Je n’ai pas voté dimanche dernier...

mercredi 17 mars 2010
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Il n’est pas sûr que cette opinion soit celles des 21 millions de français qui n’ont pas voté, ni que l’analyse qu’elle porte ne soit pas partagée par nombre de celles et ceux qui ont voté.
En tous cas elle existe et appelle réflexion et débat...
De même que celles et ceux qui expliquent leur refus de vote par le refus de tenir compte de leur avis comme ce fut le cas suite au référendum sur la constitution européenne..

Je n’ai pas voté dimanche dernier... et je ne voterai certainement pas dimanche prochain.

Je ne viens pas aujourd’hui sur Agoravox pour vous balancer ma science, vous raconter une expérience ou témoigner d’un fait divers. Je viens simplement vous partager toute la subjectivité d’un ressenti qui est le mien pour que, si vous le voulez bien, vous me partagiez aussi le vôtre sur le fil qui va suivre.

Ceci dit, je ne crois pas que de la somme des subjectivités puisse déboucher une vérité objective, ça n’est d’ailleurs pas l’objectivité que je cherche : c’est le mouvement… la parole des autres, le cri des autres, la révolte des autres, l’espérance des autres : le chant du Monde…
Aussi loin que je remonte dans ma mémoire, j’ai toujours voté. J’ai toujours voté pour tout. Je faisais acte citoyen par respect pour tous ceux qui, tout au long de l’Histoire, se sont battus pour que nous puissions vivre aujourd’hui, en France, dans une démocratie laïque. Je me suis toujours déplacé pour aller mettre mon bulletin dans l’urne… même si quelquefois ce butin était blanc.

Et puis, hier, plus rien. Le vide. Plus une once d’énergie pour alimenter ce qui m’apparaît de plus en plus comme une énorme mascarade... un mensonge. Je crois que ça ne sert plus à rien d’aller voter parce que nous ne sommes plus en démocratie.

J’ai mis du temps à m’en apercevoir. J’ai mis 30 ans ! C’était avant Internet, avant que l’information explose tous azimuts. Avant l’Imprimerie, on parlait en latin à un peuple analphabète pour qu’il ne comprenne pas qu’il n’était écrit nulle part dans les Evangiles que "le Roi est de droit divin". Avant Internet, on nous parlait dans une autre langue incompréhensible (le jargon politico-technico-financier) pour que nous ne puissions pas nous rendre compte de l’étendue de l’arnaque dans laquelle on nous maintenait en sourds et en aveugle. Seuls quelques esprits éclairés criaient dans le désert, mais ce qu’ils disaient était tellement énorme qu’on ne les croyait pas... ou si peu.

Or donc, les états ont signé en 1974 la fin de la démocratie en se faisant hara-kiri. Personne ne les a forcés. Personne n’a rien vu, personne n’a rien entendu… Ni à gauche ni à droite ni au centre. À un moment donné nos représentants du peuple ont dit aux financiers : « Voilà notre porte-monnaie, c’est à vous maintenant de le gérer parce que nous on est trop con pour le faire nous-mêmes. C’est le prix à payer pour que l’Europe se fasse. Déjà qu’on ne s’entend pas entre Français, alors qu’est-ce que ça va être entre Européens ! Confions donc notre bourse aux comptables ! » L’union des peuples par le plan comptable ! De la politique de petits boutiquiers et de petits bourgeois comme disait Bernanos. Et pendant qu’elle s’enfonce, la politique, dans un bourbier de plus en plus opaque de lois et de réglementations diverses auxquelles plus personne ne comprend plus rien, les peuples d’Europe, eux, clament qu’on leur donne les moyens de se construire une âme. Où est l’âme européenne sans laquelle aucune politique ne peut se construire ? Nos élites ont construit l’Europe sur du sable. Et l’édifice s’y enfonce, par la dette, chaque jour un peu plus emporté par son propre poids. Babel... Seule l’âme est assez légère pour écrire l’Histoire des peuples.

Et puis, en 1992 avec l’article 104 du traité de Maastricht, ces mêmes élites ont signé définitivement l’arrêt de mort de la démocratie en interdisant aux états d’être propriétaires de leur propre monnaie… L’euro n’appartient pas aux peuples, il appartient aux banques. C’est-à-dire que les états se sont refusés à eux-mêmes le contrôle des comptables !
Dès lors, comment peut-on encore parler de démocratie alors que l’État ne peut plus dépenser un centime sans être obligé de demander l’aval aux banquiers… ou bien de le leur emprunter ?!

L’argent des peuples a été privatisé bien avant tout le reste. Vous les avez élus, vous, les banquiers qui gèrent notre porte-monnaie français ou européen ? Vous avez élu Jean Claude Trichet ?

Pourtant ce sont bien eux qui décident de tout aujourd’hui.
Et pourquoi se sentent-ils le devoir et même la toute-puissance de décider de tout ? Parce qu’on leur doit une somme faramineuse de pognon qui s’appelle « la Dette ». Mais cette Dette, aucun peuple ne l’a voulue, ce sont les banquiers qui nous l’ont imposée... avec l’aide de nos élites politiques. Y a-t-il eu un référendum qui disait : "On va vous mettre une Dette sur le dos qui va grossir chaque année davantage et que vous devrez rembourser sur des générations sans que vous puissiez vous en sortir un jour." Oui/Non ?!

Avant 1974, c’était simple, l’État s’empruntait à lui-même ce dont il avait besoin pour créer des routes, des infrastructures, des logements… et il se remboursait lui-même à 0 %.

Aujourd’hui ça n’est plus possible. Lorsque l’État veut bâtir quoi que ce soit d’une politique, il doit emprunter aux banquiers qui, eux, ne prêtent pas sans intérêt. D’où naissance de la Dette.

Nous sommes aujourd’hui devenus les esclaves d’un pouvoir financier qui réclame son dû chaque jour un peu plus violemment. Quelques hallucinés ont pu croire au mensonge qu’ils gagneraient plus en travaillant plus et que leur destin était entre leurs mains. Ils en sont morts. Physiquement, je veux dire : « Travailler plus pour mourir » est devenu le slogan des employés de France Telecom… et de combien d’autres qui ne sont que les précurseurs invisibles d’une Europe prête à imploser parce que certains "brillants esprits" ont voulu la faire sans ses peuples.Travailler plus pour rembourser la Dette... qui n’en finira jamais de grossir de plus en plus. No futur !

Alors, comment voulez-vous que je continue de voter alors que l’argent de nos impôts est mis sous tutelle par les banquiers comme si les peuples étaient trop infantiles pour pouvoir se gérer eux-mêmes ? Si les cordons de la bourse ne nous appartiennent plus, qu’en est-il alors de la politique ? Elle ne vaut plus un clou, parce que toutes les grandes décisions ne sont plus aujourd’hui en capacité d’être financées par les états. Nous ne sommes plus maîtres de nos vies. La dette c’est l’esclavage du peuple sur des générations. Toujours plus d’esclavage... parce que toujours plus de Dette.

La pyramide des lois, qui est la structure même de toute démocratie, n’existe plus. Il n’y a plus de voix du peuple… 52 % d’abstentions dimanche dernier ! Le peuple se tait, par rage, par résignation, par attente, par dégoût… Le silence avant la tempête...

Transmis par Antony




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jeudi 18 mars 2010 à 13h55 - par  yapadaxan

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