Terrorisme israélien sur Gaza : témoignages et actualités

samedi 12 juillet 2014
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Ces bombardements qui viennent faire oublier le crime atroce commis sur un jeune palestinien par un authentique fasciste israélien...Au moins 27 personnes sont mortes dans des frappes aériennes ce mardi, dans ce qui est trop familier pour les habitants de Gaza. Alors que l’âge moyen est de seulement 18 ans dans la bande de Gaza, de nombreux jeunes Palestiniens ont décrit ce mardi les terrifiantes - encore que familières - scènes vues de chez eux.

ACTUALITÉS :


Un commando israélien mène une incursion sur la plage de Gaza.

http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/07/13/combats-armes-entre-le-hamas-et-un-commando-israelien_4456219_3218.html

13 juillet 2014

Après des nuits dans la bande de Gaza où il est devenu impossible de dormir depuis qu’Israël a lancé l’opération « « protection Edge », une peur hélas familière est de retour pour les jeunes et leurs familles, devant les téléviseurs et à l’écoute des radios, en se tenant loin des fenêtres dans une attente paralysante.

Les explosions étaient audibles dans la plupart des conversations téléphoniques de Middle East Eye [MEE] a pu avoir avec de jeunes habitants de Gaza mardi. Ceux-ci racontaient les événements dans leurs quartiers et dans leurs maisons, d’où beaucoup ont dit qu’ils avaient trop peur de sortir.

D’un âge moyen d’à peine 18 ans, beaucoup ont décrit une angoisse familière qui semble ne jamais devoir disparaître pour ceux qui ont grandi entre les bombes et les tirs de roquettes.

« Ils ont commencé l’attaque à deux heures la nuit dernière, » a raconté à MEE Maisam Abumorr, une jeune diplômée de l’Université islamique de Gaza. « Ils ont commencé par bombarder des terres agricoles près des habitations, puis ils ont commencé à cibler les maisons, et maintenant, après quelques heures, ils ont commencé à cibler les gens eux-mêmes comme lors de rassemblements, et les gens circulant sur des motos. »

« Il y avait une mini-fourgonnette qui vendait des glaces et des friandises pour les enfants. Elle a été prise pour cible, et le propriétaire a été tué ... et de nombreux enfants ont été blessés », a-t-elle ajouté.

« Le chaos est partout. Nous sommes totalement impuissants »

Parlant de sous son lit où elle avait trouvé refuge dans sa maison de Gaza, Areej Ali al-Ashhab, une coordinateur de terrain pour une organisation internationale, a déclaré à MEE que trois bombes étaient tombées dans son quartier mardi.

« Nous avons pensé que notre maison avait été bombardée parce que le son était si proche, »a déclaré al-Ashhab par téléphone. « C’est juste le chaos partout. Nous sommes totalement impuissants. »

Quand elle s’est sentie plus sûre pour sortir de sous son lit, Al-Ashhab nous a dit qu’elle et sa famille - neuf personnes au total - serait probablement rester collée à la télévision ou à écouter la radio pour savoir ce qui se passait dans le reste de la bande de Gaza - jusqu’à ce que l’électricité ait été coupée, comme d’habitude, à 22 heures.

Puis, ils ont voulu de dormir dans la même pièce, loin des fenêtres qui pourraient éclater dans la nuit. Sans lumière, assise dans sa maison sombre, Al-Ashhab dit que le son des bombardements et et des explosions est « vraiment terrifiant. »

« Chaque bombe qui tombe est comme la première »

Pour Hana, un diplômé de 23 ans de la ville de Gaza, les enfants de la bande savent tout simplement trop faire la différence entre une bombe et une fusée.

« Toutes les petites filles et les garçons peuvent faire la distinction entre le bruit d’une fusée tirée depuis Gaza et les bombes qui tombent sur ​​nous », a déclaré Hana, qui travaille à temps partiel pour un organisme de caritatif. « J’ai un cousin, il avait trois ans lors de la dernière attaque en [novembre] 2012, et il reconnaissait tout. Quand il y avait des tirs de roquettes par la résistance, il applaudissait en craint ’c’est les nôtres’ et il n’avait pas peur. »

« Mais ma nièce, Susu, qui a deux ans, n’a aucune idée de ce qui se passe. Elle dit ’boum boum’ quand il y a un bruit fort. Elle s’accroche à sa mère et pleure tout le temps », a-t-elle ajouté.

