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Crise des « subprimes » et/ou crise d’un système ?
samedi 11 août 2007
Sommes-nous confrontés à un nouveau jeudi noir ? La fermeture de trois fonds de la Banque BNP Paris Bas a déclenché un vent à la baisse sur toutes les places boursières. A l’origine de la panique expliquent les commentateurs, il y aurait les « subprimes ». Ces prêts immobiliers accordés aux ménages nord-américains les moins solvables et que leurs débiteurs pourraient de moins en moins honorer. Comment ces subprimes pourraient-elles déclencher une telle panique ? On nous explique que c’est parce qu’en fait elles se seraient logées dans tous les portefeuilles, dans les SICAV les plus sûres...
Mais les subprimes ne sont que la partie la plus visible de l’iceberg d’une économie spéculative. Il faut tenter pour mesure la profondeur de la crise à laquelle nous sommes confrontés de comprendre quelques uns de ces phénomènes spéculatifs. Un autre phénomène très important à comprendre pour nous Français serait en quoi la politique économique de Sarkozy admirative de la spéculation étasunienne entre t-elle dans des mécanismes de ce type ?
On nous présente la crise comme étant liée au fait que les ménages nord-américains ont été incités par des prêts à acheter des logements. Or les prix ont commencé à redescendre depuis quelques mois. Plusieurs ménages endettés, qui croyaient faire une bonne affaire, ont cessé de rembourser leurs prêts hypothécaires. Dans ces situations, les banques saisissent les biens immobiliers pour les vendre aux enchères, ce qui pousse les prix à la baisse et enclenche une nouvelle vague de défauts de paiements. À chaque fois, les établissements prêteurs ne récupèrent qu’une partie de ce qu’ils ont prêté. C’est ainsi que certains prêteurs hypothécaires américains ont fait faillite dernièrement. Les économistes s’entendent pour affirmer que, bien que les sommes en jeu soient considérables, ces faillites ne représentent qu’une goutte d’eau dans l’océan des marchés d’aujourd’hui. Si toutefois la situation perdure, la confiance pourrait disparaître dans le marché des prêts. Les entreprises, les particuliers, et même les gouvernements auraient alors de la difficulté à emprunter. Le crédit étant essentiel au bon fonctionnement de l’économie, une récession pourrait survenir.
C’est cette situation que les banques centrales prétendent éviter. C’est pourquoi elles prêtent aux banques l’argent qu’ils ne trouvent plus sur le marché monétaire, afin que celles-ci puissent continuer à jouer leur rôle de prêteurs.
Mais si cette explication était totalement insuffisante ?
A travers les bourses et la financiarisation de l’économie nous avons une sorte d’extension planétaire du « Carry trade ». De quoi s’agit-il ? De jouer sur la différence du coût du crédit dans une place pour investir dans une autre avec l’argent emprunté ailleurs. Ce qui se combine avec les LBO [1], à crédits servant pour des opérations de rachat par endettement...
Le carry trade le plus courant est celui qui consiste à jouer sur les monnaies et les taux d’intérêt de pays à pays. Ainsi on emprunte de yens à un taux d’intérêt de 0,5% pour investir en Nouvelle Zélande où les taux d’intérêt sont à 8%. Les directions de Banque Centrale qui préconisent la hausse des taux d’intérêt (comme la Banque Centrale Européenne, ou la FED nord-américaine) prétendent lutter contre des phénomènes de ce type [2].
Mais la carry trade joue également dans l’utilisation des fonds empruntés toujours par exemple au japon c’est un exemple pour être placés dans des obligations à haut rendement (CDO et CLO).
Tout n’est pas carry trade, mais il est clair que les investisseurs vont chercher à placer l’argent également sur les plus hauts rapports, sur les hauts rendements.
Nous avons donc une économie de casino qui engendre des phénomènes spéculatifs, mais cette spéculation n’est pas purement virtuelle, elle repose dans tous les cas dans sur un renforcement de l’exploitation, un accroissement monstrueux des inégalités au niveau planétaire.
Spéculation et hauts rendements
Comment créer de hauts rendements ? Il y a les entreprises que l’on restructure, dont on gonfle les performances pour les actionnaires boursiers. Chacun mesure bien ce que cette simple note signifie de surexploitation, délocalisation, et donc qu’au bout de la chaîne de ces prédateurs il y a le chômage, la précarité, et même le suicide des salariés.
Au niveau financier les outils sont les fonds de capital investissement et les fonds spéculatifs (hedge funds).
