Des militants d’Ouzbékistan, le deuxième producteur mondial de coton, a lancé à la communauté internationale un appel au boycottage du coton et du textile ouzbeks, dont la production repose sur le travail des enfants et des étudiants, selon eux.

Alors que le travail des enfants est interdit par la législation ouzbèke, notent les auteurs de cet appel, « tous les ans, à partir de septembre et pour une durée de deux mois, presque tous les établissements scolaires du pays ferment, et, sur l’ordre des autorités, les écoliers sont envoyés à la récolte de coton pour travailler huit heures par jour, y compris le week-end. Ils respirent de la poussière de coton imprégnée de pesticides, défoliants et autres produits chimiques. »

Le phénomène n’est pas nouveau, mais « si, à l’époque soviétique, ce genre de travail était assorti d’une prise en charge par l’Etat de la santé et de l’alimentation des jeunes travailleurs, aujourd’hui, il n’est même pas dignement payé », poursuivent les signataires. « Le régime en place ne fait qu’extraire des ressources de la campagne ouzbèke, sans rien lui donner en retour ».

« A la différence des autres pays en développement, le travail des enfants dans le secteur du coton en Ouzbékistan ne résulte ni de la pauvreté, ni de l’illettrisme de la population. C’est le résultat d’une politique de coercition délibérée, mise en œuvre par le régime du président Islam Karimov ». Les auteurs affirment que le boycottage ne nuira nullement aux intérêts des dekhkans [1], « puisque de toute façon ils n’en tirent aucun bénéfice, ils ne font qu’en souffrir. Le boycottage ne touchera qu’un nombre restreint de personnes, proches du président ouzbek. Ceux-ci contrôlent totalement l’exportation du coton, et eux seuls engrangent le revenu qui en découle ».

Les signataires insistent sur la nécessité de « démanteler ce système pervers, et de priver de leurs surprofits injustes ceux qui ont la mainmise sur l’exportation de coton ouzbek ». Les auteurs espèrent que leur initiative obligera le gouvernement à réformer de fond en comble l’industrie du coton ouzbèke.

Source le webzine centrasiatique Ferghana.ru.

Transmis par Linsay