Les ingérences de Kouchner dans le pétrole et la pharmacie.

Avant sa conversion à Sarko, sa société BK Conseil rentabilisait la réputation du French doctor.
mercredi 10 octobre 2007
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La sortie de Sarkosy demandant à Total de ne plus investir en Birmanie a donné bonne mine à Bernard Kouchner, peu habitué à encaisser des leçons de droits de l’homme.

En 2003, le futur ministre des Affaires étrangères avait entrepris de démontrer, dans un rapport, que le pétrolier n’avait nullement partie liée avec cette très vieille dictature.

Mandaté par la direction du groupe industriel, il avait « enquêté » sur le déroulement du chantier de son gazoduc reliant le gisement de Yadana à une centrale électrique.

Certes, reconnaissait Kouchner dans son rapport, du travail forcé avait été imposé aux populations locales, soumises aux exactions de l’armée. Mais grâce à la présence de Total (dénoncée par le Prix Nobel de la paix Aung San Suu Kyi),ajoutait-il, « la pratique diminua dans la zone ».

Inspecteur Derrick

Le French doctor saluait par ailleurs « l’investissement sanitaire et social » du pétrolier.

Dans une interview au « Figaro » (11/12/03), Kouchner, tout en condamnant la « dictature militaire, des salauds », se montrait plus catégorique que dans son rapport : « Total ,n’a pas eu recours au travail forcé. »

Avant de préciser que la direction du groupe pétrolier était en majorité composée de « boy-scouts catholiques ».

Une qualité à coup sûr précieuse dans les pays comme l’Iran, la Libye ou le Nigéria...

Hélas, notre expert en pétrole a subi par la suite quelques désaveux vexants.

Des témoignages de réfugiés birmans en Thaïlande, puis les déclarations de plusieurs responsables de Total sont venus contredire ses conclusions.

A la fin de 2005, poursuivi par certains ouvriers du chantier, le groupe a indemnisé (10 000 euros chacun) huit d’entre eux et ouvert un fonds de réparation de 5,2 millions.

Il est vrai que le pétrolier américain Unocal, objet des mêmes poursuites, était déjà passé à la caisse.

Enfin, dans le procès pénal qui opposait Total aux huit plaignants, la juge de Nanterre Katherine Cornier a rendu une ordonnance de non-lieu, jugeant la justice française incompétente sur ce dossier.

Non sans avoir mentionné : « La réalité des faits dénoncés ne peut être mise en doute. »

Kouchner, lui, assure qu’il a depuis longtemps reversé à trois associations humanitaires les 25 000 euros reçus pour son rapport.

Mais, s’interrogent ses proches, quelle mouche avait donc piqué l’ancien médecin sans frontières, qui a sauvé tant de vies et travaillé bénévolement pour tant d’associations ?

Et qui, de son propre aveu, gagne 15 000 euros pour une seule conférence ?

A la même période, BK Conseil, une société créée par Kouchner, a également obtenu du président Omar Bongo un contrat d’audit sur le système de santé et la commercialisation des médicaments au Gabon.

Riche de pétrole (exploité notamment par Total), le Gabon est très peu peuplé (moins de 2 millions d’habitants).
Pourtant, l’espérance de vie n’y atteint que 57 ans.

Peu après, le même Kouchner s’est rendu au Congo, dont le régime passe pourtant pour l’un des plus corrompus. Denis Sassou Nguesso, son président (de 1979 à 1992 et de nouveau depuis 1997), y dirige d’une main de fer un Etat que les ressources pétrolières auraient dû transformer en émirat. Mais ou l’espérance de vie est inférieure à 50 ans.

Sassou a commandé à BK Conseil des études sur un nouveau système de Sécurité sociale et sur les dangers... de la grippe aviaire.

Interrogé voilà quelques mois par « Le Canard » sur cet étonnant contrat, le futur ministre s’était vivement récrié, accusant ses ennemis de le calomnier.

Avant que d’autres publications, dont « La Lettre du Continent », ne confirment l’information.

Le droit d’ingérence ne connaît plus de limites...

Article de Jean-François Julliard dans Le Canard enchaîné du 03/10/2007

Transmis par Linsay



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