Sept actions pour en finir avec la loi Travail

mardi 21 juin 2016
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Ni l’Euro de foot, ni les manipulations polico-médiatiques contre le mouvement social ne doivent nous détourner des impératifs citoyens d’aller jusqu’au bout pour obtenir le retrait de la loi Travail et de soutenir celles et ceux qui luttent courageusement pour tous les autres. Sept propositions d’actions simples et efficaces dans ce billet. Dont le partage d’une vidéo, à diffuser largement.

Parmi la série des 7 propositions qui suivent, les 5 premières sont des actions accessibles à chacune et chacun, qui ne coûteront que peu de temps, et en feront certainement gagner beaucoup. Les deux dernières impliquent un engagement physique, sans lequel aucune lutte sociale ne peut être gagnée.

1. DIFFUSER

Parce que l’engagement d’intellectuels qui se battent pour la vérité et la liberté est aujourd’hui vital à notre démocratie attaquée de toutes parts, écoutons Serge Halimi. Devant l’intersyndicale du Havre, le 3 juin dernier, le directeur du Monde diplomatique a prononcé un discours important. Il mérite d’être entendu et largement diffusé. En 13 minutes, avec des mots justes et des idées fortes, l’auteur des Nouveaux chiens de garde a exprimé tout ce que nous devons savoir sur la loi Travail et son monde. « Les résistances ne cessent pas », nous dit-il. Merci Serge Halimi ! Pour ne pas oublier ce qui est en jeu avec cette loi inique, pour informer inlassablement le plus grand nombre, regardons, partageons largement et recommandons cette vidéo !

(Source Fakirpresse)

2. PARTICIPER

Parce qu’ils se battent pour tous les citoyens et l’intérêt général, parce qu’ils le font avec courage et détermination, parce qu’ils méritent notre solidarité financière, soutenons les grévistes en participant au pot commun. Modeste ou généreux, votre don les aidera à tenir dans la durée, motivera d’autres salariés à entrer dans la grève et compensera les pertes de salaire qu’ils subiront. Cet appel s’adresse à tous les citoyens, mais en particulier à tous les fonctionnaires opposés à la loi Travail qui ne sont pas en grève et qui savent pourtant qu’ils subiront le mêmes régressions sociales que les salariés du privé.

3. VOTER

Parce que nous sommes majoritaires à refuser la loi Travail, parce que nous avons été plus de 1,3 millions à signer la pétition Loi travail : non, merci !, parce que nous devons être encore plus nombreux à exprimer notre refus, participons à la votation citoyenne initiée par CGT, FO, FSU, SOLIDAIRES, UNEF, UNL et FIDL. Nous ferons ainsi la démonstration, contre ceux qui mentent et manipulent, que nous sommes le nombre et que le gouvernement est illégitime à décider contre le peuple.

4. BOYCOTTER

Parce que les médias mainstream insultent les grévistes, manipulent l’opinion, truquent les sondages, dénaturent les débats, abîment le pluralisme et constituent autant d’armes de destruction massive de l’intelligence citoyenne, initions une campagne de boycott des chaines de télévision, des radios et des journaux qui se comportent comme des relais idéologiques serviles et mensongers du gouvernement ! Ils soutiennent la loi Travail sur ordre des patrons propriétaires de ces médias, lesquels font partie des dix premières fortunes de France. Mode opératoire : zapper les chaines idéologiques, soutenir la presse indépendante, préférer l’audiovisuel public (France Culture, France Inter, France 24, France 3…), ou même éteindre son téléviseur. Oui, éteindre son téléviseur, c’est faire un geste d’écologie sociale et politique et c’est aujourd’hui une mesure de salubrité mentale contre un abrutissement généralisé.

5. CONVAINCRE

Parce qu’une chaine citoyenne des luttes est plus forte que la lutte capitaliste des chaines, parce que l’intelligence et la solidarité sont plus contagieuses que la bêtise et l’égoïsme, persuadons 5 personnes autour de nous (dans et hors de notre entreprise) de mettre en œuvre les actions ici décrites. Convaincre 5 personnes qui en convaincront à leur tour 5 autres. Construire partout des réseaux de solidarité est le levier le plus fort pour gagner la bataille contre la loi Travail, une réforme synonyme de destruction des conquêtes sociales.

6. MANIFESTER

Parce que la rue appartient au peuple et que manifester est un droit qui ne souffre aucun état d’urgence et aucune exception, faisons des prochaines manifestations nationales une démonstration de force du mouvement social contre la loi Travail et son monde. A celles et ceux qui sont trompés par la fabrique de la violence dont le premier responsable est le gouvernement, il faut dire de ne pas avoir peur de manifester, car des citoyens qui craignent l’exercice d’une liberté fondamentale empruntent le chemin de la servitude volontaire.

7. SOUTENIR LES ROUGES EN SOUTENANT OU NON LES BLEUS

Parce que notre gouvernement, dans un prurit de dérive dictatoriale, a tenté de bannir des stades toute possibilité d’expression politique, parce que les salariés en lutte ne doivent pas être sommés de choisir entre la grève ou le foot, parce que les stades peuvent devenir des agoras de citoyens, saisissons-nous de l’Euro comme d’un amplificateur de mobilisation.

Antoine Perraud nourrissait récemment un vœu que nous devrions partager : « Et si des supporters devenus citoyens se saisissaient de l’occasion en or qu’offrent de telles foules rassemblées ? La (géo)politique en sortirait transformée… ».
L’insurrection ne viendra peut-être pas du stade, mais que ce lieu devienne un espace de réappropriation de la chose publique est un espoir auquel il faut donner corps. Alors, tractons devant les stades, déployons pancartes, ballons et banderoles en leur sein, sur travée et gradins ! LOI TRAVAIL NON ! LES BLEUS AVEC LES ROUGES ! Commentaires ici ouverts aux slogans et montages les plus inventifs !

Parlant de la naissance du politique dans la Grèce antique, une Grèce aujourd’hui détruite par la volonté d’une Commission européenne non élue, Hannah Arendt nous rappelait que « le langage et l’action » étaient considérés dans la démocratie athénienne « comme choses égales et simultanées ». « Cela signifiait, poursuivait-elle, non seulement que l’action politique, dans la mesure où elle ne participe pas de la violence, s’exerce généralement au moyen du langage, mais de façon plus fondamentale, que les mots justes trouvés au bon moment sont de l’action » [Hannah Arendt, Condition de l’homme moderne, Pocket, p. 63. Je recommande en particulier la lecture des chapitres 3 ("Le travail") et 5 ("L’action") de ce livre important.].

Sachons agir avec des mots justes pour défendre une cause juste. Les mots sont l’arme la plus noble des citoyens éclairés et des résistances vraies.

Pascal Maillard in Médiapart

PS : L’efficacité de ce billet qui propose des actions concrètes étant subordonnée à sa diffusion, merci de le relayer, si du moins vous en soutenez les propositions.

Transmis par la_peniche



Commentaires

Logo de Lagarde Jean Jacques
jeudi 23 juin 2016 à 12h59 - par  Lagarde Jean Jacques

Merci à la bonne utilisation des mots au service du peuple. Belle différence avec les journalistes à la « solde » des milliardaires possédant les machines à produire l’amidon pour les cerveaux. Bien évidemment, je fais suivre à tous mes correspondants et ce soir à la manif je distribuerai quelques copies.

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