Hana a déjà vécu une campagne de bombardements auparavant, mais elle dit que le sentiment de peur ne vous quitte jamais.

« Je n’ai pas envie de pleurnicher, mais c’est la troisième fois que nous subissons cela, » dit-elle. « Chaque fois vous pensez que vous finirez par vous y habituer. Qu’un jour, vous arrêtez d’avoir peur, mais cela n’arrive jamais. »

« Les Gazaouis sont des gens forts, mais nous se soucient de nos amis et de nos familles. Chaque bombe qui tombe est comme la première. Vous vous demandez toujours : le temps est-il venu ? Est-ce mon tour ? Celui de mon frère, de ma sœur ? »

Hana espère étudier à l’École des études orientales et africaines de Londres et elle est actuellement sur une liste d’attente pour une bourse.

« C’est trop dangereux de sortir »

Au nord de la ville de Gaza, dans le quartier de Sheikh Radwan, Maram raconte que les bombes tombaient tout près de sa maison.

"Il y a des attaques qui se produisent tout autour de nous alors que je parle" dit Maram à MEE. « Je peux voir de la fumée de l’autre côté de la fenêtre. »

« J’ai deux sœurs, qui sont des enfants de moins de 14 ans, et la situation est terrifiante pour eux", a-t-elle ajouté.

Maram dit aussi qu’elle avait été témoin d’une explosion sur ​​un terrain où les enfants jouaient au football.

« Les sons des bombes sont très forts, » dit-elle. « Il y a deux heures, il y a eu une explosion dans la rue derrière notre maison, où il y avait un terrain vide, mais trois enfants jouaient au football. »

« Un des enfants a été tué et les deux autres ont été blessés. Ils sont dans un état critique maintenant. Quand Israël bombarde des endroits comme cela, ils visent clairement des civils, car ce sont les seules personnes qui meurent et sont blessées », a-t-elle ajouté.

Alors que la soirée tirait à sa fin et que les bombardements se poursuivaient dans la bande de Gaza, Maram nous a expliqué que sa famille ne pouvait pas sortir pour acheter à manger pour leur repas du soir.

« C’est trop dangereux de sortir, même pour acheter de la nourriture et de rompre notre jeûne maintenant que nous sommes au mois de Ramadan. Ce soir, nous ne pouvons pas sortir pour aller chercher la nourriture que nous devons préparer pour notre dîner. »

Source : Info Palestine le 10/07/2014

Transmis par Linsay

L’atrocité


DES BOMBES pleuvent sur Gaza et des roquettes sur le sud d’Israël, des gens meurent et des maisons sont détruites.

Une fois de plus.

Une fois de plus en pure perte. Une fois de plus avec la certitude qu’après tout cela les choses seront fondamentalement les mêmes qu’avant.

Mais j’ai du mal à entendre les sirènes qui avertissent de l’arrivée de roquettes vers Tel Aviv. Je ne peux pas ôter de mon esprit l’horrible chose qui s’est produite à Jérusalem.

Si une bande de néo-nazis avait enlevé un jeune garçon de 16 ans dans un quartier juif de Londres la nuit, l’avait traîné à Hyde Park, l’avait tabassé, lui avait versé de l’essence dans la bouche, l’en avait arrosé avant d’y mettre le feu – que serait-il arrivé ?

Le Royaume Uni n’aurait-il pas explosé en une tempête de colère et de dégoût ?

La reine n’aurait-elle pas exprimé son indignation ?

Le Premier ministre ne se serait-il pas précipité au foyer de la famille endeuillée pour lui présenter les regrets de toute la nation ?

N’aurait-on pas accusé et condamné les néo-nazis, leurs actifs supporters et laveurs de cerveau ?

Peut-être au Royaume Uni, peut-être en Allemagne.

Pas ici.

Cette abominable atrocité a eu lieu à Jérusalem. Un garçon palestinien a été enlevé et brûlé vif. Aucun crime raciste en Israël n’a jamais approché ce niveau.

Brûler vif des gens est partout une abomination. Dans un État qui se revendique “juif”, c’est même pire.

Dans l’histoire juive, un seul chapitre peut approcher l’Holocauste : l’inquisition espagnole. Cette institution catholique a torturé des Juifs et les a brûlés vifs au bûcher. Plus tard, cela s’est quelquefois produit au cours des pogroms russes. Même l’ennemi le plus fanatique d’Israël n’aurait pu imaginer qu’une chose aussi atroce puisse se produire en Israël. Jusqu’à maintenant.

