Démanteler les hôpitaux publics nuit gravement à la santé !

mercredi 20 mai 2015
par  la_peniche
popularité : 3%

À Marseille, les attaques concertées contre l’hôpital Sainte Marguerite et l’hôpital Nord démontrent si besoin était que les élus municipaux acceptent docilement la fermeture progressive des services public de santé. Pourquoi ? Parce que le gouvernement a décidé de réviser la carte hospitalière au nom du seul objectif de rentabilité. Pour eux, la santé est une marchandise !

Après le vote de la loi « Hôpital, Patients, Santé et territoires » (HSP) dite aussi « loi Bachelot », les nouvelles agences régionales de la Santé (ARS) ont reçu l’ordre d’organiser les fermetures progressives de services et au final de faire disparaître des hôpitaux entiers.

C’est exactement se qui se passe en ce moment pour les deux hôpitaux marseillais concernés. L’objectif est clair et conforme au traité de Lisbonne pourtant rejeté par une majorité de français en 2005 : offrir en pâture le service public de santé français aux assurances cosmopolites et groupes privés internationaux qui sauront nous faire payer au prix fort leur exigence de profits.

Urgences hospitalières saturées, cliniques florissantes, franchises médicales …

Hier premier pays du monde en matière d’offre publique de santé, la France a rétrogradé au 9e rang mondial [1] et ce n’est pas tout. Le système de santé de notre pays n’est pas très efficace si l’on considère les 3 critères suivant : espérance de vie, coût par habitant et part du PIB. Selon ces critères a France est au 19e rang mondial [2]

Car si le résultat de notre politique de santé est plutôt satisfaisant (l’espérance de vie française est la 10e plus élevée au monde), son coût est particulièrement élevé pour la collectivité : les dépenses de santé représentent 12,5% du PIB, le quatrième rang mondial sur ce critère. Et ça pour la plus grande satisfaction de l’industrie pharmaceutique et des cliniques privées.

Il faut remarqué que le système américain que l’on ne cesse de nous vanter et vers lequel l’Union Européenne et le gouvernement français nous entraînent, avec ses assurances privées n’arrive qu’en 46e position avec un coup de la santé de 8 608 dollars (7 745 €) par habitants par an. Ça, c’est une réussite capitaliste qui n’intéresse que les actionnaires, ça c’est l’exemple type de la marchandisation de la santé que nous devons refuser.

L’hôpital Sainte Marguerite à Marseille.

Renaud Muselier achète pour 320 euros le mètre carré dans l’hôpital Sainte Marguerite


Source Médiapart

Le politicien médecin promoteur Renaud Muselier joue donc de ces casquettes et ne craint pas l’empilement des trois.
A ce propos, le président de l’UDR réclame une enquête sur la vente, en 2008, de terrains de l’hôpital Sainte Marguerite à deux cliniques privées dont celle du député UMP Renaud Muselier, la clinique Saint Martin [3].
C’est Jean-Claude Gaudin, sénateur maire de Marseille et président du CA de l’AP-HM, qui a paraphé l’acte, bouclant un processus houleux.

A l’origine, en 2004, une location était envisagée. D’ailleurs, le 18 avril 2008, un bail de 70 ans était établi pour 50 000 euros de redevance annuelle. Mais un mois plus tard, c’est une vente qui est scellée. Contre l’avis du comité technique d’établissement réuni le 18 juin 2008, dont un membre ne manquait pas de s’interroger en séance sur « les dessous de ces tractations » alléchantes pour des « requins », rigolant déjà sur une sous-évaluation « dans une zone où le prix du mètre carré ne cesse de flamber comme celui du pétrole ».

Le quotidien La Marseillaise a fait l’écho de cette affaire, le 12 août 2010 dans un article intitulé : La vente contestée de terres très hospitalières.

Le secteur de la santé français attire des capitaux internationaux en attente d’une vague de privatisation.

Ainsi, à Marseille, non content d’appliquer les directives d’austérité gouvernementales de démantèlement des services publics, le comportement rapace de certains élus de notre ville n’est pas pour nous rassurer, puisqu’ils organisent des opérations immobilières sur les ruines des hôpitaux publics et des sièges de la Sécurité Sociale [4](exactement comme le souhaitait Nutrixo avec les grands moulins Maurel).

L’hôpital Nord de Marseille

Seul l’argent les intéresse, ils n’ont que faire de la population. Les cliniques privées sont d’ailleurs dirigées par des financiers sans préoccupation de santé publique.

Le gouvernement socialiste, comme le gouvernement UMP avant lui, met en place une santé payante. La santé n’est plus un droit c’est une marchandise. De plus en plus de professionnels (dont beaucoup s’installent dans des zones franches [5].) optent pour les dépassements d’honoraires (secteur2) avec la bénédiction du gouvernement. Le prix des consultations comme le nombre de médicaments dé-remboursés ne cessent d’augmenter.

Les franchises médicales alourdissent encore la facture, et nombre de personnes qui renoncent aux soins médicaux augmentent dramatiquement [6].

Ainsi dans la France de Hollande et de l’Union Européenne, mieux vaut être riche et en bonne santé. Mais la santé n’est ni un luxe pour les riches, ni une marchandise pour les profiteurs.

La santé c’est l’affaire de toutes et de tous. Défendons avec acharnement les hôpitaux du Sud et du Nord de Marseille en mettant constamment les élus de cette ville devant leurs responsabilités. Car une autre politique de santé est possible. La France est un pays riche qui peut et doit souverainement décider que la santé des citoyens passe avant les directives de Bruxelles.

Et n’oublions jamais que s’ils ont des milliards, nous sommes des millions !

La_peniche


[3Sur l’année 2014 elle réalise un chiffre d’affaires de 22 405 800,00 €.
Source : http://www.societe.com/societe/sa-clinique-saint-martin-065804064.html

[4lire l’article : Sécurité sociale et santé : À Marseille, la grande marchandisation a commencé http://www.rougemidi.fr/spip.php?article8896

[5Les cabinets implantées ou devant s’implanter dans ces quartiers bénéficient d’un dispositif complet d’exonérations de charges fiscales et sociales durant cinq ans

[6ils étaient 10% en 2006, 16,5% en 2011, 27% en 2012 et 33% en 2013[[source Institut CSA



Commentaires

Sites favoris


20 sites référencés dans ce secteur