Les brèves d’avril 2014

mercredi 16 avril 2014
popularité : 3%

Afghanistan : L’ancien ministre des affaires étrangères Abdullah Abdullah arriverait en tête devant Ashraf Ghani à l’élection présidentielle qui s’est tenue en Afghanistan la semaine dernière, a annoncé dimanche 13 avril la commission électorale indépendante (CEI), au vu de premiers résultats. Les Afghans ont voté en nombre le 5 avril, et sans incident majeur, pour désigner le successeur du président Hamid Karzaï, à quelques mois du retrait des soldats de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN). Si le déchaînement d’attaques promis par les talibans n’a pas eu lieu lors du week-end électoral, des violences ont éclaté dès le lundi, faisant plusieurs morts.
De nombreuses irrégularités ont toutefois été constatées pendant le scrutin par la commission des recours électoraux. La précédente élection, en 2009, avait été marquée par une fraude massive et des bourrages d’urne.

Algérie : Deux fois par semaine depuis le mois de janvier, ils sont une douzaine à se retrouver dans le quartier parisien de Barbès, à deux pas de la permanence de leur champion : Ali Benflis, principal rival d’Abdelaziz Bouteflika, président sortant et candidat à un quatrième mandat à la tête de l’Algérie. Le 12 avril, le vote des Algériens de France débutera avec cinq jours d’avance sur le scrutin, (la mascarade comme dit le PADS) organisé le 17 avril par Alger. Près de 815 000 Algériens et binationaux sont inscrits sur les listes électorales des consulats algériens en France, ce qui fait de l’Hexagone la quatrième plus importante circonscription de l’élection.

Argentine : Une grève générale de 24 heures a débuté jeudi 10 avril en Argentine, à l’appel de la puissante centrale syndicale CGT, pour protester contre l’inflation élevée et d’autres difficultés économiques. Les salariés négocient actuellement pour obtenir des augmentations qui compensent une inflation de l’ordre de plus de 30 % par an.
La CGT représente notamment des catégories comme les routiers et les dockers. Les chauffeurs de bus et les autres employés des transports ont également rejoint le mouvement, ralentissant l’activité dans les grandes villes comme Buenos Aires, Mendoza et Cordoba. L’activité dans le principal port céréalier du pays, Rosario, est également ralentie par le mouvement, mais aussi, depuis le 5 avril, par un conflit entre les syndicats représentant les dockers.

Brésil : Les habitants les plus démunis d’une favela de Rio de Janeiro ont pris possession d’une usine désaffectée afin d’y créer un « village social ». Un phénomène qui se répand dans les favelas, à deux mois de la Coupe du monde de football.« Pantalons et chemises à prix de fabrique », peut-on encore lire sur la banderole surplombant l’entrée d’une ancienne usine de l’avenue Itaoca, l’une des artères principales du complexe Alemão, qui regroupe treize favelas parmi les plus pauvres de Rio. A l’intérieur, les hommes s’affairent à la construction d’habitations avec des matériaux de récupération. Rideaux de douche, tôles ou portes renversées : tout ce qui peut faire office de mur ou de toit est bon à prendre. Des commerces ambulants s’installent dans la cour de la friche industrielle. Un village s’improvise au sein même de la favela. Les femmes surveillent l’emplacement qui leur a été attribué, celui de leur future maison.

Cambodge : C’est à Canadia Industrial Park, dans la grande banlieue de Phnom Penh, que s’est produite la répression sanglante du 3 janvier. Les ouvriers du textile défilaient pour obtenir un doublement du salaire minimum. Sur ordre du premier ministre Hun Sen, au pouvoir depuis bientôt trente ans, les forces de sécurité ont ouvert le feu. Bilan : cinq morts et des dizaines de blessés.
Depuis, les manifestations sont interdites à Phnom Penh. Mais la peur est tombée, et le Cambodge est comme une eau dormante. Ainsi, alors que le pays fête le Nouvel An khmer à partir de dimanche 13 avril, plusieurs syndicats ont appelé à ne pas reprendre le travail le 17 avril, après la fin des congés. Or le secteur de la confection – 500 000 emplois directs, 3 millions indirects – est un pilier de l’économie cambodgienne, essentiel à sa croissance (7 % par an en moyenne).

Canada : Pauline Marois [Première ministre sortante du Québec, qui a convoqué le scrutin du 7 avril] et le Parti québécois [PQ, souverainiste] ont abordé les élections en pensant pouvoir bâtir leur campagne sur deux immenses tromperies. Ils comptaient convaincre suffisamment d’électeurs de mettre en suspens leur méfiance et remporter une majorité. On dirait que les choses ne se sont pas vraiment passées comme prévu. Les électeurs se sont révélés bien moins naïfs que ne l’escomptait le parti péquiste.

