Discriminations : fortes amendes requises contre Adecco

vendredi 18 mai 2007

L’avocat général a requis des amendes d’« au moins 100 000 euros » contre Adecco, sa filiale de recrutement Districom et une de ses cadres, mardi, lors du procès en appel pour « discrimination raciale à l’embauche » en 2000. Le parquet a par ailleurs demandé la relaxe « au bénéfice du doute » de la société Garnier, filiale du géant mondial des cosmétiques L’Oréal.

A l’origine du procès, Garnier avait été accusé d’avoir demandé l’exclusion des candidates d’origine arabe, africaine ou asiatique d’emplois d’animatrices en grandes surfaces, lors d’une campagne promotionnelle en 2000 en région parisienne. Districom, la filiale d’Adecco chargée du recrutement, avait précisé dans un fax adressé à sa maison mère que les animatrices devaient être « BBR » (bleu, blanc, rouge).

« UNE INITIATIVE PERSONNELLE »

Les deux sociétés Adecco et Garnier, qui avaient été relaxées en première instance, ont à nouveau nié les accusations mardi lors de l’audience. Le directeur général de Garnier, Laurent Dubois, a assuré n’avoir « jamais donné le moindre ordre de discrimination », une pratique « étrangère aux gènes de L’Oréal ». Le procureur général a d’ailleurs demandé sa relaxe.

L’auteure du document en cause, Thérèse Coulange, était absente mardi en appel. Lors du premier procès, l’ancienne directrice adjointe de Districom avait évoqué une « initiative personnelle » pour recruter des personnes sachant « s’exprimer correctement » en français. D’après l’inspection du travail, les candidats noirs, asiatiques et arabes avaient été quasiment exclus de la campagne en question : ils ne représentaient que 4 % des employés, alors qu’ils sont environ 40 % dans les fichiers de Districom sur ce type d’emplois

La relaxe a par ailleurs été demandée pour Jacques Delsaut, directeur commercial d’Adecco, qui a mis en avant « la politique volontariste de dénonciation des pratiques discriminatoires » de sa société. Mme Coulanges encourt jusqu’à trois ans de prison et 45 000 euros d’amende, Adecco une amende allant jusqu’à 220 000 euros. L’arrêt a été mis en délibéré au 3 juillet.

Source LEMONDE.FR avec AFP et Reuters | 16.05.07

Transmis par Linsay



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