Nouvelles pressions contre les militants russes des droits de l’homme.

mercredi 18 octobre 2006
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Une semaine après l’assassinat de la journaliste russe, Anna Politkovskaïa, à Moscou, les pressions continuent contre les défenseurs des droits de l’homme en Russie.

La responsable du bureau de l’association Memorial à Grozny, Lida Ioussoupova, a reçu, le 12 octobre, des menaces de mort.

Un homme parlant tchétchène l’a contactée sur son téléphone portable en disant :

« Tu es contente d’être sur la liste des nominés pour le prix Nobel de la paix ? En supposant que tu seras encore vivante à ce moment là ! »

Le lendemain, un tribunal de la ville du Nijni Novgorod a ordonné la fermeture d’une organisation qui diffusait des informations sur la guerre en Tchétchénie, la Société des amitiés russo-tchétchènes.

Le directeur de cette organisation, Stanislas Dimitrievski, avait été condamné, en février, à deux ans de prison avec sursis pour avoir publié des déclarations de l’ancien chef tchétchène indépendantiste, Aslan Maskhadov, appelant à un réglement négocié du conflit dans le Caucase.

Les autorités judiciaires russes avaient qualifié cet acte d’« incitation à la haine nationale ».

Ces deux épisodes sont relevés par la Fédération internationale des ligues des droits de l’homme (FIDH) et l’Organisation mondiale contre la torture (OMCT), qui dénoncent « la détérioration des droits fondamentaux en Russie et le durcissement des autorités fédérales contre la société civile indépendante ».

La Russie continue par ailleurs d’empêcher la venue dans le Caucase du Nord du rapporteur spécial de l’ONU sur la torture, Manfred Nowak.

Sa mission, la première du genre depuis le début de la guerre en Tchétchénie, en 1999, avait été autorisée par les autorités russes en mai, et elle devait se dérouler en principe du 9 au 20 octobre.

Contacté par Le Monde, M. Nowak raconte qu’il avait déjà pris son billet d’avion pour Moscou lorsque, le 26 septembre, une lettre lui est parvenue, signée par l’ambassadeur russe auprès de l’ONU à Genève.

Celle-ci lui signifiait qu’il ne pourrait en aucun cas rencontrer en tête à tête des prisonniers tchétchènes, et que tout entretien devait se dérouler en présence d’officiels russes.

« Ces conditions étaient pour moi inacceptables, et j’ai dû annuler mon déplacement », dit M. Nowak.

Le Comité international de la Croix-rouge (CICR) rencontre depuis 2004 les mêmes obstacles, et se trouve interdit d’accès aux centres de détention dans ces régions du Caucase.

Source : Le Monde.

Transmis par : Linsay.



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