Centrafrique : Quelque 200 premiers policiers et militaires tchadiens ont quitté Bangui vendredi 4 avril. Dans la capitale, la présence tchadienne était source de tensions. Mais bon nombre de diplomates à New York se disent inquiets des retombées d’un retrait plus large. Les Tchadiens forment le plus gros contingent de la Misca, avec 850 hommes sur 6 000. Prise sans concertation, « la décision de N’Djamena a pris tout le monde de court », explique une source diplomatique.
Cependant, cette source reproche à l’ONU d’avoir été « un peu vite en besogne, en rendant publique une enquête avant même de l’avoir achevée ». Vendredi, le Haut-Commissariat aux droits de l’homme à Genève a accusé les militaires tchadiens d’avoir tiré de façon indiscriminée « sur un marché bondé de civils non armés », et ce, sans avoir été provoqués. Au cours de ces violences, le 29 mars à Bangui, au moins 30 personnes ont été tuées et 300 autres blessées, dont des enfants et des femmes enceintes.

Chili : Michelle Bachelet vient de lancer l’une des réformes les plus attendues de son mandat, vingt jours seulement après sa prise de fonction. Le projet de réforme fiscale, signé lundi 31 mars et désormais entre les mains du Congrès, est annoncé par la nouvelle présidente comme "nécessaire et très important, l’un des plus plus puissants instruments de l’Etat chilien pour une société équitable, démocratique et juste". Cette réforme fiscale vise à récupérer plus de 8 milliards de dollars pour permettre le financement d’autres réformes - notamment la réforme de l’éducation, très attendue elle aussi - et le rééquilibrage des comptes de l’Etat. Pour y parvenir, les entreprises verront leur impôt sur les sociétés passer de 20 à 25%, et les mesures pour lutter contre l’évasion fiscale seront renforcées. Dans le même temps, les impôts sur le revenu et sur les retraites seront allégés. Mais la croissance économique, qui s’annonce plus faible que prévue cette année, représentera l’obstacle le plus important à la réussite de cette réforme, précise le journal de centre-gauche.

Costa Rica : Il ne ressemble pas aux hommes politiques habituels. Il ne donne pas de tapes dans le dos. Il préfère jouer au football plutôt que de regarder un match, un whisky à la main. Il ne possède pas plusieurs résidences, n’a pas de millionnaires parmi ses ascendants, et il est resté professeur d’université pendant une bonne partie de la campagne électorale. Luis Guillermo Solís, 56 ans, aujourd’hui président du Costa Rica, n’appartient pas à une famille ancrée dans la politique.

Côte d’Ivoire : Abidjan, qu’on surnommait du temps de sa splendeur la « perle des lagunes », ne mérite plus cette appellation depuis de longues années déjà. La lagune Ebrié, cette immense étendue d’eau autour de laquelle s’est construite la capitale économique ivoirienne, est envahie dans certaines zones par des monticules de déchets. Dans le centre de la ville, là où se rejoignent le Plateau, le quartier des affaires, et la zone résidentielle plutôt chic de Cocody, la baie de Cocody a disparu sous près de 50 hectares d’immondices et de vase qui se sont consolidés : une surface plus grande que le Vatican. La réhabilitation de cette baie fait partie des grands projets d’Alassane Ouattara. Son convoi longe chaque jour cette décharge à ciel ouvert, lorsqu’il quitte sa résidence pour se rendre au palais présidentiel, une vision – et une odeur – qui ne collent pas avec l’image que le président ivoirien veut renvoyer à la population, ou aux investisseurs étrangers.

Cuba : Les Etats-Unis ont officiellement reconnu, jeudi 3 avril, avoir créé un réseau social à Cuba dans le cadre de leur aide à la société civile. Ce réseau proche de Twitter a fonctionné pendant deux ans. Pour réussir leur coup, les promoteurs de ce réseau social ont monté une société-écran en Espagne et dissimulé les fonds l’alimentant dans les îles Caïmans. ZunZuneo devait se développer sans attirer l’attention des autorités cubaines, en diffusant des informations relatives au football, la musique ou les tempêtes tropicales, jusqu’au point où il aurait atteint une masse critique lui permettant d’avoir une influence sur la société et la politique cubaine. Le réseau devait aussi permettre aux Etats-Unis de collecter des informations sur les utilisateurs cubains, tout en restant le plus discrets possible.

