100 000 manifestants à Marseille.

dimanche 11 janvier 2015
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Marseille l’insoumise. Marseille qui ne défile pas le jour voulu par les partis de gouvernent et qui n’accepte pas qu’un assassinat collectif devienne l’objet d’un marchandage de basse politique. Sans drapeaux, sans slogans – des applaudissements – juste pour porter le deuil des victimes et défendre la démocratie, l’égalité, les libertés et combattre tous les fascismes. Entre mercredi soir et samedi après-midi plus de 100 000 Marseillais ont voulu montrer non seulement leur compassion et leur solidarité avec les familles des victimes, mais aussi et surtout leur refus de toute récupération politicienne.

À Marseille il n’y avait ni représentants de l’OTAN, ni présidents faillis, ni vedettes du showbiz, seulement de simples citoyen(ne)s de tous les âges et de toutes conditions venus là pour partager une immense peine et dénoncer une tuerie inacceptable venue d’un monde que l’on croyait à tout jamais loin de nous. La réalité nous a rattrapée !

Ce massacre va hélas contribuer à une stratégie de la tension et de la peur et comme l’a écrit Saïd Bouamama dans nos colonnes « Plus que jamais nous avons besoin de nous organiser, de serrer les rangs, de refuser la logique « divisant ceux qui devraient être unis et unissant ceux qui devraient être divisés ».

Ainsi, à partir du massacre des journalistes libertaires d’un hebdomadaire qui brocardait, semaine après semaine, les puissants de ce monde, ces puissants utilisent effrontément le crime pour renforcer leur domination…

Une bataille cruciale va maintenant s’engager.

La nouvelle sainte croisade


On ne peut s’empêcher de repenser, dans ce qui est défini comme « le 11 septembre de la France », au 11 septembre des Etats-Unis quand, quelques heures à peine après l’attentat des Tours Jumelles, circulaient déjà les noms et les biographies de ceux qui étaient désignés comme les auteurs membres d’Al Qaeda. Ou l’assassinat de Kennedy, dont on trouve immédiatement le présumé auteur. Même chose, en Italie, avec le massacre de Piazza Fontana. Légitime, donc, le soupçon que derrière l’attentat en France, se trouvent de longue main les services secrets.

Les deux présumés auteurs (si leurs biographies sont vraies) appartiennent à ce monde souterrain créé par les services secrets occidentaux, y compris français, qui ont financé, armé et entraîné en Libye en 2011 des groupes islamistes jusque peu de temps auparavant qualifiés de terroristes, parmi lesquels les premiers noyaux du futur État Islamique ; qui les ont approvisionnés en armes à travers un réseau organisé par la Cia (selon une enquête du New York Times en mars 2013) quand, après avoir contribué à renverser Kadhafi, ils sont passés en Syrie pour renverser Assad et attaquer ensuite l’Irak (au moment où le gouvernement al-Maliki s’éloignait de l’Occident, et se rapprochait de Pékin et de Moscou).

L’EI, né en 2013, reçoit des financements et des voies de transit par Arabie Saoudite, Qatar, Koweït, Turquie et Jordanie, alliés étroits des États-Unis et des autres puissances occidentales, dont la France. Cela ne signifie pas que la masse des activistes des groupes islamistes, provenant aussi de différents pays occidentaux, en soit consciente. Reste cependant le fait que derrière leurs masques se cachent certainement des agents secrets occidentaux et arabes spécialement formés pour de telles opérations.

Dans l’attente d’autres éléments qui puissent éclaircir la véritable matrice de l’attentat en France, il est logique de se demander : à qui cela profite-t-il ?

La réponse se trouve dans ce qu’a déclaré Nicolas Sarkozy, qui, quand il était président de la France, a été un des principaux auteurs du soutien aux groupes islamistes dans la guerre d’agression contre la Libye : il a qualifié l’attentat en France de « guerre déclarée contre la civilisation, qui a la responsabilité de se défendre ». On veut de cette façon convaincre l’opinion publique que l’Occident est désormais en guerre contre ceux qui cherchent à détruire la « civilisation », qu’il incarne, et doit donc « se défende » en potentialisant ses forces militaires et en les projetant partout dans le monde où surgit cette « menace ».

Manlio Dinucci ( revue de presse : Il Manifesto – Italie – 9/1/15 )

"Il nous faut donc les condamner sans phrases supplémentaires, et demander des comptes aux gens qui nous gouvernent qui jouent avec le feu depuis bien trop longtemps en semant la subversion et la mort dans les pays musulmans avec l’appui des terroristes et des intégristes locaux, comme si ça ne prêtait pas à conséquence.

S’ils ne sont pas directement coupables, ils sont criminellement irresponsables. Ici comme au Burkina Faso, un coup de balai s’impose. Aujourd’hui comme en 1914 la bonne ligne est celle du refus de l’Union Sacrée avec ceux qui sont à l’origine directe ou indirecte de la montée du terrorisme." (Gilles Questiaux)

Transmis par la_peniche.



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