Le capital investissement : il s’agit de sociétés financières qui acquièrent des entreprises, parfois en difficulté, parfois en panne d’actionnaires pour avoir les liquidités, ces sociétés achètent ces entreprises et les revendent avec de très gros profits et en faisant pour cela appel à la bourse à des financements massifs à crédit (860 milliards de dollars de titre ont été ainsi émis au premier semestre 2007, c’est-à -dire 40% de plus qu’un an plus tôt). Leurs dettes sont placées sur le marché par le biais de titre appelés CDO. [3].
Or depuis quelques semaines, on peut même parler de mois, ces titres suscitent beaucoup d’inquiétude. Le capital investissement a de plus en plus de mal à placer leurs titres qui sont en fait des dettes, on cite le cas de KKR le géant qui n’arrive plus à placer les actions Chrysler. Le marché guette qui a des titres de ce type or les fonds spéculatifs et même ceux à moindre risque s’en sont gavés comme ils se sont gavés des subprimes.
La BCE dans sa récente note mensuelle a signalé que les LBO présentent des similitudes avec les crédits immobiliers à risque (”subprime”), actuellement en pleine crise. Selon la BCE ces similitudes “pourraient susciter des inquiétudes concernant la stabilité financière dans le cas d’un changement du cycle des crédits”. Elle note toutefois que les acteurs du marché des LBO “se connaissent en général très bien dans le secteur financier”, ce qui n’est pas toujours le cas dans le marché des “subprimes”, et peuvent donc se protéger contre les faiblesses passagères. On serait rassuré si ce genre de discours lénifiant n’avait pas pris un caractère systématique. - - Ainsi c’est la déclaration de la banque de France du 3 août qui explique que l’Europe ne risque rien.
– C’est Bush vantant la bonne santé de l’économie nord-américaine et le fait que suffisamment de liquidité étaient disponibles sur le marché nord-américain « pour atterrir en douceur ». Alors même que des économistes tablent sur une crise plus durable que les précédentes, parce que l’économie nord-américaine est déprimée, l’endettement des ménages fort, et parce que la bulle immobilière peut exploser dans d’autres pays. Beaucoup de ces économistes se prononcent pour une baisse des taux d’intérêt des banques centrales, ce qui comme on l’a vu est par ailleurs une incitation à la spéculation dans un système qui s’en nourrit.
Parce que le fait est que les banques européennes se sont montrées particulièrement goulues. Aux USA, le capital investissement représente près de 40% du marché fusion et acquisition, mais en Europe les opérations de ce type ont cru de 50% en un an, d’où l’extrême vulnérabilité et le fait que la crise s’est déclenchée en Europe avec la fermeture des fonds de BNP Paris Bas comme facteur déclenchant du jeudi noir [4].
Depuis plusieurs semaines on parlait des difficultés de la Banque allemande WestLB (17 milliards de dollars dans les subprimes nord-américaines), c’est de BNP Paris Bas qu’est venue la décision de fermeture des fonds. A cette annonce les banques ont refusé toute opération de refinancement, de prêts aux autres établissements financiers. Une sorte de mesure contre la fièvre aphteuse au niveau bancaire, ce qui s’est immédiatement traduit par une envolée du taux des prêts interbancaires (passant de 4,10 à 4,70). Le loyer de l’argent a alors atteint le taux le plus élevé depuis 6 ans. Devant cette tourmente européenne la Banque Centrale Européenne (BCE) est intervenue une première fois elle a injecté 94,8 milliards d’euros pour remédier à cette pénurie de liquidités. A ce jour la BCE a injecté plus de 150 milliards d’euros.
Comment le défaut de liquidité né du fait que les ménages surendettés nord-américains, les pauvres à qui on aurait accordé des crédits peut-il se traduire par un tel défaut de liquidité ?
Il faut bien mesurer que la crise des liquidités n’est pas simplement liée au défaut de paiement des ménages non solvables nord américain, mais c’est tout le système de financement de l’économie par le biais des CDO, des jeux monétaires, qui est en cause et qui débouche sur une crise interbancaire, une crise des liquidités, voire une crise pétrolière. Il faut voir qu’elle se combine avec une crise de l’immobilier aux Etats-Unis dont les subprimes ne sont là encore que le niveau visible de l’iceberg.
Là encore le jeudi noir dix août où se déclanche la panique sur les marchés boursiers, n’est pas un coup de tonnerre dans un ciel serein. Deux remarques :
– on retrouve dans les subprimes le même mécanisme que celui du capital investissement parce que les titres des subprimes rentrent dans les CDO.
