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lundi 6 juin 2016
par  Rouge Midi
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C’est presque par ces mots que s’est conclu le 3e débat de la journée lors de la fête de Rouge Midi ce samedi 4 juin à SCOP TI, quand Olivier LEBERQUIER a pris la parole. C’est vrai que cette usine on s’y sent chez nous. Certaines et certains d’entre nous n’y avaient plus remis les pieds depuis bientôt 2 ans, lors de la fête inoubliable du 4 juillet 2014. Alors évidemment quand on arrive ce sont des souvenirs qui affluent…et quelque uns regardent le toit en se rappelant certaines nuits mémorables…

Une fête qui a tenu toutes ses promesses. Nous savions dès le départ que le contexte général du mouvement en cours, la multiplication d’initiatives en ce début juin et aussi la localisation excentrée pèseraient sur la participation. Du moins le redoutions-nous. Eh bien cela est sans doute vrai, cela ne s’est pas senti et nous étions aussi nombreuses et nombreux que l’an passé, pour le 10e anniversaire, dans l’usine des moulins Maurel occupée.

Dès l’arrivée, les visiteurs étaient prévenus : tous les bénéfices de la fête iront à la caisse de solidarité avec les camarades en grève reconductible. Puis les stands s’égrènent à commencer évidemment par celui de Rouge Midi qui s’est enrichi cette année de la banderole ANC et ce n’est pas qu’un affichage mais bien la poursuite d’une démarche.

A ce stand d’ailleurs celles et ceux qui ne l’avaient pas encore fait étaient encouragés à participer à la votation pour le retrait de la loi travail et en fin de journée on comptait des centaines de bulletins remplis. Juste à côté les stands de livres où on pouvait entre autres acheter le livre « La fabrique du monstre » que Philippe Pujol était venu dédicacer et présenter en fin de matinée.

Un autre livre à acquérir sur la fête et dont Rouge Midi a gardé quelques exemplaires en dépôt, c’est le très beau livre tout en images sur le conflit historique à la réparation navale qui a permis le redémarrage de l’activité après 501 jours d’occupation. Toute la journée les camarades étaient sur leur stand, lieu de fraternité, de retrouvailles et occasion de parler plus en détail des retombées de leur lutte, retombées bien présentes et prometteuses sur le port et dont nous reparlerons.

Il y avait bien sûr la présence, avec ou sans stand, du comité chômeurs, de syndicalistes des entreprises de propreté, du syndicat de la CPAM, de la CGT des hôpitaux sud, du SYNPTAC CGT (Syndicat National des Professionnels du Théâtre et des Activités Culturelles CGT), des camarades de la SNCM, de TOTAL qui s’étaient arrachés de leur piquet de grève, de l’énergie, des territoriaux, d’Haribo, de la santé privée, de la chambre d’agriculture…Les camarades des moulins Maurel aussi étaient présents et leur stand était une première puisqu’ils venaient présenter l’association de soutien qu’ils viennent de créer « Pain sur la planche ».

Bien sûr aussi le stand désormais incontournable à Rouge Midi, des associations de solidarité avec la Palestine ainsi que celui de l’AAPPI (l’Association d’Aide aux Populations Précaires et Immigrées).

Bref un carrefour des luttes et de la solidarité.

Au chapitre des organisations qui ont répondu à l’invitation de Rouge Midi (le journal avait invité toutes les organisations et associations régulièrement en lutte ensemble et en particulier en ce moment contre le projet de casse du code du travail) on notait la présence de l’UD CGT représentée par Yann MANNEVAL, d’une délégation du SAF (syndicat des avocats de France) conduite par Laure DAVIAU, d’une délégation du PG conduite par Jean SICARD et de Lutte Ouvrière qui a tenu un stand toute la journée, possibilité qui était offerte à tous.

Dommage que la presse, pourtant largement invitée elle aussi, n’ait pas cru bon de se déplacer, même si nous avons eu le plaisir d’accueillir des journalistes connus et amis venus à titre personnel et qui regrettaient comme nous cette absence.

Le premier débat portait sur comment s’opposer aux guerres impérialistes de notre temps et il était suivi par une assemblée attentive et qui ne manqua pas de faire part de ses inquiétudes dans la situation actuelle.
Le deuxième portait sur le thème : « comment aider la Palestine aujourd’hui » et il fut l’occasion de nombreux échanges en particulier sur la criminalisation qui est faite en France de la campagne BDS. Les attaques contre celle-ci montrent d’ailleurs à quel point elle est efficace et redoutée.