Au regard de la loi israélienne Jérusalem Est n’est pas un territoire occupé. Elle relève de la souveraineté d’Israël.

L’ENCHAINEMENT des événements a été le suivant :

Deux Palestiniens, agissant apparemment seuls, ont enlevé trois jeunes Israéliens qui essayaient de faire de l’auto-stop la nuit à partir d’une colonie près de Hébron. L’objectif était probablement de s’en servir comme otages pour faire libérer des prisonniers palestiniens.

L’affaire a mal tourné lorsque l’un des trois a réussi à appeler le numéro d’urgence de la police israélienne par son téléphone mobile. Les kidnappeurs, estimant que la police serait bientôt à leurs trousses, ont paniqué et tué immédiatement les trois garçons. Ils ont jeté les corps dans un champ avant de s’enfuir. (En réalité la police a cafouillé et ne s’est mise en chasse que le matin suivant.)

Tout Israël fut en émoi. Des milliers de soldats furent employés pendant trois semaines à la recherche des trois jeunes, passant au peigne fin des milliers d’immeubles, des grottes et des champs.

Le tollé de l’opinion publique était sûrement justifié. Mais elle dégénéra vite en une orgie de provocations racistes de plus en plus importantes de jour en jour. Les journaux, les radios et les chaînes de télévision firent assaut de diatribes racistes éhontées, répétant le discours officiel ad nauseam en y ajoutant leurs propres commentaires écœurants – tous les jours, vingt-quatre heures sur vingt-quatre.

Les services de sécurité de l’Autorité palestinienne, qui collaborèrent sans réserve avec les services de sécurité israéliens, ont joué un rôle majeur dans la découverte rapide de l’identité des deux kidnappeurs (identifiés mais pas encore arrêtés). Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité Palestinienne, prit position dans une rencontre de pays arabes pour condamner sans équivoque l’enlèvement et fut qualifié par beaucoup de gens de son propre peuple de Quisling Vidkun Abraham Lauritz Jonnsøn Quisling est un homme politique norvégien essentiellement connu pour avoir été le principal artisan de la collaboration avec l’occupant nazi pendant la Seconde Guerre mondiale. Son nom est passé dans le langage courant en Norvège et dans le monde anglo-saxon comme synonyme de « traître ». (Wikipedia) arabe. Des dirigeants israéliens, de leur côté, le traitèrent d’hypocrite.

Des hommes politiques importants d’Israël se livrèrent à des déclarations que l’on aurait considérées partout ailleurs comme franchement fascistes. En voici quelques exemples :

Danny Danon, vice-ministre de la Défense : “Si un garçon russe avait été enlevé, Putin aurait rasé village après village !”

Ayala Shaked, dirigeant du parti “Foyer juif” : “À l’égard d’un peuple dont les héros sont des tueurs d’enfants, nous devons agir de la même façon.” (“Foyer juif” fait partie de la coalition gouvernementale.)

Noam Perl, secrétaire mondial de Bnei Akiva, le mouvement de jeunesse des colons : “Toute une nation et des milliers d’années d’histoire exigent : vengeance !”

Uri Bank, ancien secrétaire d’Uri Ariel, ministre du Logement et constructeur des colonies : “C’est le bon moment. Lorsque l’on fait du mal à nos enfants, nous devenons furieux, sans limites, pour démanteler l’Autorité palestinienne, annexer la Judée et la Samarie (la Cisjordanie), exécuter tous les prisonniers qui ont été condamnés pour meurtre, exiler les membres de familles de terroristes !”

Et Benjamin Nétanyahou lui-même, parlant de l’ensemble du peuple palestinien : “Ils ne sont pas comme nous. Pour nous la vie est sacrée, pour eux c’est la mort qui est sacrée !”

Lorsque les corps des trois garçons furent découverts par des guides touristiques, le chœur des cris de haine prit une nouvelle ampleur. Des soldats envoyèrent des milliers de messages sur internet appelant à la “vengeance”, des politiciens les y poussaient, les media jetèrent de l’huile sur le feu, des bandes de lyncheurs se rassemblèrent en de nombreux endroits à Jérusalem pour faire la chasse aux travailleurs arabes et les tabasser.

À l’exception d’un petit nombre de voix isolées, on aurait dit que tout Israël était devenu comme une foule de supporters de foot, criant “Mort aux Arabes !”

Peut-on seulement imaginer une foule européenne ou américaine criant aujourd’hui : “Mort aux Juifs ?”