– Deuxième remarque ce ne sont pas seulement des ménages à qui on a prêté abusivement de l’argent qui sont touchés ce sont des couches plus aisées. Dans le contexte du boom immobilier de 2000 à 2005, les subprimes ont été consenties à des ménages dont le profil financier n’était pas solide. Ces prêts ont été « titrisés », c’est-à -dire transformés en tires financiers qui ont servi de socles à toute une gamme de produits dérivés (CDO).
A Wall Street le 7 août, American Home Montage Investissement Corp, un organisme de refinancement des prêts hypothécaires a déclaré qu’il était en défaut de paiement et il a licencié le 10 août, 600 de des 7000 employés. Mais ce n’était pas le seul, d’abord Bear Stearns, la banque d’investissements a vu deux de ses fonds spéculatifs ou hedge fund ruinés et un troisième en grande difficulté [5]. Le jeudi 9 mai, c’est la banque nord-américaine Godman Sachs qui est prise dans la tourmente des subprimes. En fait depuis une quinzaine de jours, tous les investisseurs financiers traquaient les portefeuilles des institutions qui auraient des positions risquées.
Ce qu’il faut bien mesurer donc c’est qu’il ne s’agit pas seulement du seul secteur des prêts immobiliers mis en crise par une clientèle étasunienne non solvable, mais que le boom immobilier, le surendettement auxquels était invité les ménages correspondait au mode de développement global de l’économie, elle-même basée sur le surendettement et les hauts rendements à partir de la pression sur les plus pauvres. Il faut bien mesurer que les Etats-Unis sont à la source du phénomène, mais celui-ci s’était mondialisé et la crise des « subprimes », en fait des CDO, s’est rapidement étendu et a obligé la plupart des banques centrales à injecter des liquidités. Enfin il faut voir que la crise dite des subprimes part des pauvres surendettés, précarisés, au chômage, ne serait-ce que par le biais de la crise immobilière étasunienne, mais en fait cette crise atteint des couches beaucoup aisées de la population [6].
Dans une présentation de son exposition au marché dit “subprime”, AIG le numéro un mondial de l’assurance et l’un des plus grands prêteurs immobiliers a déclaré que la proportion totale de défauts dans son portefeuille immobilier de 25,9 milliards de dollars avait atteint 2,5%. Il a précisé que 10,8% des prêts hypothécaires “subprimes” affichaient un retard de paiement de 60 jours, mais également 4,6% des prêts de la
catégorie juste au-dessus. Tout en se disant toujours “à l’aise” vis-à -vis de son exposition au crédit immobilier, AIG a déclaré que le taux de défaillance dans ses prêts hypothécaires de premier rang avait grimpé à 3,98% en juin contre 3,56 en avril et un plancher de 3,08% en juillet 2005. Ces prêts représentent 90% des prêts immobiliers d’AIG aux Etats-Unis.
AIG divise son portefeuille de prêts immobiliers en trois catégorie en fonction des notes de crédit des emprunteurs :
“subprime”,
“non-prime”, et
“prime”.
A la date du 30 juin, la branche financière d’AIG, qui accorde des prêts hypothécaires de premier et second rang, avait enregistré
3,68% de défaillances dans le subprime,
2,13% dans le non prime et
0,81% dans le prime [7].
Dans un récent article [8], j’expliquais que le véritable problème que soulevaient les « vacances de Sarkozy » était sa vassalisation aux Etats-Unis. Jusqu’où va-t-elle ?
Ce qui est sur c’est que son adhésion au modèle nord-américain est lisible dans ses choix économiques, ce qui sous couvert du « enrichissez vous » exerce une pression insoutenable non seulement sur les couches les plus défavorisées, mais également sur les couches moyennes, qui utilise le surendettement y compris budgétaire comme l’instrument d’une recomposition du budget de l’état vers toujours plus de privatisations, vers la mise en coupe réglée des services publics.
On peut lire une version actualisée et remaniée de cet article dans socio 13 le site de Danielle
[1] Un LBO (de l’anglais Leverage Buy-Out) est une acquisition par emprunt qui consiste à racheter une entreprise en s’appuyant sur un effet de levier financier, c’est-à -dire en faisant appel à des organismes spécialisés qui financent cette reprise par de l’endettement. On parle aussi de rachat par effet de levier
[2] La crise, la nécessité d’injecter des liquidités risque de bloquer le relèvement des taux d’intérêt donc d’assurer de beaux jours au carry trade. Il est à noter que la crainte du relèvement du Yen a déjà produit un retour vers cette monnaie qui a accru les effets de la crise dite des subprimes. En 1998, le yen avait connu cet effet de réévaluation (environ 20%) qui avait laissé sur le carreau quelques spécialistes de ce carry trade.
