A Marseille le FN ça ne passe pas

samedi 12 septembre 2015
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Les médias en ont tellement peu parlé que nous avons trouvé juste de mettre ce compte-rendu dans la rubrique PAS VU A LA TELE

Tout un chacun a été largement informé de la dispute entre un père et sa fille et qui était censée nous tenir en haleine tout le week-end en marge ou au coeur des universités d’été du FN des 5 et 6 septembre derniers.

Mais qui a été informé des réactions marseillaises à cette initiative dans une ville que le FN tente particulièrement de séduire depuis des années ? Pas grand monde à en voir les titres et les unes journalistiques...

Pourtant pour nombre de marseillais il n’était pas question de laisser passer cela dans l’indifférence.

VISA 13, regroupement de syndicats, d’associations et d’organisations politiques, avait choisi de tenir une conférence de presse le matin du 5 septembre à 11h devant un lieu hautement symbolique, la mairie du 13/14 tenue depuis les dernières municipales par le FN. Voici le texte commun de l’appel à cette conférence :

Mobilisation contre les Universités du FN à Marseille le 5 et 6 septembre 2015

TOUTES ET TOUS UNI-E-S CONTRE LE FN et l’extrême-droite

Pour la deuxième fois en 3 ans, le Front National a élu domicile à Marseille pour ses Universités d’été.
Le choix de notre ville n’est pas anodin. Le Front National, poussé par sa percée électorale aux européennes et aux municipales, poursuit sa stratégie d’implantation. Leur objectif étant de gagner les élections régionales.

Cette montée des idées d’extrême-droite s’inscrit dans une progression réactionnaire qui touche notre pays et d’autres pays européens. Mais cette progression du FN a aussi pour cause la multiplication des politiques d’austérité, des politiques sécuritaires, racistes et anti-migrants menées par les différents gouvernements qui se sont succédé ces dernières années. Ces politiques, relayées au niveau local, ont renforcé les inégalités, cassé les acquis sociaux, démantelé les services publics facteurs de redistribution sociale. Elles ont provoqué le recul de l’emploi public et privé, dégradé les conditions de vie et de travail du plus grand nombre. Ces politiques accompagnées au niveau local par des pratiques clientélistes, par la corruption ont renforcé la désillusion, et le rejet du politique.

C’est cette misère sociale, cette exacerbation qui nourrit le terrain de l’extrême-droite, et renforce les idées racistes xénophobes, sexistes, ou contre les personnes LGBTI (Lesbiennes, gays, bisexuels, transexuels, queer, intersexués).

Dans ce contexte propice, le FN se développe en se faisant passer pour un parti anti-système au service des travailleurs et des plus démunis. Et les nombreuses affaires politiques alimentent ce discours.
Or malgré sa posture soi-disant sociale, et sa stratégie de dé-diabolisation, le FN reste avant tout un parti d’extrème-droite, qui représente un danger pour la démocratie. Le FN demeure le pire ennemi des salarié-e-s, en se servant de la colère populaire à ses propres fins. En aucun cas, ce parti ne remet en cause le système Économique actuel, au service du patronat et du monde de la finance.

Non, le FN ne défend pas l’intérêt des salarié-e-s, des privé-e-s d’emploi, des retraité-e-s , des jeunes. En prônant le concept de préférence nationale, il tente au contraire de les diviser pour les affaiblir et ainsi soutenir ceux qui sont responsables de cette situation.

Dans les mairies détenues par le FN, la préférence nationale, concept particulièrement raciste et xénophobe, se traduit par des refus de subventions dans le domaine social, les attaques contre la liberté d’expression, les mesures discriminatoires ainsi que les augmentations de salaires pour les maires en question. Ces politiques attestent du caractère fondamentalement national-réactionnaire et anti-social du FN.

Nous, militant-e-s associatifs, politiques, et syndicalistes, tenons à l’occasion de la tenue des universités du FN, à réaffirmer notre détermination à faire barrage à l’extrème-droite, par une lute collective, unitaire, contre l’austérité, par une autre répartition des richesses.

