! » Lorsque la droite « officielle » reviendra aux affaires, faudra pas nous refaire le coup !

Vous ne voulez plus changer le monde. Au mieux vous vous contenteriez de voir Cuba ou le Venezuela changer de camp. Au mieux vous applaudiriez un pamphlet oublié d’un vieillard réformiste en reprenant avec lui « Indignez-vous ! ». Comment on fait pour s’indigner chez vous ? On met la bouche en cul de poule et on profère, outré, un « Ils exagèrent !.. Cela suffit ! » ?

Oui indignons-nous, mais pas seulement. Révoltons-nous, luttons.
Basta ya des faux-culs, des pas courageux, des usurpateurs… Ceux qui ne se rendent même pas compte de leur responsabilité dans l’installation de ce désespoir insupportable.

Mardi

Hier, lundi, j’ai même surpris chez ce même professeur de Français, un sourire satisfait, celui qui s’insinue après un méfait accompli et assumé. Peu importe le score du FN ! [2] Une collègue professeure de Philosophie lui demande des nouvelles de Coursan, après un rapide coup d’œil alentours et ayant très certainement repéré des gêneurs, dont je devais faire partie, il s’isole avec elle hors de portée d’éventuelles oreilles du KGB !.. Si je me trompe il faut me le dire, je ne voudrais pas être accusé de propager de fausses rumeurs ou d’être paranoïaque.

C’est désolant.

Le 30 mars j’irai au bureau de vote et je remettrai dans l’urne le même bulletin que le 23, celui du front de gauche, celui de la seule liste de gauche à Narbonne ! Et surtout abstenez-vous de venir me faire une quelconque morale ! Vous le savez bien, avec les communistes, on ne peut pas discuter, ils ont bornés.

Xavier VERDEJO.


[1Mouly candidat de droite

[215% à Narbonne



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