[3] Collateralized Debit Obligation
[4] Dans le genre plus hypocrite que moi tu meurs, il faut noter le 3 août l’intervention de la Banque de France qui déclarait que la crise des subprimes ne toucherait pas l’Europe (cf. Le Figaro de ce jour). La question qui est sur toutes les lèvres est à présent de savoir où va s’arrêter le cyclone, alors que les incertitudes planent sur les pertes exactes que la crise du “subprime” va entraîner pour les banques touchées. Et “s’il y a une chose que les marchés détestent, c’est l’incertitude”, souligne Gilles Moec, chef économiste de Bank of America. “Les conséquences ne vont pas rester limitées aux marchés financiers”, avertit Jà¶rg Krà¤mer, chef économiste de la Commerzbank. “La conjoncture aux Etats-Unis, et donc dans le monde, va encore longtemps souffrir des suites négatives”.
[5] Là encore la méfiance vient de loin : si le 10 août Bear Streams perd 6,30%, en Bourse, la perte est de 31% sur trois mois.
[6] A la fin juillet, la société Country Wide Financial, leader du crédit immobilier résidentiel nord-américain a constaté un retard de paiement significatif chez les foyers solvables aisés. Angelo Mozilo, le patron de cette société a déclaré « les prix des maisons baissent comme on ne l’a jamais vu depuis la dépression des années 30 », le marché a-t-il estimé ne se relèvera pas avant 2009.
[7] Reuters - Jeudi 9 août, 16h58. Les défauts de paiement dans le crédit immobilier sont devenus plus fréquents chez les emprunteurs de la catégorie juste au-dessus du subprime », déclare l’assureur American International Group.
[8] sur socio13
Messages
12 août 2007, 15:27, par Dominique
Ce qui est certain c’est que je n’y comprends pas grand chose sauf que la spéculation se fait au détriment de l’égalité et de la juste répartition. Et que ce ne sont certainement pas ceux qui spéculent qui se retrouveront dans la rue sans revenus.
J’ai le sentiment, un peu naïf peut-être, que les évènements se précipitent, et que nous allons droit dans le mur. Et que cela peut faire peur. Et encore, nous qui pouvons lire et comprendre un minimum de ces analyses, encore aurons nous une idée des raisons pour lesquelles un de ces quatre matins nous nous retrouverons sur le trottoir. Mais combien sont-ils à avoir accès à la compréhension, à la lecture, à la capacité de lire même ? Je m’interroge...
Le sujet semble brûlant non ?
Et que faire ?
Bien sûr nous dirons que les dépenses des puissants et des nantis ne sont que des pailles au milieu de toutes ces spéculations, mais comment faut il faire enfin bon pour arriver à un juste équilibre ?
A une répartition équitable ?
N’y aura-t-il donc jamais quelqu’un à la fois puissant, nanti et averti qui remettra les bons points sur les bons "i" ?
Non sans doute...
Je connais la réponse.
Il n’y en a pas. Ca craque et ça se fissure de partout, et c’est nous, la masse, la vraie plus value, les robots mécanisés pour produire et consommer, c’est nous qui devront manger par coeur, nous vêtir de loques et tenter de nous protéger contre le raz de marée qui se prépare à déferler sur notre pauvre monde.
Et ce ne sont là que des mots ...
Dominique
15 août 2007, 15:43, par danielle bleitrach
chère Dominique,
tu n’es pas la seule à être un peu désorientée devant la complexité des mécanismes... Alors voici ce que j’ai écrit sur mon site "changement de société", sous le titre "Sacré nom de nom, vous ne voyez pas qu’on est en train de vous plumer comme une vulgaire oie ?"
Trop compliqué, je n’y comprends rien, bien sûr gros malin tout est fait pour ça ! Comme au jeu de bonneteau pour que tu ne repères jamais la carte qui est la bonne...
Le système fonctionne un peu (un peu seulement) comme les chaînes de Saint Antoine, vous savez ces trucs où il faut envoyer à quatre personnes son adresse, et elles-mêmes vous envoient de l’argent, ça se démultiplie de manière extraordinaire pour les premiers, mais pour les derniers le mécanisme s’épuise et en plus ils n’ont pas de relations crédibles, ludiques et solvables... C’est le système des “pyramides” à travers lequel les Albanais sortant du communisme très particulier ont découvert le “enrichissez-vous capitaliste”, ça et les réseaux de prostitution...
