Les salauds

lundi 16 novembre 2009
par  Charles Hoareau
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En apprenant la nouvelle c’est à Sartre qu’a pensé Willy Pelletier coordinateur général de la fondation Copernic.

A Sartre et à sa définition philosophique du salaud. Et comment ne pas le comprendre ?

-  Comment un homme peut il justifier son vote, (présenté en plus comme « courageux » (sic !) par Jean François Copé), de la taxation des accidentés du travail ?
-  Comment peut-on parler de « passe droit », « d’anomalie fiscale », quand on parle d’hommes et de femmes que le travail a blessés ?

Car les chiffres sont là. En 2007, 622 salariés ont péri dans un accident du travail. Sur les 720 150 accidents avec arrêts enregistrés, pour 35 871 141 journées d’indemnisation, 46 426 ont entraîné une incapacité permanente.

-  Privilégiés les accidentés, souvent marqués à vie jusque dans leur chair alors qu’ils sont victimes d’une société qui privilégie le profit à l’humain ?

-  Privilégiés alors qu’il est déjà scandaleux que leur revenu soit plafonné à 60% de leur salaire ?

A la logique froide de la course au profit, s’ajoute pour la justifier, la barbarie des propos et des esprits.

-  Comment peut-on se regarder dans une glace après avoir dans une même fonction défendu le bouclier fiscal et attaqué les victimes d’accident du travail ?

Toujours dans leur logique barbare il s’en est même trouvé pour expliquer : « on taxe bien les salariés en maladie alors il est juste (resic !) de taxer aussi ceux en accident du travail ». C’est vraiment déshabiller Pierre pour justifier que Paul soit tout nu !

Ce qui serait juste, monsieur le député qui n’avez pas du beaucoup travailler dans votre vie ce serait au contraire de défiscaliser les revenus de l’assurance maladie qui, - faut il le rappeler ? – sont à seulement 50% du salaire.

Faut il rappeler aussi que les accidentés du travail sont bien moins indemnisés que les accidentés de la route ? Ce n’est pas un hasard mais un choix.

Lors des débats à l’assemblée il a été rappelé que les niches fiscales représentent un déficit de recettes d’un montant total de 73 milliards d’euros, alors que la mesure prévue contre les accidentés du travail représente seulement 150 millions. Rien que ces deux chiffres montrent assez que la mesure est encore plus idéologique que financière.

Les travailleurs, cette classe que l’on ne connait pas et que l’on méprise, cette classe qui ne mérite ni respect ni égards, n’a qu’à payer !

Cela rappelle Marie Antoinette conseillant au peuple se plaignant de ne pas avoir de pain, de manger de la brioche. Quel mépris ! Quelle haine de classe !

Si certains à gauche et parmi les syndicalistes pensent que la lutte des classes a disparu, qu’il faut savoir dialoguer, négocier, concerter, la mesure a elle seule montre assez qu’ils se trompent.

Les débats à l’assemblée aussi. On y voit l’arrogance et la mauvaise foi assumée d’une droite qui se sent sure d’elle face à la vingtaine à peine de députés d’opposition présents ce jour là dans l’hémicycle pour s’opposer à un projet d’une telle importance qui concerne tous les salarié-e-s du pays et auquel même les 3 députés du Nouveau Centre n’ont pu souscrire.

Il est encore temps de réagir pour empêcher l’innommable.

Le 7 décembre doit avoir lieu le vote au sénat. Cela nous laisse quelques jours pour faire barrage.

Déjà on parle d’un meeting unitaire à Paris aux environs du 2 décembre.

Il peut, il doit y avoir d’autres initiatives !

Les organisations syndicales qui ont toutes rejeté cette mesure quand elle a été évoquée au CES se doivent de passer à l’action.

La gauche qui a su se rassembler pour La Poste peut et doit le faire aussi sur cette question.

Partout faisons connaître notre colère et notre refus !

La riposte doit être à la hauteur de l’attaque.

Il en va de la crédibilité du mouvement progressiste de ce pays quant à sa capacité à faire reculer les salauds !



Documents joints

Débat <span class="caps">AN</span

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mercredi 2 décembre 2009 à 22h52 - par  Sandra