80 ANS après le FRONT POPULAIRE, 48 ans après Mai 68, 35 ans après 81 quelques « MAIS » sur ces MAI qu’on célèbre.

mardi 3 mai 2016
par  Alain Chancogne
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On ne construit aucun FUTUR en se contentant de réciter, de commémorer le passé sans en tirer quelques enseignements.
Utiles pour qui entend participer de la construction du FUTUR !

Les lecteurs de ROUGE MIDI sont des camarades qui n’ont certainement pas besoin qu’un passionné d’Histoire des luttes vienne leur « re-re-raconter » ce que furent les journées de cet affrontement de classes déterminant, des occupations, des acquis arrachés au patronat d’alors, tout ce qui dans la mémoire collective restera à jamais « LE FRONT POPULAIRE ».

Inutile aussi de revenir sur la façon dont un BLUM et autres socialistes purent, un an après, contribuer à briser l’élan populaire, en appliquant loyalement ce qui est dans la nature de la Social Démocratie : Ne pas se couper des masses en lutte , accompagner - c’était alors possible - des réformes progressistes tout en veillant à ce que jamais, la RÉVOLUTION n’ abolisse le système capitaliste !

C’est ainsi qu’on peut, par exemple, se faire acclamer le 14 juillet 36 par des travailleurs et concocter des « pauses sociales » pour servir une classe d’exploiteurs dont le mot d’ordre était : plutôt HITLER que le FRONT POPULAIRE, pour les élections de mai 36.

C’est ainsi qu’on peut organiser dès le 18 juillet des meetings enthousiastes, avec le PC d’alors (PC-SFIC qui ne deviendra PCF qu’en 1943) et, avec l’ensemble des gouvernements « occidentaux », tirer dans le dos du peuple espagnol au nom d’une « non intervention » qui fit ricaner Hitler et Mussolini.

Mon propos vise à poser en réflexion deux trois questions d’actualité.

J’utilise la forme interro-négative volontairement, car mes propres réponses sont plus ou moins connues des habitués, et de toutes façons sans véritable intérêt pour la réflexion.

En vrac :

  • Dans le mot d’ordre de « FRONT PIPULAIRE » (il est d’origine communiste ) n’ y a t-il pas , déjà, une sous estimation du BESOIN de ne jamais oublier que ce sont les MASSES qui écrivent l’Histoire plus que des accords partisans de sommet ?
  • N’est-il pas significatif que ce fut la Direction du PC qui dans le « Programme commun » de l’époque (baptisé programme de Rassemblement Populaire ) qui s’opposa à ce qu’on inscrive des nationalisations qui selon le BP du PCF aurait « effrayé » des couches d’électeurs modérés qu’était censé représenter le Parti radical ?
  • De façon provocatrice (mais « on me connait »), est ce que, tous comptes faits n’est ce pas une « bonne chose », pour ce que fut la suite des élections, que au sein de la Direction, le PC ne participant pas au Gouvernement, se soit senti à l’aise pour objectivement, être à la tête du mouvement social ? De par un engagement extraordinaire de ses militants au sein d’une CGT réunifiée mais où le courant dit « révolutionnaire » ne se fortifia pour devenir majoritaire QUE DANS la LUTTE de classes.
  • La façon dont les communistes furent le socle de la lutte antifasciste, qui fait que la France fut un des très rares pays parmi les plus développés en Europe ou la pire des réactions n’accéda pas au POUVOIR, sauf plus tard, grâce aux « munichois », à l’anticommunisme ouvrant un boulevard à l’offensive nazie sur ce continent.
  • Cette nécessaire mobilisation ANTIFASCISTE, qui nécessitait certes que se construise ce que le parti appela un FRONT Français, se combina t-elle toujours avec une boussole marxiste s’agissant de ne jamais lâcher sur les questions de rapport Capital/ Travail ?

Ces quelques interrogations, qu’on peut réfuter, ne sont elles pourtant pas dans ce que j’appellerais le « syndrome FRONT POPU » ?

Qui a conduit, pour ne citer que cette réalité historique, que le PCF a lié toute possibilité d’avancer progressiste, révolutionnaire, au besoin PRÉALABLE d’UNITÉ avec la SFIO devenue PS à ÉPINAY.

Étant entendu qu’il allait de « soi » que la démonstration, en actes du dévouement efficace des militants communistes, les assureraient d’un leadership à « gauche ».

Est ce que cette primauté à l’union programmatique, n’était elle pas une façon inconsciente alors de désarmer la Classe ouvrière ? En faisant de MAI 81, une victoire de « gauche », mais sans les occupations de 36, et avec une tragique et objective participation à ce qui restera comme « l’état de grâce » dont bénéficia MITTERRAND.

Partant de là, est ce qu’il est si étonnant que cela, que récidiviste d’une stratégie mortifère, les successeurs de Marchais, les HUE, GAYSSOT, BUFFET aient pu confier les clés de la place du Colonel Fabien à un Laurent ?

Et dans ces « mai(s) » si différents (36, 68, 81) est -ce que, in fine, MARX ne fut pas « un peu » oublié dans ce que de FONDAMENTAL il y a dans notre recherche de construction d’une société socialiste, d’un processus INÉDIT de communisme de ce millénaire ?

Et, subsidiairement, la « vague montante » ne se heurterait elle pas à la DIGUE du CAPITAL en CRISE et DONC logique, en s’arc boutant avec violence face aux colères populaires, si nous ne faisions pas en sorte que d’autres que les perroquets de la pensée dominante et surtout parce qu’UNIQUE, portent une parole communiste, avec fraternelle patience mais sans rien lâcher.

Évoquer le TEMPS DES CERISES implique de savoir que ce fruit contient aussi ses « noyaux ».

A ne plus avaler !

Alain Chancogne.



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