Il n’y a pas que les subprimes, tout fonctionne de la même manière, les LBO, la spéculation sur le yen,les fonds, etc... C’est un cancer financier qui se développe et exige toujours plus sa livre de chair de l’économie réelle. C’est pour cela que “la crise” n’est pas seulement liée à la côtation de la Bourse de Shangai comme au mois de février, ou aux subprimes aujourd’hui, elle est dans le cancer financier, virtuel, sur l’économie productive réelle malade du cancer mais dont on affirme qu’elle se porte bien puisqu’elle continue à générer bas salaire, chômage et profits... Et où elle les a pris les plus de 200 milliards d’euros que la Banque Centrale européenne a injuecté “pour restaurer la confiance” ? Dans ta poche gros malin...
En gros le petit jeu revient à jouer comme les comptines enfantines : il emprunte,, il emprunte, il grossit, grossit et qui va payer l’usurier ? Ce sera toi, ce sera toi, ce ne sera pas lui...
Les mécanismes sont plus sophistiqués certes... Mais le plon, plon ce sera toi retombe dans “l’économie réelle”, là où nous les pauvres nous nous débattons. Là où licencie, la où nos salaires réels, nos pensions stagnent et même régressent. Parce que tout ne va pas pour nous et pour les pauvres dans l’économie réelle, on ne produit pas de la marchandise pour notre bien, mais parce qu’elle se vend avec profit... A cela donc il faudrait encore ajouter dans l’économie réelle le poids croissant et monstrueux des dépenses militaires.... On voit mal en France comment une presse dominée par Lagardère et Dassault pourrait les dénoncer... Sans parler de quelques horreurs ordinaires comme de transformer les champs suceptibles de nourrir les populations du tiers monde en plantations pour l’éthanol, pour entretenir un mode de consommation consumériste de l’occident, quitte à détruire individus, environnement, mais ça génère du profit... Et ça se traduit presque immédiatement y compris chez nous par une agumentation du prix de la nourriture dans les étals... Ca c’est l’économie réelle, celle où les êtres humains payent de leurs souffrances, de leur fatigue, voire de leur vie....
Ce sont les mêmes qui payent, et on pressure, on pressure... Comme la TVA sociale (inventée par les socialistes) qui consiste à diminuer les charges patronales pour faire financer la protection sociale par le bas peuple par une augmentation de la TVA, ou les franchises pour la maladie d’Alzheimer... Qui aurait si mauvais coeur de le refuser ?
Le fond est qu’il faut payer les dettes à travers lesquels certains deviennent milliardaires...
Car le fond est que le monde est gouverné par une bande d’escroc sans foi ni loi et nous avons mis leur copain (un nouveau Tapie) à la tête de la petite entreprise France, nous lui avons confié toutes nos économies,nos ressources, notre santé, notre protection sociale... Il devait les placer avec bon rapport...
Et il agit déjà : est-ce que vous vous rendez compte que les mesures prises par Sarkozy présentent un coût de 15 milliards pour l’Etat (estimation de l’Intitut de l’entreprise lié au patronat), c’est-à-dire près d’un vingtième de nos ressources collectives qui devront être donnés pour “créer de la confiance” mais pas donné à n’importe qui : la moitié au moins de ces cadeaux bénéficieront au dixième des Français les plus riches, voire au centième d’entre eux pour “le bouclier fiscal”... Et après il n’y aura plus d’argent pour l’école, pour notre santé...
C’est le coup de la petite vieille à qui un escroc rafle ses économies de toute une vie parce qu’il présente bien... Et pendant ce temps là la petite vieille est trés contente parce qu’on crée un service minimum, restreint le droit de grève... L’escroc a la pouvoir, il fait la une de Gala, vit dans le luxe avec une bande de PDG et de pipole et pendant ce temps on crée la récidive pour celui qui se contente de voler des sacs à l’arraché devant les distributeurs... Alors qu’il est nettement le même modèle mais au plancher... Et en plus c’est fait sans brutalité, une addiction douce à votre plumage...
