Avant l’assemblée générale de l’ANC. Antoine, on a besoin de toi.

samedi 9 janvier 2016
par  Alain Chancogne
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À propos d’une enquête du CEVIPOF (lire dans le journal Sud Ouest par exemple) qui montre que le vote FN progresse chez les fonctionnaires (que l’on croyait sans doute à tort de gauche) et surtout chez les policiers et les militaires (que l’on savait majoritairement de droite depuis toujours).

Antoine,

Je te lis régulièrement, nos convergences et divergences sont actées et malheureusement j’ai plus de chance de te claquer la bise en passant un jour à Montpellier que samedi prochain à PARIS [1].

Où quelques amis tenteront modestement de réfléchir pour dépasser nos constats et avancer vers un début de reconstruction d’un courant communiste « trans-partisan ».
Sachant que tu ne t’offusques pas de mes critiques, permets moi de saucissonner un ou deux morceaux de ton texte.

J’entends bien que le FN marque des points !

Et comment les fonctionnaires seraient ils immunisés contre la montée du "pétainisme ambiant", de la façon dont des idées à faire hurler les militants que nous sommes, sont désormais banalisés, que ce soit au niveau social, démocratique et "humain", tout bêtement ?
Mais je crains - excuse ma franchise - que tu enfonces un peu ce clou "à la mode" qui tend à en rajouter sur un fait objectif : depuis 10 ans le FN ne dépasse pas les 15 pour cent des inscrits !

Tu notes fort justement (je surligne) :

  • Le constat terrible que fait ce rapport d’un basculement dont il faut envisager, sous réserve d’autres confirmations sondagières et analytiques où la question décisive de l’abstention, passée à la trappe ici, serait intégrée, qu’il est historique, doit amener à dépasser impérativement l’accablement indui.

Oui, ANTOINE.

  • -Si nous ne nous appuyons pas sur le fait que, fonctionnaires ou pas, les salariés s’abstiennent politiquement, que notamment les 18/24 ne votent qu’à 25 pour cent,
  • -Si nous ne rappelons pas que dans la fonction publique, chez les employés, des salariés -y compris en n’oubliant pas ce que nous appelions le " lumpen prolétariat", ont toujours voté à droite et se "droitisent" en passant maintenant au vote FN.

Alors, on alimente objectivement l’argumentation "Oula la ! les fachos sont au porte du pouvoir..."  

Et du coup, "on" sert la soupe à Hollande qui a besoin de faire faussement croire qu’on est à la veille d’une espèce de 1933 à la française, afin que cela permette une mobilisation des urnes au nom du "moindre mal" PS, voire, d’une "union nationale", "une grande coalition" pour que le capital en crise, "gagne du temps" et retarde l’heure de l’affrontement radical.

C’est ce qui est en lente préparation au travers des "récups" d’émotions post attentats et des ballons d’essai aux dernières régionales (voir le virage "gaulliste, le thème des "valeurs" que des BERTRAND ou ESTROSI, ont pu développer tandis que le PS appelait à une espèce de sursaut style "22 avril".

Autant que je parle clair.

Tu notes aussi :

  • Cet et investissement dans le FN joue-t-il contre la gauche ?
  • Il ne joue pas tant contre la gauche socialiste, qui obtient encore des scores honorables en 2015, ni contre les écologistes, que contre le Front de gauche et l’extrême-gauche qui s’effondrent.

C’est évident.

Mais, selon moi, tu en tires une conclusion "discutable car "tu écris :

  • Que cette note sur la pénétration de l’extrême droite dans les fonctions publiques serve d’avertissement sur ce qu’il en coûte de ne pas assumer pleinement, avec toutes les difficultés que l’on peut imaginer mais qui ne seront jamais aussi grandes que celles que nous vivons maintenant, que l’on ne peut tricher sur l’urgence de reconstruire l’espoir à gauche en jetant à la poubelle tout ce qui, de près ou de loin, nous assimile à la "gauche" !

Pour moi et plus simplement :

 L’absence de riposte de classe à la hauteur des attaques sans précédent contre nos droits, l’absence de mobilisation alors que le pouvoir instrumentalise les "peurs" pour renforcer l’arsenal répressif, ne peut pas s’analyser sans revenir à la question CLE ...

Tant que l’esprit de révolte, de résistance, de perspective du bonheur que nous appelons le COMMUNISME, ne sera présent qu’en terme de "nostalgie" pour quinquas, sexa, septa, voire nonagénaires lors d’une splendide émission de Drucker sur FERRAT ...

Tant que la jeunesse ne pourra pas se sentir concernée par la politique (y compris abordée avec la sincérité qui est la tienne, tout autant que la mienne) nous resterons au milieu du gué, et nous finirons noyés 

Dans la quasi totale indifférence de ceux qui souffrent 

C’est à dire les travailleurs plus ou moins en précarité d’emploi, chômeurs, jeunes de nos "cités", retraités etc.

Si nous voulons , toujours pour paraphraser Gramsci, "flinguer" les "monstres" qui naissent quand l’"ancien se meurt" et que le "nouveau tarde à naitre", alors ANTOINE il faut que nous puissions TRAVAILLER ENSEMBLE !

Que nous soyons porteurs de graines qui ne germeront que si nous les semons !

Il faut une lutte idéologique sans tabous pour briser cette fausse barrière de 2015, qui séparerait je ne sais quelle GAUCHE(???) et la DROITE.

Tu trouveras que j’insiste lourdement mais :

Quand souffle l’esprit de la résignation avec les odeurs fétides du lepénisme "dédiabolisé et récupéré en pensée « normale », alors, tout en estimant, selon ses engagements, que le NPA34 ou les Rouges VIFS 13 , doivent continuer de vivre, il faut que nous mettions au grenier le souvenir de nos bagarres de banderoles, nos anathèmes, nos esprits de "chapelle".

Il importe que nous nous re-récitions, tous ensembles, les vers inoubliables et actuels d’ARAGON :

Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au cœur du commun combat

Avant qu’il n’y aie plus de blé, mon CAMARADE.

Amitiés

Alain Chancogne


[1Assemblée Générale de Création de « l’Association des Communistes de France » le 16 Janvier prochain à Paris.



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