Treize ans après son arrivée au gouvernement, Hugo Chavez accentue les initiatives d’inclusion sociale

vendredi 23 décembre 2011
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Sans tomber dans l’exaltation du modèle, force est de constater qu’ici on parle d’exclusion, là-bas on parle d’inclusion...

Alors que ces jours-ci se fêtent les 13 années depuis qu’Hugo Chavez l’emporta pour la première fois dans les urnes, le président vénézuélien se prépare pour un nouveau défi électoral en 2012, accentuant les mesures d’aide sociale aux secteurs les plus nécessiteux de son pays.

Corroborant l’idée qu’il mit en marche au milieu de son mandat et qui consiste à impulser les Missions qui comprennent toutes les zones sensibles de la population, pour éluder ainsi les obstacles bureaucratiques qui pourraient se produire dans les institutions formelles de son gouvernement, Chavez est décidé à en finir avec l’extrême pauvreté, qui est un des fléaux hérités des décennies où dans le pays gouvernaient les partis traditionnels de droite.

Dans ce sens, le mandataire vénézuélien et son équipe ont réalisé avec rigueur un programme qui commença en impulsant des Missions qui apportèrent la médecine là où elle n’avait jamais pénétré (Mission Barrio Adentro), qui continua ensuite avec les Missions Habitat, qui développa la construction de logements, dont la pénurie était plus que notoire et termina cette première étape avec la Mission Mercal, qui permit l’arrivée directe au consommateur de produits alimentaires. Parallèlement s’ajoutèrent les Missions Educatives, qui englobèrent depuis la lutte au pied de la lettre contre l’analphabétisme, à travers la Mission Robinson, jusqu’à donner une éducation de base à des milliers d’enfants et d’adultes (Mission Ribas) et impulser l’accès aux études universitaires à ceux là même qui n’avaient jamais rêvé à cette possibilité et qui aujourd’hui la réussissent à travers la Mission Sucre, qui fut complétée par la création d’Universités Bolivariennes dans quasiment tout le pays.

C’est en suivant le même chemin, qu’aujourd’hui le gouvernement vénézuélien a décidé de parier sur de nouveaux défis, pour satisfaire d’un côté les demandes qui lui arrivent de ses propres partisans, et d’autre part pour éliminer tout interstice dont pourrait tirer profit l’opposition, durant la période de campagne électorale qui commencera à se développer dès le début de l’année prochaine.

Dans ce cadre, le président Chavez a mis en marche la Grande Mission Hijos de Venezuela (en français : Fils de Venezuela), qui sur différents aspects ressemble aux politiques d’inclusion sociale développées en Argentine, par le gouvernement de Cristina Fernandez de Kirchner.

Cette proposition tentera d’en finir avec la pauvreté extrême au Venezuela. Bien que dans les 13 années de gouvernement chaviste ce mal a diminué de 63%, demeurent encore dans cette situation 2, 5 millions de citoyens, qui sont ceux pour lesquels est destinée cette nouvelle initiative.

A partir de maintenant, toute famille dont le revenu est inférieur au salaire minimum et qui a jusqu’à trois enfants de moins de 18 ans, ou avec des personnes handicapées ou des femmes enceintes, recevra un apport économique mensuel équivalent à 100 dollars pour chaque enfant.

Chavez a informé que le but de ce projet est d’amener à zéro l’indice de pauvreté extrême dans la nation, indice dont le chiffre est passé de 21% en 1998 à 7,3% au premier semestre 2011.

Le programme s’occupe aussi des femmes qui ne remplissent pas les conditions requises et qui sont dans la rue, puisqu’on leur facilitera l’accès aux sites où elles seront convenablement assistées au niveau alimentaire et de santé, pour chercher finalement à les former pour le travail et en éliminant ainsi tout type de pratique qui seulement se termine par l’assistance.

Une autre Mission qui commence à se mettre en marche est celle d’ « Amor Mayor » (Amour Agé) et dont vont bénéficier toutes les femmes majeures de 55 ans et les hommes qui ont atteint 60 ans. Qu’ils aient cotisé ou pas à la Sécurité Sociale, tous pourront percevoir une pension.

Jusqu’à présent, comme conséquences des lois dérivées des gouvernements de Carlos Andrés Pérez et Rafael Caldera, étaient exclus du système ceux qui pour diverses raisons n’avaient pas du tout cotisé, ou cotisé insuffisamment, bien qu’ayant travaillé dans des secteurs comme la pêche, l’artisanat ou le sport.

A partir de janvier 2012, ces citoyens recevront une pension de l’ordre de 400 dollars.

Après avoir arrêté la privatisation de l’Institut Vénézuélien de Sécurité Sociale, en 1999, l’administration de Chavez a augmenté le nombre de pensionnés au Venezuela par la voie de décrets spéciaux.

Le système passa de 387.000, en 1998, à plus de 2 millions en 2011, moyennant l’incorporation de milliers de personnes qui ne cotisèrent jamais du fait de leur travail informel, et d’autres qui ont pu compléter les cotisations jusqu’à atteindre les 750 [1] exigés par la loi.

D’autre part, la Mission Amor Mayor, impulse le tourisme pour le troisième âge, générant un plan de voyages subventionnés dans tout le pays, et dont les bénéficiaires sont précisément les anciens et les anciennes qui adhèrent à cette nouvelle initiative.

Avec ces nouveaux programmes, s’élargit l’inclusion dans le pays, qui dans les dernières années a été un des axes principaux de l’investissement. Le gouvernement de Chavez montre ainsi à ceux de l’opposition qui le critiquent avec « peu et rien n’a avancé », que la réalité est tout à fait autre : avant son arrivée au gouvernement, l’Etat destinait à peine 36% à des programmes de bénéfice direct à la population. En ces 13 années, l’allocation a augmenté à plus de 62% des personnes nécessiteuses et on prévoit que dans les prochaines années elle atteindra 70%, augmentation qui doit aller de pair avec la croissance de l’économie et l’investissement en infrastructure rurale et urbaine, outre la production agricole.

Appuyant sur l’accélérateur dans son obsession d’élargir la qualité de vie des vénézuéliens avec un système intégral de sécurité sociale, Chavez vient d’annoncer qu’en janvier aura lieu le lancement de la grande Mission Saber y Trabajo (Savoir et Travail) destinée à rompre le « noyau dur » de l’indice du chômage, qui dans tout le pays se trouve actuellement à un chiffre

Dans les débuts du gouvernement bolivarien le chômage était à 20% et maintenant tourne autour de 7 et 8%, ce qui représente encore plus d’un million de vénézuéliens qui sont sans travail. Cette donnée, plus d’autres similaires, fait qu’Hugo Chavez accentue son offensive revendicatrice de nouvelles formes d’inclusion sociale. Il sait qu’en plus de gagner des voix, il assure ainsi la meilleure défense à laquelle peut aspirer le gouvernement face à ses ennemis.

Carlos Aznarez

Traduit de l’espagnol par Gérard Jugant

Venezuela France quelques comparaisons économiques

_ Taux de chômage 8,5% contre 10,5% en France.

_ PIB 290,700 milliards pour le Venezuela, 2583 milliards de dollars pour la France soit 9 fois plus

_ Part des dépenses militaires dans le PIB : 1,1% pour le Venezuela, 2,2% pour la France soit en volume près de 17 fois plus

Ces chiffres officiels sont à fin 2010, donc pour la France, avant les guerres en Afrique et la dernière aggravation du chômage.


[1La loi exige 750 semaines de cotisations à l’assurance vieillesse.



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