Sarkozy intervient sur tout sur les accidents d’autocar, sur les manèges défectueux et pas sur la crise financière, pourquoi ? Parce que sa politique se confond avec les profits des riches par l’endettement, et par une identification quasi-totale de son action réelle au virtuel de “la communication”. Pour cela il faut que l’on vous ai fait passer du citoyen sujet au spectateur vivant par l’entremise de l’image, complétement objectivé comme dans les rires pré-enregistrés, non seulement on agit pour vous, mais on rit pour vous, on éprouve pour vous, vous n’êtes plus que des voyeurs impuissants. Il ou elle passait si bien à la télé dit la petite vieille à qui on a raflé les économies d’une vie...
Plus de partis, plus de syndicats, des associations croupions, des gens écroulés de fatigue devant une télé ou échangeant des phrases courtes d’insulte dans le chat devant l’ordinateur... L’isolement, l’individualisation citoyenne, au boulot comme après...
Est-ce assez clair et assez court : on est en train de vous plumer comme de vulgaires oies et pendant ce temps là vous vous agitez sur tous les leurres politiciens qui passent à votre portée, enfin pas vous les médias, la gôche... qui avec Ségolène, et les futurs alliés de la future gauche plurielle, ne prévoyait pas de faire mieux ni différent...
Danielle Bleitrach
Voir en ligne : crise des subprimes ou crise d’un système
23 août 2007, 15:14, par Jean Viard
Bonjour,
J’ai lu avec beaucoup d’intérêt les deux analyses de Danielle qui sont pour une grande part un modèle de formation théorique
J’ai conscience que cet excercice est difficle a vulgarisé car ce jargon financier n’est perceptible au commun des citoyens.
Sans nul doute que ces subprimes ne sont que les arbres qui cachent la forêt ils ne sont qu l’expression d’une crise plus globale de la crise fiancière spéculative que traverse les marchés.Le mahleur, c’est le pauvre ’Jacques’ qui trinque.
pour autan pourrais-tu m’expliquer par quel mécanisme le fait que le prix du logement aus USA baisse puisse engendrer pour les petits prropriétaires l’impossibilité de rembourser leurs prêts hypothécaires et comment cela enclenche une nouvelle vague de défauts de paiements
pourquoi le prêteru ne récupére-t-il pas la totalité de son prêt ?
L’ex propriétaire ne pouvant acquitté ses échéances est dans l’obligation de brader son logement pour l’équivalent du reste de sa dette mais il a déjà payé une partie de son prêt(mensualités)
EX : 20% de mensualités reste 80% de dette Le logement vendu l’ prêteur récupére 100% de son prêt par ces deux modes de récupération le prêteur ne perd par une bille
pourrais-tu éclairer ma lanterne
Merci d’avance Jean Viard Romans
24 août 2007, 12:18, par danielle bleitrach
en fait tu as parfaitement raison, il manque des éléments à la démonstration des subprimes :
1- un élément trés facile à comprendre, à savoir que les pauvres gens qui ont emprunté n’ont pas emprunté à taux fixe mais à taux variable, donc les crédits deviennent d’autant plus insupportables qu’il y a stagnation des salaires et augmentation des taux d’intérêt bancaires. Cet aspect mérite pas mal d’explication sur la manière dont l’endettement des Etats-Unis véritablement abyssal ne peut se poursuivre qu’en assurant un intérêt à ceux qui prêtent les Chnois en particulier. D’où la manoeuvre de la FED qui a laissé haut son taux directeur et baissé le taux d’escompte ou prêt au jour le jour.
2- le deuxième problème celui qui veut qu’en matière foncière si les taux d’intérêt augemente le capital existant baisse est plus complexe à expliquer mais c’est un fait.
Donc le pauvre individu qui a emprunté se retrouve premièrement ne plus pouvoir payer les traites, et souvent obligé de vendre un prix qui ne lui permet même pas de rembourser les traites restantes.
Est-ce clair ?
Le fond de toute l’analyse sur le rôle du capital financier dans l’impérialisme est qu’il y a un parallélisme entre le sort de ce pauvre homme ou femmes (ce sont souvent des familles monoparentales, afroaméricaine ou hispanique) et les mécanismes mondiaux assurant la centralisation vers les marchés financiers des pays imperialistes, et à partir de ceux-ci vers les couches sociales bénéficiaires de revenus financiers (intérêts et dividendes), de segments de valeur et de plus value produits dans des pays que l’on ponctionne. ce qui est à l’origine de l’immigration...
Est-ce que je te parais assez claire ? Il faudrait plus que jamais un parti capable d’expliquer plus clairement que ce que je ne le fais et surtout d’une manière orientée vers l’action ces mécanismes d’exploitation liés à la financiarisation de l’économie.
Danielle Bleitrach
Voir en ligne : http://socio13.wordpress.com/