1er mai 2015 : dans le 13, en France et dans le monde, un florilège de manifestations
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N’en déplaise aux commentateurs de la presse qui trouvaient que les syndicalistes faisaient « grise mine », ce 1er mai, en pleine vacances et sous la pluie pour beaucoup, n’a manqué ni de monde ni de punch.
Pour en rajouter une louche les mêmes médias parlent de 1er mai en ordre dispersé comme si c’était une surprise quand on sait que FO ne manifeste quasiment jamais le 1er mai et que la CFDT, qui soutient l‘ANI et la plupart des lois du gouvernement Hollande est devenue de fait un supplétif du gouvernement et du donc du MEDEF par la même occasion.
Si donc on laisse de côté celles et ceux qui croient pouvoir en rajouter une couche en faisant paraître le même jour un sondage fort bienvenu (et pas du tout suspect !) qui indique que les patrons seraient « plus populaires que les syndicats » (sic !) le chiffre national de plus de 110 000 manifestant-e-s dans 301 initiatives, montre la vitalité d’une journée qui se perpétue dans le monde depuis 129 ans.
12 000 manifestants à Paris ; 10 000 à Marseille ; 7 000 à Toulouse ; 3 500 à Bordeaux ; 3 000 à Lyon ; 2 000 à Montpellier, Nice, Strasbourg et Grenoble ; 1 800 à Caen ; 1 500 à Nantes, Rennes et Perpignan ; 1 200 à Clermont-Ferrand, Bayonne et Pau ; 1 000 à Toulon, Tarbes, Nancy, Avignon, Rouen et Albi ; 800 à Tour, Angers, Cherbourg, Hennebont et Metz ; 750 à Valence ; 600 à Saint-Brieuc ; 500 à Lavelanet, Dijon, le Puy-en-Velay et Orléans…et 294 à Guingamp (chiffre certifié !)
Dans le 13 aussi
Il y avait cette année un nombre record de manifestations. Si cela diminue évidemment le cortège marseillais, cela permet à plus de monde de manifester et donne une visibilité plus grande à travers tout le département. Qu’on en juge : 400 à Arles, 100 à Chateaurenard, 400 à Port Saint louis, 300 à Martigues, 500 à Port de Bouc, 300 à Aubagne et donc 10 000 à Marseille.
A Marseille, derrière la banderole de tête du défilé marseillais il y avait cette année une délégation des femmes de ménage grecques en lutte depuis 22 mois suite à leur limogeage par l’ancien gouvernement.
Dans le cortège on remarquait, outre les chômeurs, les boites en lutte comme les moulins Maurel, Nexcis, la SNCM…Bien sûr aussi comme chaque année des manifestants porteurs de la solidarité internationale, qu’il s’agisse du comité BDS ou de celui de soutien à George Ibrahim Abdallah, des kurdes…1er mai de lutte et de solidarité internationale donc.
Dans le monde
A Istanbul le gouvernement avait une nouvelle fois interdit tout rassemblement sur l’emblématique place Taksim, haut lieu des protestations de juin 2013. De leur côté, les syndicats réclament chaque année de pouvoir accéder à Taksim pour honorer la mémoire des 34 personnes tuées le 1er mai 1977 par des inconnus qui y avaient ouvert le feu. Comme pour le 1er mai 2014, cette interdiction n’a pas suffi au pouvoir et la police a dispersé à l’aide de canons à eau et de gaz lacrymogène la manifestation d’un millier de personnes qui se tenait non loin de la place.
A Moscou, environ 100.000 personnes ont pris part au défilé organisé pour la deuxième fois au pied du Kremlin, sur la Place Rouge, depuis la chute, en 1991, de l’URSS.
A La Havane, les présidents cubain et vénézuélien, Raul Castro et Nicolas Maduro, ont salué les milliers de personnes qui ont marché devant eux, répondant à l’appel à l’unité pour « le socialisme ».
Au Burundi, pendant qu’un défilé, exceptionnellement déplacé hors du centre-ville et boycotté par les syndicats, était organisé pour le 1er mai par le pouvoir à Bujumbura, les opposants à un 3e mandat du président Pierre Nkurunziza ont continué à manifester, et ce malgré l’interpellation par la police de près de 600 personnes en six jours.
A Séoul, plus de 100.000 personnes ont pris part à deux rassemblements distincts.
"Nous écraserons par une grève générale toute tentative du gouvernement de supprimer les droits des travailleurs", a averti le président de la Fédération des syndicats coréens Kim Dong-Man, le gouvernement conservateur cherchant à flexibiliser les emplois.