Pour le 3e débat, le soleil commençant (relativement) à baisser put donc se tenir sur la pelouse. C’était le débat le plus attendu tant il est vrai que la situation actuelle de convergence visible des luttes met en relief l’importance du relais politique.

Kamel BEN AZOUZ n’ayant finalement pas pu se libérer, c’est Nicolas PEYRAUD, syndicaliste dans le secteur de la protection sociale et membre du PCF qui le remplaçait. Dans son introduction il faisait part des débats qui traversent actuellement cette organisation et la difficulté que lui-même, en tant que militant, sent à ce que ce parti colle aux luttes, en émane et s’en inspire. Un parti qui semble plus préoccupé par les échéances électorales que par la volonté d’ouvrir une perspective politique aux luttes et aux problématiques qu’elles posent en particulier sur la question de la propriété.

Ce sentiment était renforcé par l’intervention de Jean Marie ANGELI, syndicaliste à la CPAM qui ajoutait : « On a des projets syndicaux qui ne sont pas pris en compte par les politiques qui semblent bien loin de nous ».
Charles HOAREAU s’appuyait lui, sur l’exemple de la lutte des FRALIB, pour dire à quel point le politique ne pouvait se contenter de soutenir, mais devait se nourrir du syndical et vice versa.

A leur suite, et sans citer tout le monde, Fred ALPOZZO (SNCM), Patrick CANDELA (ex PCF et ancien de NESTLE), Bernard GLEIZE (Rouge Vif 13) et d’autres abordaient cette question de la nécessité de ruptures, ruptures avec des dirigeants qui se disent de gauche et qui n’ont plus rien de socialistes, rupture avec les traités de l’UE auxquels la France doit retirer sa signature, rupture avec les institutions de la 5e république dont l’un des derniers exemples et le 49-3.

Un intervenant abordait la question des pratiques à mettre en conformité avec les objectifs politiques affichés, un autre, prenant exemple sur ce qui se passe dans le domaine agricole et la manifestation historique qui s’était déroulée la veille au salon des agricultures à Salon de Provence, soulignait le courage qu’il faut aux salariés pour se battre contre le patronat et le gouvernement actuels qui n’hésitent pas à rogner tous nos acquis.

Le désir de se réapproprier le politique, ce qui n’est pas forcément simple dans la période actuelle, transparaissait dans toutes les interventions. Un petit clin d’œil dans l’intervention d’Olivier qui après son « Bienvenue chez vous » et son intervention à l’unisson des intervenants précédents, indiquait que SCOP-TI venait de recevoir le trophée RSE (Responsabilité Sociale des Entreprises) CARREFOUR pour les PME dans la catégorie de l’approvisionnement local. Et Olivier de conclure on va faire une photo avec Momo BEDHOUCHE du Carrefour du Merlan (DSC CGT sur le groupe) et Claudette MONTOYA (qui l’a précédé) pour montrer à tout le monde que le trophée est en de bonnes mains !

La plupart des participants au débat ayant abordé la nécessaire reconstruction d’un outil politique efficace pour prolonger les luttes, Charles HOAREAU concluait en expliquant que l’ANC, nouvellement créée, était justement là pour ça, dans le respect et la diversité des engagements de celles et ceux qui veulent construire le socialisme du 21e siècle. Il annonçait à cette occasion la sortie projet du Manifeste de l’ANC, en cours de discussion actuellement par les adhérent-e-s de l’association.

Puis la musique reprenait ses droits avec Caroline qui surprenait encore l’assistance par la qualité de son répertoire et de sa voix.
Les enfants, grâce aux CRAPULES et aux diverses animations n’étaient pas oubliés et ont passé une après-midi de fête.

Le soir c’est donc Isabelle DESMERO qui nous a fait la gentillesse de revenir nous faire chanter et admirer sa voix de soprano qui a conclu la partie musicale.

Enfin, comme prévu, c’est le 2e film des FRALIB qui a conclu la journée (et démarré la suivante !) : un moment d’émotion applaudi chaleureusement.

Un grand merci à celles et ceux qui se sont dépensés sans compter et que l’on ne va pas citer de peur d’en oublier, et merci bien sûr aux fralibiennes et fralibiens (excusez-nous on n’a pas encore bien intégrés le mot scoptistes !) qui ont permis avant, pendant et après que la fête soit belle en disant que c’était naturel, un renvoi d’ascenseur en quelque sorte après la solidarité qu’ils ont connu pendant leur conflit !

A l’an prochain et en attendant ... aux prochaines manifs !



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