Le massacre d’Odessa. Un avertissement sanglant.

jeudi 29 janvier 2015
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Le 2 mai, le monde entier regardait avec stupeur l’incendie de la maison des syndicats à Odessa et sa « quarantaine de morts ». Suite à une agression violente des fascistes du « Secteur Droit » protégés par la police et des « Pro-Russes » ou « Pro Fédéralistes » qui manifestaient dans le calme leur opposition au coup d’État fomenté à Kiev. Pourquoi le conseil de sécurité de l’ONU si prompt à vouloir investiguer refuse-t-il d’y envoyer des enquêteurs comme la Russie l’a suggéré ?

Mercredi 28 Janvier Bourse du Travail de Marseille. C’est dans une ambiance chargée d’émotion qu’une délégation [1] Ukrainienne de la ville d’Odessa [2], invitée par la l’UD CGT des Bouches du Rhône, est venue témoigner de la violence de cette agression et du danger qu’elle représente pour la démocratie dans toute l’Europe.

Pour ceux qui auraient besoin de se rafraichir la mémoire rappelons :


Dans la nuit du 21 au 22 février 2014 les bandes armées de « Secteur-Droit » [3] montent à l’assaut des bâtiments gouvernementaux et obtiennent la fuite du président élus Ianoukovitch.

Dans la foulée, un projet de loi qui interdit la langue russe et des sanctions contre ceux qui oseraient s’exprimer en russe est introduit au parlement à Kiev par Oleg Tiagnybok, chef du parti d’extrême droite Svoboda et adopté en session par les députés sous la pression des hommes du Secteur Droit présents dans la salle. Même si le président par intérim Oleksandr Tourtchynov y oppose son veto et refuse par la suite de signer le décret le mettant en application, la cassure est nette. L’idée de condamner des gens pour avoir parlé le russe ne peut venir que de personnes qui n’aiment pas Odessa. [4]



Le 2 mai, les ultras, casqués et armés, traversent la ville d’Odessa sans encombre et attaquent avec une violence extrême et dans l’indifférence totale des forces de police, les opposants au coup d’État fasciste, fomenté par l’U.E et les USA. Pour en savoir plus sur ce massacre se reporter ici(Odessa : Un simulacre d’incendie pour couvrir l’exécution d’un des plus atroces massacres jamais vus ).

Attention, les photos sont insoutenables !

Une brèche y a été ouverte qui peut-être ne se refermera jamais. Bon nombre de personnes, des étudiants pour la plupart, ont fui la ville ou se terrent après la publication d’une liste de personnes à éliminer pour avoir pris part au tragique vendredi sanglant. Des jeunes qui peut-être voulaient tout simplement défendre l’intégrité de leur pays et sauvegarder la paix dans leur ville ont aujourd’hui leurs photos, adresses et contacts sur le net, suivis de la mention « à détruire ». Ce qui met également leurs proches en danger. Lors de la dernière guerre la Gestapo allemande n’agissait pas autrement.

Ces évènements marquants ont accéléré la crise ukrainienne et l’escalade de la violence qui a contribué au déclenchement de la guerre actuelle au Donbass.

Pourquoi, comme l’a proposé la Russie, l’ONU ne demande t-il pas la création d’une commission d’enquête internationale afin de connaître enfin la réalité des faits ?

Car il est extrêmement troublant que :

  • Comment, avec toutes les mesures prises pour sécuriser la ville, les provocateurs ont-ils réussi à entrer et sortir de la ville sans être inquiétés ?
  • Pourquoi la police attentiste tel qu’on le voit sur les photos et les vidéos, laisse-t-elle faire les provocateurs pour s’activer à arrêter plutôt les rescapés de la Maison des Syndicats ?
  • Pourquoi l’eau était-elle coupée dans la maison des Syndicats et pourquoi les pompiers n’ont-ils réussis, que très tardivement, à atteindre les lieux de l’incendie ?
  • Comment a-t-on pu confier à la même police locale une enquête dans laquelle elle est partie prenante ?

Ainsi tous les morts ne se valent pas. Ceux de la Maison des Syndicats d’Odessa ne semblent gêner ni nos responsables politiques, ni nos grands donneurs de leçons, philosophes à la petite semaine ou éditorialistes chiens de garde.

Ne nous y trompons pas, ce qui s’est produit à Odessa est totalement représentatif des méthodes fascistes et nous concerne tous, ici et maintenant.

Depuis l’intervention dramatique des armés de l’OTAN dans l’Ex Yougoslavie, nous savons que l’OTAN, soit disant démocratique, est prêt à tout pour imposer aux peuples d’Europe la loi d’airain du capitalisme international.