Éthiopie : Pays qui progresse dans la construction de son projet de barrage sur le Nil, débuté en mai 2013. Ce projet pharaonique, baptisé « Renaissance », est censé faire du pays le premier producteur d’électricité du continent avec une capacité de 6 000 MW. Il doit être achevé en 2017, mais a déjà connu plusieurs interruptions en raison de crises diplomatiques avec l’Egypte qui voit ce projet comme une menace potentielle pour son approvisionnement en eau et une intolérable intrusion dans les affaires nationales.

Grèce : Quatre années d’absence et une situation économique désastreuse. En faisant son retour sur les marchés financiers, la Grèce espère faire un pas décisif pour sortir de la crise dans laquelle elle est plongée depuis 2010. C’est du moins l’avis du gouvernement de droite d’Antonis Samaras et de son vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères Vangelis Venizelos, qui déclarait ce jeudi 10 avril que "la Grèce retournait à la normale". Un avis partagé par le journal Ta Nea, qui reprend les paroles de l’homme fort du Parti socialiste grec (Pasok). Il n’y a pas qu’en France que PS et droite sont d’accord sur l’essentiel...Et pendant ce temps le peuple essuie licenciements, baisses de salaires et de protection sociale sans précédent

Indonésie : Le principal parti d’opposition a remporté mercredi 9 avril les élections législatives en Indonésie, selon des estimations, ce qui place sur orbite le très populaire gouverneur de Jakarta pour la présidentielle de juillet. Le Parti démocratique indonésien de la lutte (PDI-P) est arrivé en tête avec 19 % à 20 % des voix, selon les estimations. Ce score est toutefois inférieur aux 25 % que prévoyaient les sondages avant le scrutin, ce qui pourrait compliquer la tâche pour la présidentielle du gouverneur de la capitale, Joko Widodo, ancien vendeur de meubles âgé de 52 ans, qui s’est imposé comme le héraut des laissés-pour-compte et des travailleurs modestes face aux élites corrompues.

Irak : L’ensemble des membres de la Commission électorale irakienne ont présenté mardi 25 mars leur démission, afin de protester contre les ingérences politiques à un mois des élections législatives. Les neuf membres démissionnaires ont voulu protester en particulier contre des « décisions [de la justice] d’interdire » à des candidats de participer aux élections du 30 avril dans le pays, en proie à une crise politique et à des violences meurtrières incessantes depuis plus d’un an.

Iran : Pour la troisième fois depuis le début de l’année, l’Iran et les puissances mondiales (« 5+1 », soit la Chine, les Etats-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Russie, plus l’Allemagne) se sont retrouvés à Genève, mardi 8 avril, pour une nouvelle session de négociations autour du programme nucléaire iranien. Le coup de froid survenu entre Washington et Moscou du fait de la crise ukrainienne ne semble guère avoir entamé la volonté d’aboutir à un accord, mais un grain de sable vient compliquer les négociations nucléaires en cours. Depuis des mois, Moscou discute avec Téhéran d’un éventuel accord « pétrole contre marchandises » d’une valeur de 20 milliards de dollars (14,5 milliards d’euros). La Russie s’apprêterait à acheter jusqu’à 500 000 barils de pétrole iranien par jour, en échange de la fourniture de marchandises russes.

Italie : Sous une pression migratoire importante. 4000 réfugiés ont été secourus ces deux derniers jours. Et les nouveaux chiffres de l’enquête transnationale Migrants Files sont accablants. Entre 2000 et 2013, plus de 23 000 migrants seraient morts en tentant de rejoindre l’Europe. Tous les jours, des hommes et des femmes partent sans rien d’autre que leur corps, tentent de rejoindre l’Europe, échouent et meurent. Le plus souvent sans sépulture, sans identité, sans que l’on sache quel nom inscrire sur les deux bouts de bois bricolés pour faire une croix, ni selon quel rite. Ce sont des hommes et des femmes qui meurent sans nom, sans religion. Combien de migrants meurent ainsi chaque année ?

Népal : Chaque jour, quelque 1 500 Népalais quittent leur pays, à partir de l’aéroport de Katmandou, pour aller travailler dans les pays du Golfe, en Malaisie ou en Corée du Sud. Une bombe à retardement pour ce pays de 27 millions d’habitants. Derrière cette hémorragie se joue un autre drame : l’émigration des femmes. Un phénomène grandissant, ces cinq dernières années, mais invisible car illégal. Officiellement, les Népalaises de moins de 30 ans n’ont plus le droit d’émigrer dans les pays du Golfe. Une décision prise en août 2012 par les autorités de Katmandou à la suite d’affaires répétées de mauvais traitements (tortures, viols…).