Premiers signataires : ATTAC 13, CAFE (Collectif Antifasciste de l’Étoile, de la fac St Jérôme et Château Gombert), Collectif Marseille 13/14 de veille et de lute contre l’extrème droite, Ensemble 13, FSU 13, MRAP 13, MSED, NPA 13, PCF 13, Rouges Vifs 13, Solidaires 13, UD CGT 13, VISA 13

Parallèlement, l’UD CGT diffusait la déclaration ci-dessous dans toutes les entreprises du 13 où elle est présente.

Communiqué de l’Union Départementale CGT 13

Le Front national est l’ennemi du progrès social et du vivre ensemble

Parce que l’extrême-droite et le front national sont des ennemis historiques du mouvement ouvrier.

Depuis plusieurs années l’extrême-droite tente de séduire l’électorat salarié, les jeunes, les privés d’emploi, les retraité-es, dans les Bouches-du-Rhône, elle veut asseoir une nouvelle « légitimité ». C’est pour cette raison que le front national organise à nouveau ses universités d’été à Marseille les 5 et 6 septembre 2015.
Le discours de l’extrême-droite s’adapte aux circonstances et particulièrement au sentiment de révolte légitime d’une partie de la population face aux promesses non tenues et aux politiques d’austérité.

L’extrême-droite fait feu de tout bois en tentant de récupérer cette colère et s’autoproclame « anti système » et « patriote » !

Mais ne nous y trompons pas.
L’extrême-droite, quel que soit le sujet -délocalisations, chômage, casse industrielle, éducation, protection sociale, sécurité, fiscalité, laïcité, droits des salarié-es, droits des femmes, égalité, justice, environnement, etc…- renvoie les causes sur des boucs émissaires pour mieux satisfaire les intérêts de la bourgeoisie et du patronat.
« Patriotes » ? Chaque fois que, dans l’histoire, la Nation et la République ont été dans l’épreuve, l’extrême-droite a pris fait et cause contre la Nation et la République !

Les patriotes, c’était le groupe Manouchian, pas Pétain, ni Laval, ni le grand patronat !

« Anti système » ? Chaque fois qu’elle est à la manoeuvre, l’extrême-droite bâillonne la démocratie et la liberté tout en confortant le système capitaliste par des mesures liberticides !Anti système, ce sont celles et ceux qui luttent pour préserver et gagner des droits, pour le progrès social !

Rappelons ici, que le front national qualifie « d’émeutiers » les salarié-es et les jeunes qui sont descendus dans la rue pour défendre la protection sociale et la retraite à 60 ans.

Rappelons ici, qu’en PACA, au Conseil Régional, seule l’extrême droite n’a pas voté la motion de soutien aux salariés de Fralib qui ont lutté pendant 1 336 jours contre la délocalisation de l’activité de la multinationale Unilever en Pologne.

Rappelons ici, qu’en PACA, l’extrême droite n’a pas voté contre le traité de libre-échange transatlantique (TAFTA) et son cortège de mesures néolibérales.

Rappelons qu’ici, en PACA, l’extrême-droite s’est opposée à un voeu pour le maintien des emplois et des activités industrielles dans lequel était notamment inclus l’avenir de 600 emplois à la SNCM.

Rappelons ici, que pour l’extrême-droite -comme pour le Medef-, le travail est un coût, alors que pour nous il est le seul créateur de richesses. La richesse créée ? L’extrême droite veut la partager avec les actionnaires !

Rappelons ici, l’assassinat du jeune Ibrahim Ali par des colleurs d’affiches du front national en 1995 et l’opposition du front national en 2013 à faire du 21 février une journée de lutte contre le racisme...

Rappelons enfin, la haine de l’extrême droite contre les droits des salariés à l’entreprise et bien sûr contre le syndicalisme porteur d’émancipation, d’égalité et de fraternité.

