Israël et les arabes : une politique qui donne la nausée.

lundi 2 février 2015
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Le Parti communiste moteur du rassemblement Hadash et les partis arabes ont signé un accord historique : il y aura une liste unitaire anti-sioniste, elle aura pour mission de réaliser le score maximal pour marginaliser l’extrême-droite israélienne. Et pendant ce temps là Israël fait l’éloge du roi d’Arabie saoudite décédé : « un homme de paix, modéré, pieux, garant de Jérusalem ! » On croit rêver...

L’heure est grave pour les citoyens arabo-palestiniens en Israël. L’aile la plus dure du sionisme, accueillie en pilier de l’anti-terrorisme à Paris il y a 3 semaines, tente un coup de force pour les exclure de la vie politique.

Cela passe symboliquement par l’affirmation officielle d’Israël comme « État juif » - posant la question d’une citoyenneté de seconde zone pour les non-juifs –, et électoralement aussi par le relèvement du seuil de représentativité électoral de 2 à 3,5 %, soit l’obtention de 4 sièges.

L’extrême-droite israélienne menée par Israel Beitenou et son leader Avigdor Liberman, ainsi que le parti néo-libéral de Yair Lapid espérait ainsi exclure du Parlement les partis arabes et le Parti communiste qui, tous deux sur des listes séparés, seraient à la limite du seuil exigé.

Devant cette situation périlleuse, les deux camps des forces de progrès opposées au sionisme ont dépassé leurs désaccords programmatiques, leurs divergences idéologiques et ont décidé de former une liste unie qui se présentera aux élections générales de mars 2015.

Les parti arabes Ta’al et Ra’am ainsi que le Parti communiste avec son front unitaire Hadash porteront donc une liste unitaire, les négociations pour la composition de la liste ayant connu une issue heureuse.

Mais Aymen Odeh du Hadash, qui sera numéro un sur la liste, précise les intentions : « La droite se qualifie de « camp national », Herzog et Livni forme le « camp sioniste » et nous avons mis en place le camp démocratique.

Les Arabes constituent une grande partie de la population du pays et nous allons peser de tout notre poids dans les prochaines élections pour s’assurer que la droite ne reviendra pas au pouvoir ».

La tête de liste communiste précise : « Nous nous opposons à l’approche qui veut mettre les Arabes contre les Juifs ou les Juifs contre les arabes. Notre liste, qui est composée à la fois de Juifs et d’Arabes, n’est pas contre la société israélienne, elle se bat pour la société israélienne ».

Et cette liste unitaire juive-arabe, communiste-nationaliste pourrait bien créer la surprise. Alors que le taux de participation des Arabo-palestiniens était de 56 % en 2013, il pourrait approcher les 70 % cette fois-ci.

Plus concrètement, une chute de l’extrême-droite raciste de Liberman – trempée dans des affaires de corruption – est attendue, puisque les sondages lui donnent 6 sièges, la moitié de ce qu’elle a maintenant.

Par contre, la liste communiste-arabe obtiendrait entre 12 et 17 sièges, dépassant les 10 % d’intentions de vote. Ce serait une première historique.

Tout notre soutien et tous nos espoirs vont évidemment à nos camarades juifs et arabes en Israël qui mènent un combat difficile dans une société de plus en plus pénétrée d’esprit et de pratiques coloniales.

Israel fait l’éloge du roi d’Arabie saoudite décédé : « un homme de paix, modéré, pieux, garant de Jérusalem ! »


Entre ici le roi Abdullah bin Abdulaziz al-Saud avec ton terrible cortège de lapidations, de décapitations et de flagellations. Les oraisons funèbres se multiplient pour le roi d’Arabie saoudite mort à 91 ans. La plus jouissive vient de l’Etat sioniste.

La diplomatie est la diplomatie. On se contente pour ses adversaires géopolitiques et idéologiques, les chefs d’Etat que l’on estime pas, de communiqués de condoléances laconiques et formels.



Pourtant, officiellement, entre Israel et l’Arabie saoudite, les relations diplomatiques sont rompues depuis 1973. La diplomatie n’a plus cours. Qui plus est, le tout nouvellement affirmé « Etat juif » pourrait grincer des dents dans un pays où les Juifs sont interdits de séjour, sous peine de mort.

Alors qui a dit ? :

« Je suis triste d’entendre le décès du roi Abdullah.

C’était un exemple de leadership politique équilibré, estimé et responsable, avec une profonde tradition religieuse.

En tant que « gardien des lieux saints » de l’Islam, le roi Abdullah a agi comme un modérateur, respectueux du caractère sensible et sacré de Jérusalem, cherchant à promouvoir une vision de prospérié pour la région.

Ses politiques pleines de sagesse ont grandement contribué à notre région, et à la stabilité du Moyen-orient ».

Il s’agit du président israélien actuel Reuven Rivlin. Par « modérateur, respectueux du caractère sacré de Jérusalem », Israel a en tête la main tendue à l’État sioniste en 2002, après le 11 septembre (impliquant une majorité de terroristes saoudiens) sur l’initiative de paix arabe avec Israël.

Par « politiques pleines de sagesse qui ont contribué à la stabilité du Moyen-orient », il a sans doute en tête le rôle du gendarme de la région en 2012 face à la menace de révolution au Bahrein, avec une puissante communauté chiite et un mouvement pro-démocratique inédit dans le Golfe.

Il n’entend certainement pas le soutien de l’Arabie saoudite aux djihadistes qui déstabilisent depuis trois ans la Syrie. Mais là c’est sans doute « le leadership politique équilibré, estimé et responsable, avec une profonde tradition religieuse ».

Des négociations secrètes ont eu lieu en 2014 entre officiels saoudiens et israéliens pour coordonner leurs positions et trouver des convergences sur la Syrie, l’Iran, si ce n’est normaliser les relations. Ce fut reconnu l’an dernier par le ministère des Affaires étrangères raciste d’Israël, Avigdor Liberman.

Quel bonheur de voir Shimon Peres – le vieil ami de Guy Mollet qui a négocié en 1956 le transfert de l’énergie atomique de France vers Israël – emboiter le pas saluant « une véritable perte pour la paix au Moyen-orient, un leader expérimenté et sage (…) dont j’admire la position ».

L’Arabie saoudite reste le pays record des condamnations à mort potentiellement pour trafic de haschich, sodomie, blasphème, athéisme (apostasie), fornication et … judaïsme naturellement.

Les bons comptes font les bons amis. L’État sioniste n’a aucun problème de pleurer la mort de pires anti-sémites. Ceux qui maudissent les Juifs mais garantissent l’occupation sioniste en terre palestinienne et combattent les forces laïques anti-sionistes, comme en Syrie.

Source : http://www.solidarite-internationale-pcf.fr/

Transmis par Charles et la_peniche



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