LES SIX arrêtés jusqu’à présent pour l’assassinat bestial du jeune Arabe étaient venus directement de l’une de ces manifestations de “Mort aux Arabes”.

Dans un premier temps ils avaient tenté d’enlever un garçon de 9 ans dans ce même quartier arabe, Shouafat. L’un d’entre eux s’était saisi du gamin en pleine rue et l’avait traîné vers leur voiture, tout en l’étranglant. Heureusement, l’enfant a réussi à crier “Maman !” et sa mère s’est mise à frapper le kidnappeur avec son téléphone mobile. Il a paniqué et s’est enfui. Les marques d’étranglement sur le cou du gamin ont été visibles pendant plusieurs jours.

Le jour suivant le groupe revint, saisit Muhammad Abu-Khdeir, un jeune garçon enjoué de 16 ans au sourire engageant, lui versèrent de l’essence dans la bouche et le brûlèrent à mort.

(Comme si cela ne suffisait pas, des hommes de la police de l’air et des frontières arrêtèrent son cousin pendant une manifestation de protestation, le menottèrent, le jetèrent à terre et se mirent à le frapper à la tête et au visage. Ses blessures semblent terribles. Ce garçon défiguré fut arrêté, pas les policiers.)

LA FAÇON ATROCE dont Muhammad a été assassiné n’a pas été signalée dans un premier temps. Le fait a été révélé par un pathologiste palestinien qui avait assisté à l’autopsie officielle. La plupart des journaux israéliens signalèrent le fait en quelques mots dans une page intérieure. La plupart des chaînes de télévision ne mentionnèrent pas du tout le fait.

En Israël même, des citoyens arabes se soulevèrent comme ils ne l’avaient pas fait pendant de longues années. De violentes manifestations durèrent plusieurs jours dans tout le pays. Dans le même temps, la ligne de front de la bande de Gaza explosa en une orgie de roquettes et de frappes aériennes dans une nouvelle mini-guerre qui a déjà un nom : “Solid Cliff” – (La section de propagande de l’armée a inventé un autre nom en anglais.). La nouvelle dictature égyptienne collabore avec l’armée israélienne en bloquant la Bande.

LES NOMS des six suspects de l’assassinat par le feu – dont plusieurs ont déjà avoué cet acte épouvantable – ne sont pas encore révélés. Mais des rapports officieux font état de leur appartenance à la communauté orthodoxe. Il semblerait que cette communauté, traditionnellement anti-sioniste et modérée, ait maintenant engendré des rejetons néo-nazis qui surpassent même leurs concurrents religieux-sionistes.

Aussi terrible que soit l’acte lui-même, la réaction de l’opinion publique est encore pire à mes yeux. Parce qu’il n’y en a aucune.

Certes, un petit nombre de voix isolées se sont fait entendre. Beaucoup plus de gens ordinaires ont exprimé leur dégoût en privé. Mais l’indignation morale assourdissante que l’on aurait pu espérer n’a pas pris corps.

Tout fut fait pour minimiser « l’incident », éviter sa publication à l’étranger et même à l’intérieur d’Israël. La vie continua comme à l’ordinaire. Quelques personnalités du gouvernement et quelques autres hommes politiques condamnèrent l’action en quelques phrases convenues, à l’intention de l’étranger. La coupe du monde football suscita beaucoup plus d’intérêt. Même à gauche, l’atrocité ne fut traitée que comme un nouveau thème parmi les nombreux méfaits de l’occupation.

Où sont l’indignation, le sursaut moral de la nation, la décision unanime de rejeter le racisme qui rend de telles atrocités possibles ?

LE NOUVEL embrasement dans la bande de Gaza et son environnement a fait totalement oublier l’atrocité.

Des sirènes hurlent à Jérusalem et dans les villes au nord de Tel Aviv. Les missiles lancés vers les centres de population israéliens ont été (jusqu’à présent) interceptés par le bouclier anti-missiles. Mais des centaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants courent aux abris. D’autre part, des centaines de sorties quotidiennes de l’aviation israélienne font de la vie dans la bande de Gaza un enfer.

QUAND LE canon rugit, les muses se taisent.

Et aussi la compassion pour un gamin brûlé vif.


Uri Avnery

12 juillet 2014

[Article écrit en hébreu et en anglais, publié sur le site de Gush Shalom le 12 juillet 2014 – Traduit de l’anglais « The Atrocity » pour l’AFPS : FL/SW]

Transmis par la peniche




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