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Les migrants, nos impuissances et leurs malheurs

jeudi 20 août 2015

Les tergiversations criminelles des exécutifs européens laissent entrevoir une catastrophe plus cruelle encore que les rapports quotidiens nous parvenant des rivages de la Méditerranée. Claude-Marie Vadrot se demande : que faire quand se présenteront des millions de réfugiés climatiques ?

Les ministres de l’Intérieur français et britanniques, proposent avec des mots creux qui n’abusent personne, de résoudre la question des migrants grâce à des « contrôles ». En faisant semblant de croire, comme les autres politiques, qu’il n’y aurait de migrants que dans la ville de Calais, que des candidats kamikazes du désespoir au passage vers la Grande-Bretagne. Alors que le campement de la honte installé prés de la ville ne comporte que quelques milliers de personnes. Comme si environ 200 000 d’Africains, de Syriens, d’Irakiens, d’Afghans, de Pakistanais, d’Érythréens ou de Libyens n’avaient pas réussi à joindre l’Europe par terre ou par mer depuis le début de l’année ; s’ajoutant à ceux de l’année précédente.

Devant les institutions européennes : "Des milliers sont morts en Méditerranée. LA HONTE DE L’EUROPE !"

Les experts, les imbéciles, les racistes, les impuissants, les bien-pensants, les excités de droite et d’extrême-droite, les bonnes âmes de gauche et les journalistes gardent les yeux (ou les indignations pour certains) rivés sur quelques occupations et abcès de fixation, sur quelques camps , comme s’il n’était question de quelques courants migratoires éparses alors que la marée monte dans toute l’Europe avec une force proportionnelle au désespoir et à l’espoir des hommes et des femmes à la recherche de repos et de moyens d’existence.

Le flux des damnés économiques, religieux et politiques, les éclats meurtriers de l’explosion de nombreux pays du Sud abandonnés à leur sort, blessent l’Europe et nous rappelle à la fois notre responsabilité et notre impuissance. Car il faut être menteur (ou inconscient) comme un socialiste ou un conservateur anglais, cynique comme un « Républicain », idiot comme un centriste, ou obsédé comme un responsable du Front national pour dire ou même penser qu’il existe des solutions. Sinon à accepter ces migrants et, comme pour leurs prédécesseurs, et à les intégrer dans l’économique et le corps social. Sans les exploiter. Ce n’est pas évident car ces hommes et ces femmes nous posent des questions pour lesquelles nous n’avons pas plus de réponses que de remèdes aux malheurs révélés et exposés à nos égoïsmes.

En fait nous n’avons pas de solutions. Alors que feront nos pays quand il y aura des millions de réfugiés climatiques, ceux qui déjà en route dans leurs pays et souffrent déjà, qui viendront par mer, par terre frapper à la porte de l’Europe. Pour nous demander des comptes, pour nous demander pourquoi nous avons laissé la planète se dérégler et pourquoi les Nation Unies et les conférences successives sur le climat ont refusé de créer un statut de « réfugié du climat » ou de « réfugié environnemental » qui leur donnerait des droits. Comme les réfugiés politiques protégés en partie au moins par le HCR (Haut commissariat pour les réfugiés) des Nations Unies créé au début des années 50.

Alors, on fera quoi face à la vague des exilés du climat ? On coulera leurs bateaux, on bombardera les ports d’où ils partiront, on les jettera à la mer, on mitraillera leurs routes et leurs chemins à travers la France et l’Europe, on construira de gigantesques barrières hérissées de barbelés comme les Hongrois, les Américains ou les Espagnols autour de leurs enclaves marocaines. En oubliant que poussés par le désespoir, les candidats à l’exil les escaladent à mains nues…

On ne fera rien et le Front national engrangera des voix sur nos impuissances et nos refus.

Claude-Marie Vadrot
Politis, 4 août 2015

Transmis par RT


Voir en ligne : http://www.politis.fr/Migrants-et-n...

Messages

  • Il n’y aura pas de réfugiés climatiques : depuis 17 ans, toutes les données montrent qu’il n’y a plus de réchauffement. Les réfugiés politiques sont eux bien réels.

  • Ce mea culpa de Politis n’échappe pas à la bien pensance que dénonce son auteur. Généreuse, ou peut-être réaliste, cette idée d’intégrer tous les réfugiés même les prochaines vagues poussées par la sécheresse infernale du fameux réchauffement.
    Ca commence fort avec la pub de l’ « ONG » Amnistie Int’l qui incrimine l’Europe (mais surtout pas les USA ni le capitalisme). Ca continue avec une resucée de la Responsablity To Protect, faux-nez du néo-colonialisme sanguinaire. Voilà qu’on devrait encore aider, en allant chez eux sans doute pour leur proposer démocratie et FMI... Le chaos « constructeur », il connaît pas, Vadrot ? Les peuples dont le trop plein de malheur se déverse sur nos plages, ce journaliste à la noix ne mentionne même pas une fois que NOUS occidentaux les avons justement trop « aidés » avec des regime change extrêmement destructeurs. Libyens, syriens, africains de la zone CFA, kosovars, afghans, grecs aussi : les hordes de réfugiés sont d’abord des victimes. Nos victimes, à l’image des gazaouis que notre impuissance pilotée par Uncle Sam et l’ONU martyrise jour après jour.
    Nos aide et partenariat aux sionistes, aux nazis de Kiev, aux CNT et CNS & printanière Cie, voilà l’origine du malheur. Et bien sûr, en prime, l’empreinte écologique du productivisme débridé...
    A part ça, article sympa.
    Au fait, Marire, le Kilimandjaro va-t-il retrouver ses neiges ?

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