Pakistan : L’explosion d’une bombe cachée dans une caisse de fruits a fait au moins 20 morts et des dizaines de blessés mercredi 9 avril dans un marché populaire d’Islamabad, attentat le plus sanglant depuis 2008 dans la capitale pakistanaise généralement préservée des violences. L’attentat d’Islamabad intervient alors que le gouvernement pakistanais et les combattants de Tehreek-e-Taliban Pakistan (TTP), une coalition de groupes islamistes armés, se sont engagés à respecter un cessez-le-feu dans l’espoir de stimuler leurs pourparlers de paix. Les commentateurs pakistanais demeurent toutefois sceptiques quant à l’issue de ces pourparlers, estimant que les deux parties tentent avant tout de gagner du temps à l’approche du retrait d’Afghanistan des forces de l’OTAN, échéance-clé pour toute la région. Aussi, les demandes des insurgés talibans, comme l’application de leur version rigoriste de la loi islamique, demeurent difficilement acceptables par le gouvernement. Enfin, des divergences importantes ont éclaté au sein même du TTP sur l’idée de pourparlers avec le gouvernement, selon des analystes.

Philippines : Le président des Philippines et le dirigeant du principal mouvement séparatiste musulman ont signé jeudi 27 mars à Manille un accord de paix historique qui doit mettre fin à l’une des guérillas les plus longues et les plus meurtrières d’Asie.
Le gouvernement philippin et la rébellion indépendantiste musulmane avait annoncé fin janvier qu’ils étaient en passe de signer un accord de paix après avoir levé les derniers obstacles pour mettre fin à une insurrection qui a fait près de 150 000 morts depuis ses débuts dans les années 1970.

Sri Lanka : Après près de deux heures de vifs débats, le Conseil des droits de l’homme de l’ONU a voté, jeudi 27 mars, une résolution demandant au Haut-Commissariat de l’ONU aux droits de l’homme « d’entreprendre une enquête exhaustive sur les allégations d’abus et de violations des droits de l’homme (…) commis par les deux parties au Sri Lanka durant la période couverte par la Commission sur les leçons apprises et la réconciliation », entre 2002 et 2009.
La résolution, soutenue par les Etats-Unis et l’Union européenne, a été fortement décriée par le Sri Lanka (qui n’est pas un des 47 Etats membres du Conseil), le Pakistan, la Chine, Cuba, le Venezuela et la Russie. Elle a finalement été adoptée avec 23 votes pour, 12 contre, et 12 abstentions dont l’Inde. A l’issue du vote, le président du Sri Lanka, Mahinda Rajapakse, a déclaré qu’il rejetait la décision avant de demander à l’ONU d’ouvrir une enquête sur des crimes de guerre qui auraient été commis lors du conflit entre l’armée et la guérilla tamoule.

Venezuela : En préambule d’un long article publié le 1er avril dans The New York Times, le président Nicolás Maduro dénonce la couverture "déformée" des événements récents au Venezuela par les "médias étrangers". Le successeur d’Hugo Chávez affirme que son pays est "fier de sa démocratie", "la moins inégalitaire de la région". Chiffres à l’appui, il vante la réduction du taux de pauvreté, passé de 49 % en 1998 à 25,4 % en 2012. Le chef de l’Etat offre sa version des manifestations qui secouent le pays depuis début février, fustigeant les fauteurs de troubles qui "cherchent à renverser les gains du processus démocratique dont bénéficie une large majorité de citoyens". 36 personnes ont été tuées dans les affrontements avec la police. Maduro affirme que les manifestants en sont – "nous le croyons" – responsables dans au moins la moitié des cas. Il souligne enfin que les membres des forces de sécurité reconnus pour avoir été les auteurs de violences ont été arrêtés.

Vietnam : Au Vietnam, les scandales sanitaires, dont les médias se font l’écho chaque semaine, ont fini par alarmer la population. Tran Van Dao, un producteur de la coopérative de Van Duc, commune située à la périphérie de Hanoï et connue pour ses légumes vendus sur les marchés de la capitale, est soucieux de la qualité de ses produits. Sa coopérative propose des produits certifiés par le label VietGAP (GAP pour Good Agricultural Practices, bonnes pratiques agricoles). Lancé en 2008, celui-ci demande un engagement plus important du maraîcher, qui doit consigner dans un cahier tous les traitements appliqués à ses cultures et est censé être contrôlé chaque année. Mais on est encore très loin d’une agriculture biologique. Pour répondre à l’exigence de qualité des classes moyennes émergentes et au développement récent de la grande distribution dans les villes vietnamiennes, le secteur agricole commence à se doter de normes sanitaires et environnementales minimales.




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