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GI, aïe, aïe !
jeudi 30 novembre 2006
Ceux qui, au lendemain de la victoire législative des démocrates américains, avaient parié sur une autre politique US en Irak doivent un peu déchanter.
Il était vaguement question, ne serait-ce que pour amuser la galerie, d’un allègement des troupes sur place.
Sans que Dobeuliou, actuellement en virée moyen-orientale, ait encore tranché, l’état-major US en est aujourd’hui à "envisager des renforts" ("Le Figaro",25-26/11).
En vertu d’un raisonnement que défend d’ailleurs depuis quelque temps le sénateur (républicain) en vue John Mc Cain : l’Amérique ne peut pas quitter l’Irak sur une défaite ; il faut donc mettre le prix de la victoire.
Une perspective qui s’annonce de plus en plus crédible :
– Là -bas, les attentats font de plus en plus de morts.
– Et suscitent donc de plus en plus de représailles.
Depuis quelques jours, plusieurs grandes chaines américaines parlent même ouvertement - pour la fureur du président Georges - de "guerre civile en Irak".
Dans la capitale américaine, il est cependant des voix plus douces que celles des galonnés de l’Oncle Sam.
Chuck Hagel, autre sénateur républicain et "possible prétendant à la présidentielle de 2008, a plaidé (signale "Le Monde", 25-26/11), dans le Washington Post", pour une "sortie honorable".
L’expression même dont usaient en France, au début des années 50, quelques dirigeants politiques à propos de l’Indochine.
L’Indochine d’avant Diên Biên Phu...
Le plus fascinant demeure cependant ailleurs. Et d’abord dans la perspective d’un axe, encore en formation, Damas-Bagdad-Téhéran.
Ce que, sous Bush père, la première guerre du golfe devait éviter (la contitution d’un bloc anti-occidental en plein coeur du Moyen-Orient), la seconde, sous Bush junior, est en passe d’y parvenir.
La carte (politique) du Moyen-Orient sera peut-être revue. Mais à l’extrême opposé des souhaits de Dobeuliou.
"Nous avons mal interprété, mal lu, mal planifié et mal géré nos bonnes intentions en Irak, en nous intoxiquant nous-mêmes", écrit encore Chuck Hagel.
Il y a en effet de gigantesques échecs qui forcent l’admiration.
Source : Le Canard enchaîné.
Transmis par Linsay.