La boite de Pandorre est ouverte

samedi 22 mars 2008
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Jean Paul donne lui aussi son avis sur la situation au Kosovo après la déclaration d’indépendance, un avis qui rejoint ceux déjà publiés ici.

Malgré les avertissements des gouvernements de Serbie et de Russie et de nombreuse forces politiques, syndicales et associatives en Europe, l’Union européenne a accéléré le mouvement pour l’indépendance du Kosovo qui a été proclamée unilatéralement le 17 février par les dirigeants kosovars albanais. Toutes les instances européennes étaient sur la même longueur d’onde pour poursuivre le démantèlement, pour ne pas dire le dépeçage, de la Yougoslavie. La Commission européenne, le Conseil et le Parlement européen ont fait fi du cadre légal des Nations unies qui n’ont jamais reconnu l’indépendance du Kosovo. En session parlementaire, le coprésident du groupe des Verts, Daniel Cohn-Bendit, a déclaré qu’il n’y avait pas « d’autre solution que de reconnaître le Kosovo indépendant » en ajoutant qu’il s’opposait à ce que la « légalité mondiale » de l’indépendance du Kosovo soit dictée par la Russie
(NDLR : qui dispose d’un droit de veto au Conseil de sécurité).

A peine proclamée, l’indépendance du Kosovo a été reconnue par de nombreux pays dans le monde, dont les Etats-Unis, la France, l’Allemagne. Mais de nombreux gouvernements, y compris en Europe, refusent de s’engager dans cette voie. Au moins pour le moment ! En Grèce, le Parti communiste a organisé une puissante manifestation contre la déclaration d’indépendance du Kosovo dont le gouvernement a dû tenir compte. Sans prendre la forme de manifestation, le mouvement d’opposition reste fort en Europe pour refuser la création d’un Etat sur une base ethnique et non civique. Non sur l’exercice des droits d’un peuple, souverain mais sur la référence à l’ethnie, à la religion. C’est un précédent dangereux. cette opposition est aussi l’expression de la crainte d’un « effet domino », de l’ouverture d’une véritable boîte de Pandore avec la remise en cause des frontières dans les Balkans et même au-delà dans d’autres régions d’Europe, que ce soit en Géorgie, en Espagne ou à Chypre. Déjà l’Ossétie du Sud a demandé son indépendance.

La déclaration d’indépendance du Kosovo est en quelque sorte la mèche qui risque de faire exploser le baril de poudre et d’entraîner la déstabilisation de toute la région, y compris la Russie. Comme l’écrivait récemment un député allemand :« Les mèches sont là et elles vont d’Irlande du Nord au Tibet en passant par le pays basque, Gibraltar et le Caucase ». En déclarant : « La question kosovare est unique (...) et je ne vois pas de rapport entre le Kosovo et l’Abkhazie ou l’Ossétie du Sud », le ministre slovène des affaires étrangères, Dmitrji Ruppel, qui préside actuellement l’Union européenne, prend ses désirs pour des réalités. Pour empêcher la concrétisation de cet « effet domino », il faut faire pression sur les gouvernements pour limiter les reconnaissances d’un Etat kosovar et sur les Nations unies pour que le Conseil de sécurité n’entérine pas l’auto proclamation de l’indépendance du Kosovo.



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