L’esprit de Crazy Horse … anime le Dakota du Nord.

mardi 8 novembre 2016
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Crazy Horse ( Cheval Fou) Chef Sioux Oglala est né, en Amérique, vers 1841 dans le Dakota. Il ne signa jamais de traité avec le gouvernement des Etats-Unis et refusa de vivre dans une réserve. Il participa avec Sitting Bull (Taureau Assis ) à la bataille de Litlle Big Horn au cours de laquelle, le 25 juin 1876, trouva la mort le Général Custer et toute sa troupe du 7e régiment de cavalerie. Crazy Horse fut assassiné le 5 septembre 1877 alors qu’il discutait de son abandon de la guerre avec les autorités militaires de Fort Robinson.
« Mes terres se trouvent là où repose mon peuple » (citation de Crazy Horse).

Alors qu’en 2012, le gouvernement américain a accepté de dédommager 41 tribus, à raison de 1 milliard de dollars, pour cause de mauvaise gestion des terres et comptes des indiens . Alors que quelques 70 tribus continuent de lutter dans un litige vieux de plus de 100 ans sur l’exploitation de leurs terres ,des ressources pétrolières, gazières et minières , émerge une nouvelle lutte des Sioux dans le Dakota du Nord.

A l’origine de la mobilisation des Sioux et autres tribus indiennes, la réalisation d’un oléoduc de presque 1800 kilomètres, qui doit traverser 4 Etats et près de 200 cours d’eau pour permettre le transfert de pétrole lourd, extrait par la technique de Fracking, du Dakota du Nord jusqu’à l’état de l’Illinois. L’oléoduc passera par 33 sites archéologiques et à côté des sites sacrés des Sioux Lakotas.
Initialement, le tracé, qui devait traverser le Missouri une rivière de 4370 kilomètres et principal affluent du fleuve Mississippi long de 3780 kilomètres qui traverse la partie centrale des Etats-Unis, a été dévié pour risque de contamination des eaux de la ville de Bismarck capitale du Dakota du Nord . Il s’approche désormais des terres Sioux, à 800 m de la réserve de Standing Rock près du lac Oahe. Du Missouri dépend l’alimentation en eau potable non contaminée des indiens et de millions de personnes. Les Sioux ont déclaré être protecteurs et non manifestants.

Les Sioux dans leur lutte pour la protection de leurs terres et du milieu naturel rencontrent la répression des forces de police locales et des vigiles de la Compagnie Energy Transfer Partners qui construit l’oléoduc « Dakota Access ». Ils sont attaqués par des chiens féroces, arrosés de gaz piments, subissent des tirs à balles de gomme et quelques uns à balles réelles, la destructions de drones qui filmaient la violence de la répression , plusieurs dizaines de protestataires sont arrêtés puis libérés, la journaliste Amy Goodman est à son tour arrêtée pour avoir retransmis la manifestation dans son programme de radio et télévision « Démocratie Maintenant »…Les autorités assurent le bouclage des routes qui conduisent à la réserve , intimident par des contrôles et menaces les sympathisants qui désirent se joindre à la protestation. Voilà ce que subissent en 2016 les Lakotas descendants de Sitting Bull et Crazy Horse 139 ans après les dernières guerres Sioux.

La solidarité qu’ils reçoivent de toute part, dépasse de beaucoup la force de la répression . Des milliers de personnes sur Facebook manifestent leur soutien aux Sioux, plusieurs autres tribus du pays les rejoignent. La mobilisation de la Communauté Indigène d’Amérique Latine, s’ajoute à celle de L’ELZN et du Congrès National Indigène. Des messages de soutien viennent de la section des E.U du Mouvement de la Jeunesse Palestinienne, du mouvement activiste d’IMIDER au Maroc qui a également exprimé son soutien aux Sioux en les invitant à faire entendre leur voix lors de la COP 22 qui se tiendra en novembre à Marrakech.

Plusieurs partis politiques et mouvements écologistes se sont joints à la cause des Sioux Lakotas qui rencontre une audience mondiale avec des articles diffusés par les médias les plus importants.
Différentes personnalités d’Hollywood habituées, des luttes symboliques, comme Neil Young, Susan Sarandon, Leonardo Di Caprio, Ben Affleck se sont prononcés en faveur des Indiens.

Devant la popularité de cette nouvelle mobilisation des Lakotas, qui luttent pour le respect de leurs droits, de leur territoire, de leurs sites sacrés et de leurs lieux de sépulture, le président Obama a dû annoncer que des ingénieurs de l’armée examinaient la possibilité de modifier le tracé afin de préserver les terres sacrées des Indiens.
Des institutions Académiques et des ONG écologistes affirment que la protection des peuples indigènes est la clé pour sauver le monde de la crise environnementale.
L’information des institutions Rights and Ressources Initiative, Woods Hole Research Centre et World Resources Institute prétend motiver les gouvernements pour qu’ils reconnaissent les droits des terres indigènes et incluent une participation tribale dans leur plan d’action national.

Le combat du peuple Lakota est empreint de l’esprit de résistance manifesté par Crazy Horse tout au long de sa vie.

Alain Huertas
Le 7 novembre 2016.
Restrepo Valle del Cauca
Colombie



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