Valls fait du Sarkozy en pire !

Les grosses entreprises sont les grandes gagnantes de la politique économique du nouveau gouvernement Hollande.
lundi 14 avril 2014
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Dans le discours de politique générale qu’il vient de prononcer, le nouveau Premier ministre a fixé ses orientations économiques : austérité budgétaire renforcée, hausse infinitésimale du pouvoir d’achat des bas salaires (?) et gros cadeaux fiscaux aux entreprises. Un véritable « Père Noël pour le MEDEF » ! Mais Manuel Valls n’a rien inventé pour autant. Il a seulement pillé les programmes de Nicolas Sarkozy, de l’UMP, du MEDEF et même... du FN !

Petit inventaire des cadeaux.

Le pacte de responsabilité c’est :

  • 20 milliards d’euros de Crédit d’impôt compétitivité aux grandes entreprises
  • 10 milliards d’euros de baisse des cotisations salariales
  • 12 milliards d’euros de baisse d’impôts [1]
  • 6 milliards d’euros venant de la baisse du taux d’imposition sur les sociétés. [2]

À propos des « contreparties »Manuel Valls n’ayant rien dit sur le sujet,

  • il n’y aura pas de contrepartie exigée à cette baisse d’impôt sur les sociétés,
  • ni pour les créations d’emplois,
  • ni en obligation d’utilisation des bénéfices pour l’investissement.
  • aucune contrepartie au Crédit d’impôt compétitivité,
  • aucune contrepartie au pacte de responsabilité,
  • aucune contrepartie à la suppression de la C3S,
  • aucune contrepartie à la baisse de l’impôt sur les sociétés !

Rien qu’avec ces quatre dernières mesures, le montant total des chèques en blanc de Hollande au grand patronat atteint plus de 42 milliards d’euros par an ! Plus de la moitié du déficit public ! Même Sarkozy n’avait pas fait autant de cadeaux au MEDEF.

Le « pacte de solidarité » né au cours de la dernière défaite électorale a fait « pschitt » ! Il aura vécu à peine une semaine. La seule mesure d’apparence favorable aux travailleurs que Manuel Valls a précisée est directement tirée du programme du Front national ! Il s’agit de la baisse des cotisations sociales payées par les salariés les moins bien payés. La proposition Valls-Le Pen a tout pour plaire au MEDEF : augmenter le salaire net pour calmer les revendications salariales sans augmenter le salaire brut ! Pour ceux qui en doutaient encore, c’est la preuve flagrante que le FN roule lui aussi pour les patrons.

En fait, il s’agit d’un pacte d’austérité, de destruction de la solidarité nationale et des services publics.

Manuel Valls a confirmé que le gouvernement fera 50 milliards d’euros de coupes budgétaires entre 2015 et 2017.

  • 19 milliards d’euros de coupes dans le budget de l’Etat,
  • 10 milliards d’euros dans l’Assurance maladie,
  • 10 milliards d’euros chez les collectivités locales
  • 11 milliards d’euros d’économie sur les prestations sociales  [3]
  • gel du salaire des fonctionnaires pour 2015 et 2016 ?
  • abandon de la promesse des 60 000 recrutements dans l’éducation nationale ?

Manuel Valls sera le Premier ministre du pire plan d’austérité de l’Histoire moderne de notre pays.

Mais la brutalité la plus grande est la reprise de tous les projets « sarkoziens » de réforme territoriale. En effet, le premier ministre annonce la suppression des départements, et la division par deux du nombre de régions. Va-t-on nous demander notre avis ?

La réduction du nombre de régions ou la suppression des départements ne fera pas faire d’économies en elles-mêmes, ou très peu. Car l’argent dépensé par ces collectivités sert à entretenir les routes, faire circuler les trains régionaux, entretenir et construire des collèges et des lycées ainsi que payer les personnels qui les entretiennent, verser le RSA et d’autres allocations à ceux qui vivent dans la pauvreté. Or avec 100 départements ou aucun, et avec 10 régions ou 22, il faudra toujours faire tout cela.

Si Valls prétend faire des économies avec sa réforme territoriale, c’est qu’il se prépare en fait, à remettre en cause tout un système de solidarité nationale et de service public.

Jusqu’à quand allons supporter sans rien dire un telle politique contraire aux intérêts du plus grand nombre et de la nation ? Jusqu’à quand allons supporter les carcans de l’Union Européenne et de l’Euro qui sont à l’origine de cette politique violente et injuste ? Jusqu’à quand allons accepter un gouvernement totalement désavoué par la majorité des français ?

Quand allons prendre conscience de notre force, et en finir avec cette « servitude volontaire » ?

« Soyez résolus de ne servir plus, et vous serez libres » [4]

La_peniche


[1Ainsi, la « C3S », Contribution Sociale de Solidarité des Sociétés sera purement et simplement supprimée. C’est un cadeau de 6 milliards d’euros ! Sans aucune contrepartie. Et comme c’était une contribution basée sur le chiffre d’affaires, les plus grosses entreprises gagneront le plus !

  • D’autant que les 500 000 plus petites entreprises du pays ne gagneront rien du tout puisque la C3S n’est payée que par les entreprises dont le chiffre d’affaire dépasse 760 000 euros par an. La suppression de cette taxe était la revendication numéro un du MEDEF dans les Assises de la fiscalité des entreprises. C’est un cas typique de l’égoïsme du grand patronat. Car la C3S sert pour l’essentiel à financer le régime social des travailleurs indépendants et des commerçants. Valls satisfait donc le MEDEF sur le dos des travailleurs indépendants !

[2Actuellement de 33%, Manuel Valls a annoncé qu’il serait abaissé à 28% ! Selon les années, un point d’impôt sur les sociétés rapporte entre 1,2 et 1,5 milliards d’euros. Une baisse de 5 points devrait donc coûter au moins 6 milliards d’euros par an de manque à gagner pour l’Etat. Tout le monde n’est pas frappé par l’austérité ! Là encore, c’est un chèque en blanc que fait Valls : la baisse du taux d’impôts sur les sociétés sera aveugle. Elle ne fera pas la différence entre les grandes et les petites entreprises. Et les grandes entreprises pourront continuer à cumuler les niches pour faire encore plus baisser leur facture fiscale.

[3RSA, aide au logement, Prime pour l’emploi, autres prestations de la Sécurité sociale ou dispositifs de solidarité de l’Etat, on ne sait pas encore où le rabot passera. Mais il passera lourdement.

[4Étienne de La Boétie – Extrait du discours sur la servitude volontaire écrit en 1549



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