A Athènes, outre le défilé des syndicats (GSEE et ADEDY) proches du nouveau pouvoir et auquel participait le ministre des finances, manifestation qui a réuni 2.500 personnes, il y avait celui du Front de lutte des travailleurs" (PAME), proche du parti communiste KKE, qui a rassemblé 3 fois plus de personnes sur la place Syntagma. Cette force des défilés du PAME s’est vérifiée dans tout le pays comme à Thessalonique, deuxième ville de Grèce. Un avertissement sans frais pour le gouvernement et Syriza que le PAME qualifie volontiers de « force de réserve de gauche du capital »
A Milan il y a eu des heurts entre la police et les manifestants dénonçant l’Exposition universelle qui s’ouvrait à cause du gaspillage d’argent public et du recours aux travailleurs précaires.
Par ailleurs, environ 400.000 personnes ont manifesté dans toute l’Allemagne, avec pour principal mot d’ordre la défense du salaire minimum entré en vigueur cette année, a annoncé la confédération syndicale DGB.
A Odessa la journée du 1er mai a été suivie le lendemain d’un hommage aux victimes du massacre d’Odessa, au Canada (où le 1er mai n’est pas férié) plusieurs syndicats ont appelé à la grève, Sydney, Pretoria, Rabat, Buenos Aires… de nombreux autres échos sont parvenus de manifestations particulièrement fournies dans plusieurs villes du monde témoignant de la vitalité de cette journée en cette année du 70e anniversaire de la création de la FSM, (fédération syndicale mondiale) dont nous reproduisons ci-dessous l’appel qu’elle a lancé à l’occasion de cette journée internationale.
| Déclaration de la FSM A l’occasion de la Journée internationale des travailleurs – 1 mai 2015, la Fédération syndicale mondiale (FSM) envoie de chaleureuses et militantes salutations à la classe ouvrière internationale et les 90 millions de travailleurs organisés dans les organisations membres de la FSM dans 126 pays du monde. La Journée internationale des travailleurs est une journée de mémoire et honneur aux travailleurs qui ont sacrifié leur vie pour les droits de la classe ouvrière, pour l’abolition de l’exploitation de l’homme par l’homme. Les luttes de la classe ouvrière internationale, du sacrifice des travailleurs à Chicago en 1886 jusqu’à nos jours, ont prouvé que la classe ouvrière n’est pas seulement le créateur de la richesse sociale, mais aussi l’avant-garde, capable de diriger et rassembler à ses côtés les autres couches populaires opprimées, dans la lutte pour le renversement du capitalisme. Les problèmes aigus et majeurs qui rendent la vie de la classe ouvrière difficile continuent d’exister. Les gouvernements capitalistes relaient les ordres du Capital et des sociétés transnationales d’intensifier et d’étendre les politiques anti-ouvrières : baisses de salaire et de retraite, relations de travail flexibles, privatisations, destruction des régimes de sécurité sociale, élimination des libertés et droits syndicaux et terrorisme d’Etat. Le chômage persiste et ouvre les plaies de la classe ouvrière et poursuit les attaques aux droits des travailleurs. C’est la recette du capitalisme mondial pour la « sortie » de la crise capitaliste et l’augmentation des bénéfices des monopoles. Au niveau international, l’attaque par les employeurs et les gouvernements capitalistes du droit de grève se poursuit dans tous les pays mais aussi au sein de l’Organisation internationale du Travail. L’OIT pousse la question devant les tribunaux internationaux, contrôlés par la bourgeoisie internationale et l’impérialisme. Cela ne peut pas être accepté. Le droit de grève n’a pas été donné aux travailleurs, mais il a été gagné par des luttes et il ne peut être défendu qu’à travers les luttes de la classe ouvrière. Les politiques des groupes monopolistes internationaux et la concurrence entre les forces impérialistes ont été intensifiés avec des résultats désastreux pour les peuples du monde. L’intervention impérialiste et la renaissance du nazisme est à blâmer pour le carnage en Ukraine avec des milliers de nos collègues parmi les victimes. En Syrie, l’intervention impérialiste continue. Au Venezuela, le gouvernement des Etats-Unis et les multinationales impérialistes promeuvent des plans d’intervention, de déstabilisation et de coup d’Etat contre le gouvernement démocratiquement élu. Les attaques contre l’irréductible peuple cubain continuent avec l’embargo toujours en vigueur. La position de la FSM reste stable et cohérente. Les travailleurs et les peuples du monde doivent être les maîtres dans leurs propres pays et libre de décider pour le présent et l’avenir de leurs pays sans interventions impérialistes. (…) Travailleuses et travailleurs, jeunes, chômeurs, travailleurs migrants, La Journée du 1e mai 2015 doit être un pas en avant international pour le mouvement ouvrier et syndical dans chaque pays, région et secteur. Nous vous demandons d’unir vos voix avec le mouvement des positions de classe dans chaque pays, d’unir vos voix avec la voix de la FSM. Avec le militantisme et l’internationalisme, nous pouvons renforcer notre lutte pour de meilleures relations de travail, de meilleures conditions de vie, pour une société sans exploitation, pour une société où les besoins de la classe ouvrière et les gens viendront en premier. |
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