2e tour des élections présidentielles : nous aurons en face deux adversaires de classe.

lundi 24 avril 2017
popularité : 3%

Le verdict est donc tombé. Avant de pouvoir faire une analyse précise des chiffres et tirer tous les enseignements de ce scrutin quelques éléments à chaud.

Le taux d’abstention est fort et les partisans du refus de vote forment encore le premier parti de France. Cela est particulièrement vrai dans les quartiers populaires là où vivent celles et ceux qui ont le plus intérêt à un renversement du système. Ce refus de vote montre bien qu’il y a encore du chemin à faire pour redonner une perspective et un espoir au monde du travail et de la précarité.

Cet élément relativise grandement le résultat du candidat arrivé en tête à l’issue de ce premier tour en particulier quand on le rapporte au pourcentage des inscrits (18%) et plus encore quand on y ajoute toutes celles et ceux qui sont privés de droit de vote.

Cette victoire de premier tour est d’abord celle des médias qui ont consacré à leur poulain un matraquage médiatique sans précédent. Elle permet au PS (et à François HOLLANDE) désavoué par le peuple de trouver avec Macron une solution de raccroc qui fait de lui l’artisan du retour à la 4e république au temps de l’alliance des socialistes et de la droite.

Avec 3 candidats dans le carré de tête la droite et son extrême montrent à nouveau qu’elles sont fortes électoralement dans ce pays. Par-delà leurs idées, il est quand même rassurant que le candidat de droite pris la main dans le sac du pillage des fonds publics, ne soit pas au second tour.

L’élément nouveau, en l’absence de candidat communiste, est la forte progression du score de Jean Luc Mélenchon (+8%, + 3 millions de voix), candidature et programme dans lequel se sont reconnus nombre de militant-e-s du monde du travail, nombre de personnes des milieux populaires et qui ont vu dans cette candidature la possibilité de s’appuyer dessus pour aller plus loin et changer de système.

Au passage on peut noter que ce score aurait certainement été encore plus fort si Benoit Hamon n’avait pas maintenu sa candidature, voire ce dernier aurait permis à Jean Luc Mélenchon d’atteindre le deuxième tour. De ce fait, au vu du résultat final, Benoit Hamon et le PS sont objectivement les alliés de Macron.
On peut se demander quelle sera la majorité issue des législatives et nous pouvons déjà entrevoir les tripatouillages auxquels elles vont donner lieu à droite et au PS en tenue de camouflage.

Face à eux, il appartient aux forces qui affirment vouloir rompre avec le capitalisme de s’unir pour cette échéance.

Sans attendre, nous l’avions dit avant le premier tour, cela est encore plus vrai ce soir, tout dépendra de nos luttes.

Avec LE PEN (la candidate de l’extrême droite xénophobe et anti ouvrière) et MACRON (le représentant d’UBER et du CAC 40), le capital est assuré d’avoir un pouvoir a son service et cela nous impose dès le 1er mai de dire haut et fort que nous ne laisserons pas faire.

Dans l’immédiat nous appelons à renforcer rouge vif et l’ANC afin de contribuer à donner au pays l’organisation révolutionnaire dont il a besoin.

Le 23 avril 2017



Commentaires

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dimanche 30 avril 2017 à 08h07 - par  Fabrice Selingant le Rouge-gorge

On ne peut pas durant de longues années reprocher leurs choix aux élus et comme citoyen faire un choix (même un non-choix) et ne pas l’assumer devant l’avenir. Si la dédiabolisation a réussi un tant soi peu son coup, dans l’esprit de trop de gens, y compris des gens biens, préparez-vous, au mieux, à m’envoyer des oranges en prison. 2017 n’est pas hors du temps, et la France un pays d’où les risques de dictature seraient exclus. La liste est longue des pays de démocratie ayant glissé puis sombré vers des prisons où la presse ne peut être que soumise, où les opposants par milliers sont frappés, emprisonnés, torturés, assassinés.

L’ami poète turc, Ataol Behramoglu, que j’accueillais dans les années 1980 en France, universitaire prestigieux était condamné à mort dans son pays, pour une simple signature sur une pétition. Mon amie Dulcie September, représentante de l’ANC de Nelson Mandela en France, avec laquelle je lisais régulièrement mes poèmes avant ses interventions politiques fut assassinée ici, en France, et l’enquête sur les meurtriers et leurs complicités locales n’a jamais été menée...

Dans ma petite ville, je vois fleurir des autocollants nazillons des identitaires et des bombages à la peinture noire rayant le portrait d’Angela Davis, jusque devant le lycée.

Le danger est trop grand pour avoir des états d’âme, pour s’oublier dans des postures de pureté de sainteté révolutionnaire. Les circonstances exigent un vote, qui s’il ne nous plait pas, garantit au moins une part de démocratie, et de pluralisme. Mes états d’âme, tout le monde s’en fout, à raison, mais la liberté, elle est une valeur à préserver. Moi, je ferai donc comme Ruffin, dans l’urne et après l’urne.
Moi je me refuse à l’abstention quand nos libertés sont en cause. Je ne juge pas ceux qui choisiront cette expression. Mais je leur rappelle que le feu ça brûle et que la violence et la misère ne sont pas éclairantes. Et puis que penser de l’idée que d’autres voteront suffisamment en nombre pour nous éviter à tous le pire, est-ce la position de l’engagement ?

Le jeu de la roulette russe est mortifère... et un FN à 45 % feraient peu après un énorme nombre de députés fascistes, personnellement j’observe que dans ma campagne cela est possible même avec une chèvre. là où ils sont élus, la désespérance s’installe vite.

Et puis prendre le risque qu’elle gagne dès aujourd’hui plutôt qu’hypothétiquement demain, les fascisme malheureusement est une expérience dont on ne sort pas indemne. je rejoins donc la position de François Ruffin. Celle de la raison et non celle première des émotions légitimes mais trop périlleuses.

Cordialement, fraternellement. Fabrice le Rouge-gorge

Site web : FABRICE SELINGANT