La Bolivie a voté « oui »

mercredi 4 février 2009

Comme l’avait fait l’Equateur (le 28 septembre 2008, avec 63 % des voix), la Bolivie a approuvé sa nouvelle Constitution, le 25 janvier, avec 62,03 % des suffrages. Le président Evo Morales voit ainsi sa légitimité renforcée. Lors du même référendum, les Boliviens ont limité à 5 000 hectares la surface de terres que peut posséder un citoyen. Si cette mesure n’est pas rétroactive, la nouvelle Constitution prévoit la possible réappropriation par l’Etat des terres (de plus ou moins de 5 000 hectares) improductives, n’ayant pas de « fonction sociale », où sur lesquelles se pratiqueraient le servage, le semi-esclavage ou l’esclavage – pratiques encore fréquentes en Bolivie.

Comme il était prévisible, les départements de la « Media luna » (demi-lune) de l’est du pays – Santa Cruz, Beni, Pando, Tarija –, où se concentre l’opposition « autonomiste », ont dit « non » à la Constitution. Oubliant qu’en démocratie la majorité nationale prévaut, leurs dirigeants suggèrent déjà des discussions avec le pouvoir et un « pacte national » qui, au prétexte de dépasser les divisions et de « cicatriser les blessures », édulcorerait la nouvelle Constitution des articles qui l’indisposent – en particulier ceux ayant trait à la terre et à la répartition en leur faveur des ressources des hydrocarbures exploités dans leurs départements.

Présent au Forum social de Belem (Brésil), le 30 janvier, le président Evo Morales y a publiquement chanté, en compagnie de ses homologues Rafael Correa (Equateur) et Hugo Chávez (Venezuela), la célèbre chanson-hommage à Che Guavara, Hasta siempre comandante…

Inutile de préciser que, en Bolivie, les rapports pouvoir-opposition vont demeurer tendus.

Par Maurice Lemoine le 30/01/2009 La valise diplomatique

Transmis par Linsay



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