Il utilise toujours le même motus opérandi [5]

Il essaye de fomenter le « chaos » : ce fumier sur lequel il peut faire pousser le nationalisme, le racisme et le fascisme.

Exemples :

  • 2003 : La « Révolution des Roses » en Géorgie
  • 2004 : La « Révolution Orange » en Ukraine [6]
  • 2005 : la « Révolution des Tulipes » au Kirghizstan
  • 2009 : tentative de dévoyer les manifestations en Moldavie

À chaque fois nous y retrouvons l’empreinte de soit disant « ONG pour la démocratie » d’origine américaine. Hasard ?

Le rôle de ces ONG, financées par le congrès des États-Unis, dans les tentatives de « changement de régime » à Cuba, au Venezuela, au Chili, au Nicaragua et à Haïti est bien connu. Le rôle de ces mêmes organisations subversives en Europe de l’Est ainsi que dans les anciennes républiques soviétiques l’est beaucoup moins, bien qu’elles y soient encore plus présentes.

Depuis les américains du Sud, les premiers touchés, ont appris à se méfier et ont créer l’ALBA en face de l’ALENA.

L’Europe doit donc prendre conscience qu’un épisode fondamental de sa survie démocratique est en train de se jouer en Ukraine.

Imaginez que les manifestations qui ne vont tarder à s’organiser, en Grèce pour obliger Syrisa a rester fidèle à ses engagements, puis en Espagne si Podémos obtient un score équivalent, soient utilisées pour créer des affrontements tragiques grâce aux éléments incontrôlables d’Aube Dorée ou des nostalgiques de Franco, que peut-il se passer ?

Une répression terrible et la fin des libertés démocratiques, donc le début du totalitarisme !

Lors de cette soirée un camarade faisait remarquer qu’il y avait là une similitude avec la guerre civile espagnole et les conséquences qu’a entrainé le non interventionnisme français face aux hordes nationalistes de Franco, soutenu par tout ce que l’Europe comptait alors de pouvoirs fascistes, allemands et italiens.

Pourquoi le gouvernement français et l’U.E soutiennent-ils un gouvernement ukrainien manifestement d’extrême droite ?

Est-ce pour faire plaisir au USA qui souhaitent que les armés de l’OTAN soient aux frontières de la Russie ?

Est-ce pour encercler la Russie avec le futur pacte transatlantique ?

Encore une fois nous constatons que l’oligarchie internationale qui nous oppresse préfère, lorsque cela l’arrange, le fascisme à la démocratie.

Après l’Ukraine, à qui le tour ?

Rouge-Midi.


[1Evgueni Tsarkov et Natalia Touroukhina (PCU Odessa) - qui sont venus la veille aux vœux des Rouges Vifs 13 - accompagnés de Irina Koval et Eléna Radzikhovska, la mère de Andreï Brajevsky (26 ans) tué le 2 mai 2014 dans l’incendie

[2Rappelons que ce port de la Mer Noire est jumelée avec Marseille

[3Pravy Sektor – ou Secteur Droit – est un des mouvements ultranationalistes paramilitaires les plus violents, dirigé par Dmytro Yarosh, qui a joué un grand rôle à Maïdan. Il porte les couleurs de l’UPA. Ce parti est actuellement représenté au gouvernement, Serhiy Kvit étant le ministre de l’Éducation et de la Science – un des 5 ministres appartenant clairement à des organisations néonazies.

[4Pourquoi les habitants d’Odessa se sont-ils tant battus pour garder le russe comme langue régionale ?

Odessa est une ville cosmopolite, qui aurait à un moment compté jusqu’à 133 groupes ethniques. Combien en reste-t-il aujourd’hui ? Difficile à dire… Toujours est-il que le russe est la langue la mieux partagée même si l’ukrainien y occupe une place importante. Des conversations en russe et ukrainien sont monnaie courante et les interlocuteurs se comprennent parfaitement, en ce qui concerne les personnes âgées. Parce que chez les jeunes de moins de 30 ans l’ukrainien ne passe pas ou passe mal. Même les jeunes qui débarquent à l’université en provenance d’une petite ville ou l’ukrainien est très parlé finissent par se laisser entraîner dans la spirale imposée par le russe. Source Les Crises http://www.les-crises.fr/vu-d-odessa/

[5manière de procéder

[6En Ukraine, la NED (National Endowment for Democracy ) aide de nombreuses structures qui lui sont associées certains les lient à la révolution orange. Le National Democratic Institute for International Affairs (NDI) et la branche ukrainienne de l’Open Society Foundation (OSF, également lié à George Soros), qui a reconnu être impliqué dans le renversement du pouvoir aux manifestations « Euromaïdan ».. Source Wikipédia



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