La mairie 15/16 face à la casse de l’emploi dans les quartiers Nord
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Mercredi 6 mai, une délégation de militants politiques, syndicalistes et associatifs rencontrait des membres du cabinet de Samia Ghali, sénateur et maire de secteur des quinze et seizième arrondissements. Les maux employés ? La casse de l’emploi dans les quartiers Nord, le désespoir grandissant d’une population chaque jour plus délaissée, des services publics rabotés par l’acharnement gouvernemental, cette austérité sans fond.
Une petite centaine de concernés patientent au pied des marches de la mairie du 8e secteur de Marseille, sous un soleil de plomb. Au vent, les bannières Union locale CGT quartiers Nord, Chômeurs rebelles, Rouges Vifs, Solidaires, PCF, Parti de gauche et Quartiers Nord/Quartiers forts. En début d’après-midi, une délégation composée d’un membre de chaque groupe en présence est reçue par Charlotte Laugier, directrice de cabinet de Samia Ghali, et Roger Ruze, premier adjoint.
Pendant l’heure et demie que dure l’entretien, ceux restés dehors échangent sur les différentes luttes à venir, la politique… Deux pétitions tournent, l’une pour la sauvegarde de l’emploi dans les quartiers Nord, l’autre centrée sur la défense de l’hôpital Nord. Dans les signataires, une dizaine de membres du foyer ADOMA de la rue Zoccola, présents par solidarité.
A force de patienter, une militante questionne la portée d’une telle rencontre. Pour elle, il faudrait utiliser un moyen d’action plus direct et efficace, faire remonter une énième fois les revendications n’est pas suffisant, surtout face à l’indifférence dirigeante.
A la sortie de l’austère bâtiment de la mairie du 15-16, les mines sont crispées. « Les échanges ont été vifs », témoigne Jean Pénichon, militant Rouges Vifs et membre de la délégation. « Les élus ont l’habitude de commander, ici ils se sont retrouvés devant un front uni qui a décidé qu’on ne l’embrouillerait pas avec de belles phrases creuses ». La délégation s’emporte quand la municipalité dit vouloir tout faire pour les soutenir dans leur action. « Ce fut la phrase de trop. Nous avons fait remarquer qu’un élu est là pour défendre les intérêts de ses administrés et que les actions ce sont eux qui devaient les faire ! » s’indigne Jean Pénichon. Le soutien d’un personnage politique, souvent de simples paroles et une « publicité » vide de sens confirme Zoher Messaoudi, secrétaire général de l’UL CGT quartiers Nord, coordinateur de la délégation. Les engagés exigent des actes concrets. Le vrai soutien, il est démontré en bas des marches, sous les pins, par ceux, salariés ou retraités, qui ont pris la peine de porter un élan, de créer un rassemblement.
Les demandes sont claires :
- l’arrêt du démantèlement de l’hôpital Nord qui, à l’image de tous les hôpitaux publics de France, est criblé par le manque de personnel ;
- l’abandon de la restructuration des services postaux, plusieurs facteurs du 15e arrondissement voient leur emploi mis sur la sellette ;
- le retour du raffinage à Saint Louis Sucre, délocalisé par l’actionnaire allemand, malgré plusieurs centaines de millions d’euros de dividendes engrangés ces dernières années grâce à l’usine phocéennes.
Concernant le soutien précédemment évoqué, les Saint Louis Sucre savent à quoi s’en tenir. Fabien Trujillo, délégué CGT : « Il y a sept ans, quand les galères ont commencé, Samia Ghali nous avait dit qu’elle viendrait nous voir. On l’attend toujours. ». La mairie et le site industriel se trouvent pourtant dans la même rue…
La délégation obtient tout de même la programmation d’une table ronde avec des représentants de la mairie de secteur, des conseils départemental et régional, des députés et sénateurs des quartiers concernés. Également prévue, une réunion avec les élus locaux et la direction de l’AP-HM.
La mairie a également fait la promesse d’un courrier faisant part des revendications, adressé aux ministères concernés et signé par Samia Ghali. La missive devait être envoyée en début de semaine. A ce jour, les militants n’ont reçu aucun retour. Ce qui ne les empêche pas de poursuivre leur combat quotidien.
Romain Truchet
| Communiqué de Presse CGT Mercredi 6 mai 2015, aux côtés des salariés, l’Union Locale CGT des Quartiers Nord, rejointe par Solidaires, le P.C.F, le Parti de Gauche, Rouges Vifs, Quartiers Nord/Quartiers Forts, se sont rassemblés devant la mairie de secteur des 15e et 16e arrondissements de Marseille. Une délégation a été reçue par le 1er Adjoint de la mairie de secteur et la Directrice de Cabinet de Samia GHALI. Nous avons interpellé la Sénatrice/Maire concernant la situation préoccupante que vivent les salariés et la population de nos quartiers : un taux de précarité et de chômage supérieur aux moyennes nationales, un accès aux soins détérioré ne pouvant plus répondre aux besoins des populations et des Services de Publics et Sociaux démantelés. Nous voulons travailler et vivre dignement dans les Quartiers Nord. Apporter des réponses aux besoins de la population, des salariés, des jeunes, des retraités, des privés d’emplois, c’est maintenir et développer nos industries (St Louis Sucre), notre Hôpital Nord, nos Services Publics et Sociaux (Poste, Caisse Primaire d’Assurance Maladie). Cela passe par d’autres choix politiques que ceux qui sont faits et qui ne font qu’augmenter le chômage et livrent les Services Publics à l’appétit des marchés financiers. Il faut en finir avec les milliards de cadeaux en tous genres faits au patronat. Cet argent doit servir au développement et à l’investissement industriel (St Louis Sucre). Il faut en finir avec les politiques de rigueur qui entrainent des coupes budgétaires dans tous les Services Publics. Les moyens doivent être donnés aux Services Publics pour assurer leur mission (Hôpital Nord, La Poste). Nous avons interpellé la mairie de secteur autour de la campagne départementale que la CGT des Bouches du Rhône lance : « pour vivre et travailler dignement dans les Bouches du Rhône, exigeons un plan d’urgence pour l’emploi ». En ce sens, NOUS DEMANDONS :
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A n’en pas douter ce rassemblement a constitué un très bon tremplin pour la fête de la convergence des luttes du 30 mai prochain, la fête des dix ans de Rouge Midi, aux Moulins Maurel :
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