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à‡a continue chez Mac Do

dimanche 2 décembre 2007, par Charles Hoareau

Lisant dans la presse [1] que Dominique Voynet en est à décerner des bons points à l’enseigne de la restauration rapide, pour son respect de l’environnement, on a envie de dire à l’ancienne ministre qu’avant de parler elle ferait mieux de venir voir de près les salariés… et leur environnement !

Alors que deux délégués CGT de Marseille attendent toujours de savoir si leur recours sera accepté et leur licenciement refusé, alors que Myriam, salariée du Mac Do Blancarde a été licenciée dès sa reprise après plusieurs mois d’arrêt pour harcèlement, le jeu de massacre des salariés syndiqués ou simplement désireux d’un peu de respect continue.

Et comme chaque fois aidée par une police très entreprenante qui ne peut rien refuser à son Navarro bien aimé [2].

Ce coup-ci c’est à Aubagne que Mac Do s’occupe de l’environnement.
Ayant remarqué que deux casiers [3] de membres du personnel étaient cassés (ce qui est d’ordinaire le cas de 50% d’entre eux), elle décide d’employer les grands moyens pour ces casiers là particulièrement. Alors que d’habitude elle laisse traîner la chose sans que d’ailleurs les salariés eux-mêmes n’en fassent grand cas, là elle fait appel à la police qui vient faire, tenez vous bien, un relevé d’empreintes et un prélèvement d’ADN (!!) sur place, au restaurant. Rassurez vous il n’y a eu ni meurtre, ni vol ! Non simplement le constat que deux casiers étaient cassés. A ce rythme si un jour il y un vol de steak haché la direction fera appel au GIGN…qui viendra bien sûr, il est si gentil Navarro !

Alors qu’il y a sur place plus d’une dizaine de salariés, trois d’entre eux, sans même avoir un soupçon de preuves, ni l’ombre d’une présomption, se retrouvent accusés et convoqués au commissariat d’Aubagne mercredi 28 novembre. Là ils se retrouvent en garde à vue plus de dix heures durant : pour attaque à main armée sur cadenas ? Pour trace de doigt coupable sur la porte du casier ? Ou mieux encore pour détérioration de matériel en vue de dérober plus tard le slip ou la casquette de leur collègue ? [4] En fait le dossier est tellement mince, les confrontations tellement éclairantes que la ou plutôt les affaires sont classées sans suite sans suite par le procureur. Une fois de plus. L’histoire qui a déjà pris des proportions démesurées, pourrait, devrait s’arrêter là .

C’est mal connaître les dirigeants de Mac Do Marseille.

Le fameux Navarro, sans doute dépité de la tournure des évènements menace une fois de plus le délégué syndical CGT en lui promettant de l’envoyer en prison en s’appuyant sur le fait qu’il sait que dans la cité où habite le syndicaliste des jeunes fument du cannabis et qu’il va lui coller un trafic de stupéfiant sur le dos( !)
Le « Directeur adjoint aux opérations » (titre déjà prometteur), un certain Cédric Langeron, menace, lui, de faire venir à Aubagne des personnes qui empêcheront le délégué syndical de s’approcher du site qui est aussi son lieu de travail.
Menaces que le délégué et son syndicat prennent très au sérieux (et qu’ils ne laisseront pas sans suite) quand on a vu sur les conflits précédents le rôle que pouvaient jouer des individus au casier (judiciaire celui-là ) bien chargé.

Rassemblement devant le commissariat d’Aubagne

La direction du personnel quant à elle, reprenant les techniques déjà utilisées pour le restaurant Blancarde, faisant fi des conclusions du procureur, lance une procédure de licenciement contre deux des « coupables innocentés » qui devraient porter des gants dès qu’il rentrent dans Mac Do et qui bien sûr, par le plus grand des hasards, se trouvent être deux élus du personnel qui se rapprochaient de la CGT.

Evidemment cette enquête rondement menée n’a rien à voir avec le fait que les salariés d’Aubagne se plaignant de leurs conditions de travail et de leur salaire se préparaient, malgré la peur et le GIGN, à faire grève…En effet la grève annoncée pour le samedi, la direction déposait sa plainte pour les casiers la veille : un pur hasard là encore…

Il n’y a que la CGT qui organisait hier un rassemblement devant le commissariat d’Aubagne et a décidé de rendre coup pour coup « à une direction qui a décidé de lui faire la guerre » pour ne pas croire au hasard.

Certains prétendent que tout ce remue-ménage provient du fait que le magasin d’Aubagne devant être, comme les autres magasins franchisés de l’aire marseillaise, restitué à Mac Do France, il aura d’autant plus de valeur si auparavant il est nettoyé au Karcher de toute présence CGT.

Ce doit être de mauvais esprits…


En médaillon, Majid délégué syndical, devant le commissariat.

Photos Nanou Carrel


[1Le Canard Enchaîné du 21 novembre 2007

[2voir article précédent

[3casiers où le personnel range ses affaires

[4En fait l’acte d’accusation qu’ils ont découvert pendant leur garde à vue sera d’avoir brûlé des papiers administratifs, avoir commis des dégradations (casiers) et pour un des trois, agression sur un manager.

Messages

  • Bonjour

    Dernière nouveauté mise en place chez mac do Pontchâteau 44 :

    « Il faut demander la permission d’avoir soif !!! »

    Pas le droit de boire de l’eau au bout de 5 minutes de travail, car, disent les manageur, ce n’est pas possible d’avoir soif après 5 minutes d’activités.

    Désormais le verre d’eau sera accordé selon l’appréciation des manageurs qui nous dirons si nous pouvons ou pas avoir soif.

    NOUS TRAVAILLONS POURTANTS DANS LA CHALEUR !!!

    Et surtout, depuis quand existe-t-il une règlementation sur la quantité d’eau à boire sur notre lieu de travail ?

    D’autant qu’il s’agit de l’eau du robinet tiède et calcaire (beurkkk !!!), mais bon, ce n’est pas grave, il suffit simplement d’y ajouter quelques glaçons (restons positifs lol).

    Donc, pour répondre à Dominique Voynet, je ne poserai qu’une seule question.

    Combien vous on t-ils payés pour vous faire décerner des bons points à l’enseigne de la restauration rapide, pour son respect de l’environnement ?

    Je souligne que l’environnement peut avoir un aspect écologique, mais il existe aussi l’environnement du travail.

    Ma note pour l’environnement du travail en tant qu’employé de cette chaine de restauration 0 (zéro) points

    Voir en ligne : ca continue chez mac do

    • existe-t-il un article du code de travail qui interdise un salarié travaillant dans la restauration rapide (dans les cuisines plus précisément) à ne pas avoir le droit de boire un verre d’eau du robinet sans en avoir demander l’autorisation à son responsable ?
      l’employeur a-t-il le droit de mettre un avertissement si le salarié n’a pas demandé l’autorisation avant de se servir ?
      dans l’attente de vos réponses
      merci

    • Les questions que vous évoquez ne trouveront pas une réponse écrite dans le code du travail mais dans l’interprétation qui en est faite en particulier par l’employeur qui a dans l’entreprise le statut d’un roi...Il est maitre des sanctions et des règlements et ceux-ci évoluent quand les salariés s’unissent et obligent à l’amélioration des conditions de travail. Le mieux est que vous vous rendiez dans une antenne CGT proche de votre travail.

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