L’UD CGT13 avec ses Syndicats, avec ses valeurs de solidarité et de fraternité, mettra tout en oeuvre contre la banalisation des idées de l’extrême-droite et continuera à faire vivre le « tous ensemble » dans les luttes pour la défense des droits des salarié-es, des jeunes, des retraité-es, pour une société plus juste, plus humaine.

Marseille le 2 septembre 2015

Enfin, l’aprés-midi, à l’initiative d’associations de quartiers soutenues par Rouge Vif 13 avait lieu une manifestation de protestation sur la base du texte d’appel ci-dessous. Combien étions-nous ? Pour ceux qui connaissent Marseille on peut dire pour donner un ordre de grandeur que le cortège occupait la totalité de l’avenue du Prado (à l’exception de la voie des bus remontante) soit 5 voies sur six et ce sur plusieurs centaines de mètres. On peut donc sans exagérer parler de près d’un millier de personnes [1]

Manifestation où la jeunesse était présente en masse, déterminée, sereine et lucide comme en témoignaient les slogans et le texte ci-dessous.

CONTRE LA MONTÉE DES FASCISMES !
CONTRE LES LOIS RACISTES ETCURITAIRES :
SISTANCE POPULAIRE !


Pour la deuxième fois en 3 ans, le Front National a élu domicile à Marseille pour ses universités d’été. Poussé par sa percée électorale aux municipales, le choix de notre ville n’est pas anodin. En effet, il s’inscrit dans une stratégie d’implantation dans l’espoir d’une victoire prochaine lors des élections régionales.

Rien de surprenant que Gaudin et ses amis permettent au FN d’organiser son week-end universitaire à Marseille. Il suffit de se rappeler certains mots prononcés par cet élu ; par exemple :« Le Marseille populaire, ce n’est pas le Marseille maghrébin, ce n’est pas le Marseille comorien. Le centre a été envahi par la population étrangère, les Marseillais sont partis. Moi, je rénove, je lutte contre les marchands de sommeil et je fais revenir des habitants qui payent des impôts ».

Il défend ouvertement sa guerre contre les pauvres et les précaires par une gestion raciste et sécuritaire des quartiers populaires et des populations immigrées.

Rappelons également que le PS et ses affidés ont joué pleinement leur rôle dans cette politique xénophobe et autocratique :

  • - Au niveau national : libéralisme à outrance, austérité, chasse aux Rroms, communautarisation du discours, mèpris des classes populaires. Un PS qui affiche une indifférence mortelle face au sort des migrants qui fuient leur pays post-colonisés, et ne propose comme solution que la répression lorsque ceux-ci arrivent sur le territoire français (Vintimille, Paris-La Chapelle, Calais ...).
  • - Au niveau international : le développement d’une ingérence militaire et économique colonialiste notamment en Afrique. Hollande et Valls, à l’instar de leurs homologues européens et américains, n’hésitent pas à signer des contrats de ventes d’armes aux dictateurs-marionnettes qu’ils font et défont, car seul prime le maintien de la domination des pays occidentaux dits démocratiques et civilisé ».



Un PS qui brille encore plus au niveau local : clientélisme, corruption, etc. Leur seule stratégie actuelle étant le chantage électoral comme dernier rempart, et/ou la distribution de subventions.

Refusons la résignation. L’espoir est dans nos luttes.

Pour un Marseille Solidaire, Pour un Marseille Populaire et multiculturel.
Pour que notre ville reste une terre d’accueil et d’entre-aide.

Contre l’idée d’une ville aseptisée et renfermée sur elle-même.
Parce que nous, Marseillais-e-s, venons tou-te-s d’ailleurs,

Afin de prouver que la Marseille rebelle que nous aimons existe toujours,
et est toujours debout.

- 
Action Antifasciste Marseille, Collectif Nosotros ; Solidarité Palestine-Marseille ; FUIQP Sud ; Survie 13 ; Collectif RAGE ; UJFP ; La Voix des Rroms ; Association Locataires St barthélemy ; Alternative Libertaire ; Mille Babords ; Rouge Vif 13


[1et non 300 comme indique La Provence dans un tout petit article qui contraste avec une Une consacrée à la querelle père-fille.



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